En tandem sur la route de la soie

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Au jour le jour

Côtelette la star

Bonjour à toutes et à tous,

Je reprends les manettes du blog pour une nouvelle un peu spéciale : nous avons été sélectionnés par l’équipe de Cyclo Camping International (CCI pour les intimes) pour le prochain festival international de voyage à vélo ! Nous projetterons un film que j’ai réalisé où je raconte l’histoire de Côtelette (comme quoi, mes heures de montage n’auront pas été vaines 😉 ) et nous tiendrons un stand pour vendre la revue Mâtin (pour rappel, nous avons écrit un long article dans le numéro Azur). Bon, soyons modestes, la star, ce sera Côtelette, pas nous. 😉

Si vous ne connaissez pas ce festival, c’est l’occasion de le découvrir, il est vraiment super ! Par contre, n’oubliez pas de réserver des places à l’avance si vous voulez assister à des projections. Malgré que ça se déroule dans la grande salle de spectacles de Vincennes, les séances sont souvent complètes.

On vous donne donc rendez-vous le samedi 18 janvier à 17h pour la projection de notre film et tout le week-end derrière notre stand. Evidemment, on emmènera Côtcôt avec nous 😉

Et comme cadeau pour vous remercier de nous avoir lus pendant tout notre périple, voici en avant-première le film qui sera diffusé ! (je sais qu’il y a une énorme faute sur le titre /o\ , ce sera évidemment corrigé !)

Et même si vous le voyez maintenant, ça vaudra le coup de venir voir ça sur grand écran ! Bon visionnage et à très vite ! 🙂

Au jour le jour

De bon Mâtin

Aujourd’hui nous profitons de nos vacances (sans le vélo mais avec Côtelette), pour vous annoncer la parution d’un article rédigé par nos soins dans une revue que nous chérissons fort.

Notre amie Amélie qui nous a rejoints pour Noël en Bulgarie (et qui publiera prochainement un article invité, accompagné de ses superbes dessins) travaille au sein d’une équipe de courageux qui ont décidés de se lancer dans l’édition d’une nouvelle revue.

Mâtin, la revue chromatique, bâtarde et sans collier, est le magnifique résultat de leur dur labeur, et chaque numéro est une petite merveille. La revue Mâtin paraît tous les 6 mois, avec comme thématique une couleur unique, qui est utilisée pour l’impression du livre.

L’impression bichrome (le noir en plus de la couleur thématique) donne un cachet unique à la revue. Le travail graphique impressionnant d’Amélie permet de mettre en valeur le contenu et le travail de toute l’équipe.

Si vous êtes des aficionados de notre blog, les aventures que nous relatons dans l’article n’auront rien de nouveau pour vous, cependant le texte est tourné de manière à raconter une histoire, ce qui n’est pas le cas de notre blog, plutôt chronologique.

Le contenu de la revue est toujours passionnant, présentant des articles sur des thématiques très variées. Les textes partagent deux points communs : la couleur du tome de parution et leur engagement. Écologistes, féministes, politiques ou sociaux, nombreux sont les combats menés par des individus ou des groupes, chacun à leur échelle, qui trouvent leur voix dans un article. La revue se dit “critique et joueuse” et offre une tribune bienvenue à ces nombreuses luttes, et à leur convergence.

Alors si vous souhaitez vous procurer un beau livre et retrouver quelques unes de nos aventures au format papier, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Je vous mets ci-dessous la carte des librairies qui ont la revue en magasin, vous pouvez aussi commander un exemplaire directement sur leur site web : https://www.revuematin.org/

Voir en plein écran

Pour vous mettre l’eau à la bouche, voici quelques photos de cette superbe revue et de notre article mis en page :

 

 

 

 

Au jour le jour

Atterrissage

Bonjour à toutes et à tous !

Comme vous l’avez deviné, nous sommes rentrés, le voyage est fini ! Le retour a été bien chargé et nous avons de ce fait délaissé un peu ce blog… Nous allons rattraper notre retard au cours de ces prochaines semaines. On a aussi travaillé dur sur un long article à paraître dans le prochain numéro de la super(be) revue mâtin, on vous en dira plus dans quelques semaines quand il sera sorti.

On vous avait quitté à Citavecchia, le port le plus proche de Rome. On a embarqué pour 24h de traversée jusqu’à Barcelone. Cette fois encore, la météo est capricieuse, on embarque en retard et on passera finalement une seconde nuit dans le bateau. La compagnie est bien plus sympa que les grecs qui avaient refusé de nous donner un peu d’eau, ils nous offrent les repas ! Comme pour les traversées précédentes, l’équipage est super sympa avec nous même si nous n’avons pas réservé une cabine spéciale accueil de chiens qui coûte les yeux de la tête. Nous reprenons nos habitudes (nous aurons passé 11 nuits dans des bateaux sur l’ensemble du voyage !) et nous installons avec Côtelette dans un coin avec matelas, duvets, masques et boules quies.

En journée, nous passons entre la Corse et la Sardaigne. On capte furtivement le réseau français, le retour est proche ! Le dimanche matin, nous arrivons à Barcelone où nous sommes superbement accueillis par Damyana et Nicolas. Julien, notre ami qui nous avait mis en relation, nous avait prévenus : “je connais des gens exceptionnels à Barcelone”, on n’a pas été déçus ! On se promène dans la ville, on se délecte des tapas espagnols… et surtout, on parle ! Pour la première fois depuis longtemps, on peut faire de vraies phases dans la langue locale, qu’est ce que ça fait du bien !

On reprend la route pour nos derniers jours à deux, on a la chance que notre famille nous rejoigne pour les derniers jours de vélo. On longe la Costa Brava, on redécouvre le bonheur des pistes cyclables, d’autant plus appréciées quand elles sont sous le soleil ! Depuis l’Italie, on a aussi retrouvé la circulation dense dans les villes (voire les embouteillages…). On est à chaque fois marqués que les voitures se concentrent autant à l’intérieur des villes (qui font en général moins de 5km de long). Dès qu’on en sort, on redevient (quasi) seuls sur les routes. Preuve en est que la voiture est malheureusement encore beaucoup trop utilisée pour de courts déplacements urbains alors que pour des trajets de moins de 5km, le vélo est quand même une solution accessible…

Le soir, difficile de se cacher et les campings sont tous fermés pour l’hiver. On s’installe à côté de campings cars. Pendant la nuit et le matin , Côtelette s’éclipse, on la voit revenir en se léchant les babines, on rigole en se disant qu’elle a vraiment le don pour trouver des poubelles à manger !

Le lendemain dans la matinée, la chienne est dans la remorque à cause de la circulation, on s’arrête et Claude réalise qu’elle tremble… On la fait descendre de sa carriole et on réalise qu’elle tient à peine sur ses pattes… Clairement, quelque chose ne va pas. Ni une, ni deux, on fait demi-tour vers le centre ville que l’on vient de traverser direction le vétérinaire le plus proche. Le diagnostic est clair : elle a dû s’empoisonner… La véto lui fait une première injection d’anti-venin et nous dit d’attendre quelques heures le temps que cela fasse effet. La pauvre côt-côt est au plus mal : elle tremble de partout, a les yeux dans le vide… Autant vous dire que nous non plus, on n’est pas au max de notre forme. Les habitants s’arrêtent nous demander s’ils peuvent nous aider, nous apportent à manger, des couvertures… On vous passe les détails mais après une autre injection, on a cru la voir pousser son dernier souffle dans un long râle (sa température avait baissé, elle respirait très lentement…) quand tout d’un coup, elle a redressé la tête, comme si elle se disait “non pas maintenant, j’en ai trop bavé pour arriver là, je veux profiter de ma nouvelle vie !” et à partir de ce moment, son état s’est amélioré petit à petit. Ouf !!! La véto nous a avoué après coup qu’elle était sûre qu’elle ne survivrait pas, c’était sans compter la résistance et la volonté impressionnantes de Côtelette !!

On a appris après coup que la mort aux rats était très courante en Espagne, on imagine que les campings devant lesquels on avait dormi en avaient utilisés… On maudit la passion de notre chienne pour les poubelles et à partir de ce moment, on la surveille de près.

Le lendemain, on prend un train pour rattraper notre journée de retard. On arrive à quelques kilomètres de la frontière que l’on passe le soir. Ca y est, on est en France !! C’est avec une émotion toute particulière que l’on lance un “bonjour” aux cyclistes que l’on croise. On trouve un petit spot de camping abrité du vent devant l’entrée du cimetière de Cerbère. On descendra le lendemain au village où l’on trouvera avec joie… une boulangerie !

En pédalant jusqu’à Narbonne, on réalise que la France, c’est aussi le pays des carafes d’eau au resto (hors d’Europe, on prenait du thé mais depuis quelques semaines, on était obligés de prendre des bouteilles d’eau ce qui avait le don de nous agacer), des allées de platanes, des ronds-points mais aussi… des blagues sexistes ! On avait à peine mis le pied dans notre cher pays, qu’on entendait déjà “ah mais c’est cool à l’avant, on se la coule douce/on se fait porter”, et ce, évidemment seulement quand je (Stéphanie) suis à l’avant. Et si vous doutez du caractère sexiste, quand je suis à l’arrière, il m’est arrivé plusieurs fois d’entendre “attention Monsieur, elle est derrière vous, vous ne la voyez pas mais elle fait semblant de pédaler, ahahah”. La palme revient à Juliette et Florent qui pensaient poser le vélo pour aller un peu plus loin à pied quand quelqu’un leur a dit “ah, mais il marche ?!” parce qu’évidemment, si l’homme est à l’avant et la femme à l’arrière à conduire, c’est forcément que l’homme est handicapé… /o\

On ne sait pas à quel point cette culture des mauvaises blagues est typiquement française ou si nous ne les comprenions pas à l’étranger. Il nous semble quand même qu’en Espagne ou en Italie où nous comprenions assez bien, aucun inconnu n’ait osé nous faire une mauvaise blague juste en nous voyant passer devant lui…

Pour notre dernier bivouac, on s’installe dans une superbe pinède. L’hiver a cet avantage qu’il est possible de s’installer relativement tôt dans des endroits relativement passants (et de ce fait, inenvisageables en plein été). On réalise par contre qu’au bivouac précédent, j’ai perdu un bout du réchaud… :/ On bricole avec une cuillère, tant pis pour ce dernier repas de camping qui ne sera pas une grande réussite. La pièce en question se rachète donc j’abandonne mon projet de faire l’aller-retour en stop le matin tôt pour aller la chercher (petite pensée à l’épisode des cuillères 😉 ), ouf !

Le lendemain, la journée est particulière : on arrive à Narbonne où nous attendent les parents de Claude et de la famille qui y habite ! On est carrément accueillis par un photographe et on se fait interviewer par un journaliste (cela donnera ce petit article – bon, on ne garantit pas toutes nos citations 😉 ). On passe surtout une excellente soirée, ça fait chaud au cœur de revoir la famille !

Cette soirée n’est que le début d’un retour ponctué de retrouvailles puisque le lendemain, après une chouette journée avec Jean, le père de Claude, dans les vignobles, nous arrivons à Trèbes, où habite aussi de la famille de Claude. On est à quelques kilomètres de Carcassonne et du village d’enfance de Jean, on s’y promène une journée. Quand on repart, on est accompagnés par Jean ainsi que Michel et Denise sur leur vélo électrique. Autant dire qu’avec notre poids lourd tandem/remorque/bagages, on est semés dans les montées ! On repart quand même allégés du matériel de camping que l’on confie aux parents de Claude, nous n’en aurons pas besoin la prochaine semaine.

Entre Trèbes et Toulouse, on espérait longer le canal du midi mais les berges ne sont pas aménagées tout le long et certaines ont été détruites par les récentes inondations. A ce propos, je vous recommande cet article de Mediapart qui traite d’une énorme pollution à l’arsenic dont le jardin de Michel est victime… On arrive à trouver des petites routes et des endroits où les chemins de halage sont praticables. On finit quand même l’étape intermédiaire à pousser le tandem dans la boue alors qu’on apercevait le gîte que nous avions réservé !

On passe encore une superbe journée le long du canal, c’est le paradis pour Côtelette qui fait des sprints derrière les canards. On rigole bien en la voyant courir à toute blinde avec sa patte arrière qui part dans tous les sens (elle a dû avoir un accident un jour). A Toulouse, on retrouve des amis, quel plaisir !!

Le samedi, Charles (un ami de Claude), ma mère et mon beau-père nous rejoignent à la gare de Toulouse. Nous nous élançons pour les derniers kilomètres le long du canal latéral à la Garonne. Le beau temps est au rendez-vous, on passe de super bons moments ! Charles rentre à Paris en début de semaine et nous finissons le parcours à quatre (cinq avec Côtelette !). Ce retour progressif est vraiment idéal pour nous : le fait de voir nos proches concrétise le retour, on se réhabitue doucement au confort et surtout… on est ravis de partager le voyage à vélo avec eux !!

En arrivant en Gironde, on commence à voir les vignes. On visite la magnifique ville de St Emilion, on n’est plus qu’à quelques kilomètres de notre futur chez nous ! La balade au milieu des vignes est superbe, c’est sûr, on reviendra !

Le jeudi matin, on arrive à Saint Denis de Pile pour visiter la maison que l’on a louée via une visite photos par le bon coin. Ouf, pas de mauvaise surprise, c’est conforme à ce que l’on attendait ! Petit jardin, chambre d’amis, grand salon… quel luxe !! Après un pique-nique au soleil, on enfourche le vélo une dernière fois pour aller jusqu’à Libourne. On y rencontrera un warmshowers super sympa chez qui on laisse le tandem et nos affaires. On a un petit pincement au cœur quand on referme la porte du garage, on est à pied cette fois et on ne reviendra que dans trois semaines ! Ca y est, le voyage est bel et bien terminé !! Pour cette fin de voyage, on trouve un bon resto et on en profite pour fêter avec un peu de retard l’anniversaire de ma maman.

Je pourrais m’arrêter là mais comme on a accumulé pas mal de retard sur le blog, je vous donne quand même un peu plus de nouvelles.

Tout est allé très vite après notre arrivée à Libourne : remontée à Orléans, retour dans le bordelais pour l’état des lieux et le déménagement, passage à Paris pour voir quelques amis et installation à Libourne ! On a écumé le bon coin pour nous installer (défi rien de neuf oblige), on a repris le boulot… De mon côté, ça s’annonce passionnant, plein de beaux défis, je suis ravie ! 🙂 Et Claude a retrouvé son ancienne boite, en télétravail cette fois, il va à un espace de coworking où il fait plein de belles rencontres, il est très content lui aussi !

Finalement, on se fait très vite à la vie sédentaire ! On n’a eu (pas encore du moins) aucun moment de déprime, après un an à se faire plaisir en voyageant, on avait hâte de retrouver des projets dans lesquels s’investir. On ne se sentait pas très utile (heureusement que ce blog était là et qu’on lisait vos retours !) et surtout, on était toujours dans l’éphémère et l’instant présent. Finalement, on est contents de retrouver un peu de long terme.

Dans les choses rigolotes de retour de voyage, il y a le rapport au temps. Quand on voit des amis qu’on n’a pas vus depuis un an, on a l’impression de les avoir quittés hier. Par contre, quand on voit des photos de cet été dans le Pamir, ça nous semble déjà une éternité… Et quand on les voit, c’est comme si on ne se rendait compte que maintenant de ce qu’on a fait ! En y arrivant à vélo, les paysages et les gens ont changé tellement lentement que nous ne nous sommes jamais sentis déconnectés. C’est depuis la France qu’on réalise qu’on était bien à (presque) l’autre bout du monde !

On nous demande aussi souvent s’il y a des choses qui nous font bizarre. Clairement, ouvrir nos cartons fût un petit choc. On avait pourtant donné beaucoup de choses avant de partir, on en a encore données beaucoup en les ouvrant ! Et côté vêtements, je pensais que je serais contente de retrouver un peu de variété. Passé le premier jour et le bonheur de retrouver une robe, je me suis étonnamment vite rabattue sur mes habits de rando… Après un an dans des habits confortables, le système oppressif que sont les habits féminins me frappe de plein fouet : matières qui irritent, pas de poches dignes de ce nom, coupes qui entravent les mouvements, baleines de soutien-gorge qui rentrent dans la peau, talons qui font mal aux chevilles…

Je vous vois venir, vous vous dites “bon, ok eux, ils sont bien installés, mais Côtelette ?!”. On vous rassure, elle aussi va super bien. Elle se fait bien à sa vie de chien de maison même si elle est toute excitée en fin de journée quand elle sait que c’est le moment de la balade. Elle s’éclate à courir derrière les lapins, le seul souci est que dans ces moments, elle ne nous écoute plus vraiment et qu’on galère parfois à la retrouver… :/

Sur ce, je vous laisse ! Un grand merci à toutes et à tous de nous avoir suivis au cours de cette année, on était vraiment contents de pouvoir partager ce voyage avec vous ! Pour ceux qui aiment les chiffres, on a traversé 20 pays, pédalé 11 000 km et monté 10 fois l’Everest. Et évidemment, si vous vous en doutiez, on a juste adoré cette expérience, on revient avec des souvenirs plein la tête et enrichis de toutes les magnifiques rencontres que l’on a faites. On nous demande souvent si on a eu de mauvaises expériences/rencontres et honnêtement, la réponse est… non ! Il y a eu quelques moments difficiles : la Chine, l’empoissonnement de Côtelette et quelques moments oppressants en tant que femme (Turquie et Iran notamment)… mais jamais nous ne nous sommes sentis en danger.

Le bilan est donc plus que positif ! Donc vraiment, si vous hésitiez à vous lancer dans un voyage lent, on ne peut que vous recommander : OSEZ, LANCEZ-VOUS !!

Et si jamais vous passez dans le coin de Libourne, faites nous-signe ! Pour les cyclistes, vous pourrez nous retrouver sur warmshowers.

Après cet article, sont encore prévus une dernière vidéo (avec CôtCôt en guest star), les posts de Marie et Amélie (dans lesquels vous pourrez trouver respectivement un bel éclairage historique et de magnifiques dessins) et si j’ai le courage des posts trucs et astuces… Ca vaut donc le coup de revenir ! 🙂

D’ailleurs, à propos de ce blog, beaucoup de personnes nous ont demandé si on voulait en faire un livre. Ce n’a jamais été notre projet, il y a déjà beaucoup de livres qui racontent un tel voyage, on n’a pas une plume particulière ni une approche spécifique donc on doute de l’intérêt… On pensait a minima imprimer pour nous et nos proches une version papier du blog pour avoir un souvenir. Amélie nous a proposé de nous aider à le mettre en page ce qui donnerait un bel objet donc on va peut-être partir sur un entre deux (quelques impressions mais sans vocation à grande diffusion)… Si certain.e.s d’entre vous êtes intéressés, faites-nous signe, on vous tiendra au courant !

A bientôt !

Stéphanie

Trucs et astuces

Voyager à vélo avec un chien

“Mais à quel point ça va être galère de voyager avec un chien ?” Telle était la question qu’on se posait quand on réfléchissait à adopter Côtelette.  Après quelques mois de voyage à trois, on peut vous dire qu’à la fois, ça n’a pas changé grand chose, et en même temps, ça en a changées beaucoup. Qu’est-ce que je veux dire par là ? Je vous fais un petit retour d’expérience.

 

Courir à côté du vélo

Commençons par ce qui occupe une grande partie de nos journées : le vélo. De manière générale, Côtelette adore courir derrière nous (elle ne serait pas avec nous si ça n’avait pas été le cas !). Elle n’est pas très rapide, en gros, elle suit bien jusqu’à 15km/h. Elle a toujours tendance à rester une centaine de mètres à l’arrière et fait des sprints dès qu’elle ne nous voit plus. Si on va plus vite, elle nous rattrape dès qu’il y a une côte.

De manière générale, elle reste assez bien sur le bas côté. Elle a quand même tendance à divaguer quand il y a un attrait incroyable de l’autre côté de la route (genre une poubelle) ou que l’on va très lentement (en grosse côte), ça lui laisse du temps pour zoner comme elle aime le faire. On essaie de lui apprendre à rester “à droite”, ça marche plus ou moins bien pour être honnête… Elle reste très habituée aux voitures et se range dès qu’elle entend le bruit d’un moteur.  On se fait quand même des petites frayeurs parfois, dès que cela devient trop dangereux, on la prend dans la remorque.

En ville ou en montée, il nous est arrivé de la faire courir en laisse à côté de nous. Ça marche très bien sauf qu’elle est incapable de galoper en laisse, elle trottine seulement et ne dépasse pas les 10km/h, ce qui est assez limitant…

Avec nous, elle a couru jusqu’à 50km en une journée. Elle est capable de faire plus mais quand elle est fatiguée, elle se met à boiter (sa patte arrière droite est toujours raide) du coup, on l’économise. En général, elle court une trentaine de kilomètres par jour. On lui donne régulièrement à boire, dans sa gamelle ou dans notre gourde vélo qu’on lui a dédiée (le bouchon est cassé et elle n’est plus très pratique pour nous).

 

Dans la remorque Burley Bee

Quand la chienne est fatiguée, que la route est dangereuse ou encore que l’on veut aller vite (sur du plat goudronné par exemple), elle est dans la remorque.

Côté matériel, on a une remorque Burley Bee dont on est extrêmement contents.

C’est initialement une remorque pour deux enfants, on a enlevé le hamac qui sert normalement de siège et on a construit un plancher (le poids de l’enfant est censé reposer sur le hamac et non sur le tissu qui sert de fond, on n’a pas osé la mettre directement dessus).  A Bishkek, on avait cousu un “hamac” en tissu mais il avait tendance à se détendre (et nous n’avions pas trouvé des attaches pour pouvoir resserrer les sangles facilement) et il restait humide longtemps en cas de pluie. A Tbilissi, Claude a bricolé un plancher solide fait de lames en plastiques récupérées, c’est parfait ! On a aussi ajouté un mousqueton au bout d’une corde pour faire une “ceinture” et surtout éviter que Côtelette descende en marche (l’effet est plus dissuasif qu’autre chose mais ça marche).

Au dessus du plancher, on met en général la bâche qui reste ainsi facile d’accès et la couverture en polaire de Côtelette, elle est ainsi bien confortable. La remorque est très spacieuse, la chienne a plein de place et peut se coucher confortablement. Elle l’apprécie d’ailleurs puisque quand il pleut ou qu’il fait froid, elle s’y réfugie d’elle-même.

Sauf quand elle est vraiment très fatiguée, Côtelette ne déborde jamais d’enthousiasme à l’idée de monter dans sa carriole. On doit en général l’aider à monter, surtout si on ne sort pas l’argument magique : un peu de nourriture ! Avant de démarrer, on s’assure qu’elle est couchée (a minima assise). Si elle est debout, elle est moins stable et il lui est arrivé de tomber en avant dans des descentes suite à des freinages trop forts, on fait beaucoup plus attention depuis. Elle aime bien avoir la tête qui sort pour observer ce qui se passe, du coup on ne ferme jamais complètement la remorque. Selon le temps, on la laisse carrément ouverte ou on lui laisse un petit espace. Quand il pleut, malgré notre garde-boue, de l’eau remonte le long de la roue et on retrouve Côtelette tachetée de boue voire avec la tête bien mouillée !

Sous le plancher, il y a un peu de place, on s’en sert comme “coffre” pour stocker notamment les croquettes. Attention juste en cas de pluie, comme on laisse la remorque ouverte, de l’eau peut s’y accumuler.

Niveau conduite, la remorque est très légère (10kgs), on la sent à peine (jusqu’au moment où on enlève et tout d’un coup, on se sent plus légers ! 😉 ). La vitesse théorique maximale est de 24km/h mais en pratique elle est toujours restée stable, on essaie de ne pas dépasser les 40km/h avec la chienne à l’intérieur.

Enfin, elle est vraiment ultra pratique, les roues se déclipsent et le tout se plie en quelques secondes. Ça nous a permis de la transporter très facilement. Les roues sont du 20″, la même taille que notre roue avant ce qui facilite le changement de pneus. Il y avait un super drapeau orange à l’arrière qui permettait d’être bien visible mais malheureusement, on l’a perdu un jour de très (très) grand vent au Kazakhstan. Le drapeau semblait plutôt bien fixé mais les conditions étaient vraiment particulières : c’était ce fameux jour où, sur une route kazakhe parfaitement lisse et plate, l’on faisait des pointes à 10km/h en poussant comme des fous, jusqu’au moment où la route a tourné et où on a atteint les 18km/h sans toucher les pédales !!.

 

En journée

On pensait qu’il serait compliqué d’aller dans des cafés, faire les courses… En pratique, on n’a jamais eu de problème. Quand Côtelette ne peut pas rentrer avec nous à l’intérieur, elle reste dehors avec le vélo. Selon les lieux, on l’attache ou pas. En général, elle se couche dans un coin et nous attend.

Dans des endroits où il n’y a pas beaucoup de monde qui passe, elle peut avoir tendance à aboyer sur les gens qui s’approchent trop près d’elle ou de nous (ou même de la porte par laquelle on est rentrés si on est à l’intérieur). Dans ce cas, on va la voir pour la calmer (ça marche bien, elle sait qu’on n’aime pas qu’elle aboie) et si besoin, on l’attache. Elle a le mérite de dissuader les personnes qui s’approchent d’un peu de trop près du vélo. 😉

On a quand même remarqué qu’elle aboyait préférentiellement contre les personnes qui avaient un grand bâton (depuis l’Europe de l’Ouest : les personnes âgées avec une cane, ou les blessés avec des béquilles !), les personnes qui ont une casquette/capuche/béret (encore les vieux !) ainsi que les enfants qui courent et crient. Elle a clairement quelques traumatismes et a été battue avant qu’on ne la rencontre…

C’est d’ailleurs fou de voir à quel point son comportement a changé en quelques mois. Quand on l’a rencontrée, elle s’approchait tout doucement de nous la queue entre les jambes, était toujours sur ses gardes de peur qu’on lui fasse du mal… On a du mal à reconnaître la chienne qui maintenant est ultra pot de colle en réclamant toujours plus de câlins !

Quand on est en ville avec elle, on la prend en laisse quand il y a beaucoup de circulation ou du monde. On a quand même tendance à la laisser en liberté. Elle nous suit très bien même si elle a tendance à être lente à force de trop zoner. On doit lui reconnaître un talent certain pour dénicher des trésors de poubelles. Combien de fois, on a ri en la voyant arriver avec un os énorme, un pain plus gros qu’elle…

Depuis la Géorgie, elle adore comme nous les terrasses. Comme nous ne lui donnons jamais à manger à table, elle va s’asseoir à côté des tables voisines et prend son air adorable. 99% du temps, les personnes font “oh, mais qu’elle est mignonne” et lui donnent à manger !

 

Les interactions avec les autres chiens

Si vous demandez à un cyclotouriste quelle est sa plus grosse peur, il est probable qu’il vous réponde : les chiens agressifs ! A partir de la Grèce, nous avons développé des tactiques anti-chiens. Une fois que l’on a compris qu’accélérer ne faisait qu’attiser l’envie des chiens de nous courser et de nous mordiller les mollets, on a adopté la technique de loin la plus efficace : ralentissement en parlant gentiment au chien, arrêt et marche à côté du vélo au besoin et seulement s’il insiste, on lui crie dessus et fait semblant de lui envoyer des cailloux. Ca marche super bien !

On était un peu inquiet en emmenant Côtelette : comment allait-ce se passer avec elle et les chiens agressifs ? Une fois de plus, ce fût très facile. Dès qu’un chien aboie d’un peu trop près, elle galope pour nous rattraper et se colle au vélo. Elle ignore ses congénères et poursuit sa course avec nous. Les autres chiens ne s’intéressent plus du tout à nous mais à elle. En général, ils abandonnent très rapidement leur poursuite en la voyant et ne l’embêtent pas. Certains sont tout de même assez vocaux et ont tendance à nous aboyer dessus un peu trop longtemps pour nos oreilles sensibles, il est aussi arrivé (très rarement) que certains soient agressifs avec elle, dans les deux cas, celui qui est à l’avant descend du vélo et et leur crie dessus voire leur court après (Claude est carrément adepte de la technique du yéti qui consiste à leur courir dessus en hurlant et en secouant les bras en l’air). Tous les chiens deviennent alors des poules mouillées et s’enfuient en courant (chassés aussi par Côtelette qui reprend du poil de la bête quand elle nous voit vouloir les dégager).

En ville, c’est encore plus facile, Côtelette est vraiment super sympa avec les autres chiens et n’est jamais méchante avec eux. Au pire, l’autre chien n’est pas autant de bonne composition et elle l’ignore et au mieux, ils se paient une bonne partie de jeux.

 

Le soir

En camping, elle a dormi successivement dehors, sous le auvent de la tente, dans sa remorque puis… dans la tente avec nous ! Elle s’est faite au confort ! 😉 L’avantage principal de l’avoir dans la tente est qu’elle ne voit rien et donc elle n’aboie pas. La nuit, elle a tendance à être beaucoup plus stressée et à vouloir monter la garde. Elle se couche sur sa couverture qu’on lui installe à nos pieds et ne bouge pas.

Quand on dort en hôtel ou chez des gens, elle dort dehors dans la remorque ou à l’intérieur selon ce qui est possible (en pratique, principalement dehors en Asie Centrale et à l’intérieur depuis l’Europe). Elle est très sage et ne fait jamais de bêtise hormis regarder d’un peu trop près les poubelles ou trouver un endroit plus confortable que sa couverture comme… les canaps ! Elle a bien compris qu’on n’aimait pas trop qu’elle y monte du coup, quand elle s’y installe, elle en redescend quand elle nous entend nous lever. On la retrouve debout avec la queue qui bat à l’horizontale (signe qu’elle a fait une bêtise) et on peut voir des poils et une empreinte encore toute chaude sur le canapé ! Pour éviter tout problème quand on la laisse seule à côté d’un canapé, on le recouvre de la bâche ou on y met des chaises pour qu’elle ne puisse pas y monter.

 

La nourriture

En Asie Centrale, on n’a pas toujours trouvé des croquettes, on lui faisait alors à manger des féculents (riz, pâtes ou avoine) avec la viande que l’on trouvait : saucisses (type knackis) ou la viande de nos repas que l’on ne voulait pas (on a abandonné de demander végétarien, ils enlevaient juste la viande et le goût était présent de toute façon)… Depuis le Caucase, on trouve très facilement des croquettes.

 

Les transports

Au delà du vélo, on a fait pas mal de moyens de transports : voiture, train, bus, bateau, métro… et tout s’est toujours très bien passé. De par son passé de chienne des hauts plateaux pamiris, Côtelette ne raffole pas des transports à moteurs mais elle consent à nous suivre.

Pour le train, nous avons fait un trajet de 37h (!) au Kazakhstan. On avait réservé une cabine entière pour avoir le droit de la prendre avec nous. Cela nous a finalement bien arrangé, cela nous a permis de garder le vélo avec nous (on aurait du probablement le mettre dans un autre train sinon).

Pour le bateau, elle était en cabine avec nous pour les traversées des mers caspienne et noire. Depuis qu’on est en Europe de l’Ouest, il y a des règles plus strictes pour les animaux de compagnie. Pour faire court, soit elle reste avec nous dehors, soit on la met dans une cage glauquissime, soit on se paie la cabine spécifiquement réservée pour accepter les animaux de compagnie (et qui coûte une petite fortune évidemment). En pratique, on a toujours réussi à trouver un coin/couloir où l’équipage accepte qu’on reste avec elle. Comme tout bon voyageur au long cours, nous sortons matelas, duvets, masques et boules quies pour dormir paisiblement (on reste quand même des amateurs face aux camionneurs bulgares qui scotchent les portes…). Au lieu de se cacher entre des sièges comme on faisait avant, on s’est installés dans des endroits très calmes où l’on a très bien dormi ! Merci Côtelette !!

Dans les transports en commun, la muselière est parfois obligatoire. En pratique, on la lui met autour du cou sans lui mettre (elle déteste et l’enlève au bout de 3s d’inattention), ça suffit en général. Il y a juste une fois en Italie où on nous a demandé de lui mettre dans le métro.

De manière générale, depuis la Turquie, il existe des règlements pour les animaux, c’est donc moins facile de voyager avec un (gros) chien. En Turquie, il est par exemple interdit de transporter un chien dans le bus (à moins que le chien reste dans la soute ^^) ou le train. A Toulouse, ils ne sont pas autorisés dans les transports en commun… c’est donc un peu plus galère mais on a toujours réussi à trouver une solution !

 

Les démarches administratives

On l’a mentionné dans nos articles, on a passé pas mal de temps à préparer l’entrée de Côtelette en Europe. Vous pourrez tout retrouver sur les sites officiels mais voici les principales étapes si vous voulez ramener un chien adopté hors d’Europe en Europe (la procédure est la même pour les chats) :

  1. pucer le chien
  2. le faire vacciner contre la rage (+ les autres vaccins usuels)
  3. après au moins un mois, faire une prise de sang, extraire le sérum et l’envoyer dans un laboratoire agréé par l’Europe pour qu’il y a assez d’anticorps antirabiques
  4. au moins 3 mois après la date de la prise de sang, l’animal a le droit de rentrer en Europe après avoir rempli un formulaire officiel tamponné par les autorités vétérinaires dans le pays dans lequel vous vous trouvez

En pratique, il faut donc au minimum 4 mois entre le moment où vous faites pucer le chien et le moment où il peut rentrer en Europe.

Hormis l’entrée en Europe (où il a fallu montrer tous les papiers cités ci-dessus), on ne nous a toujours demandé que le passeport. En théorie, certains pays peuvent demander d’autres papiers, notamment un certificat vétérinaire.

Nos sites de références pour les passages de frontière étaient AniVetVoyage et PetTravel.

 

Matériel

En terme de matériel spécifique pour la chienne, nous avons ajouté à notre barda :

  • la remorque Burley Bee
  • une muselière
  • une couverture (donnée par des voyageurs, merci !)
  • une brosse (on retire des kilos de poils depuis qu’il fait plus chaud ! Et elle *adore* se faire masser ! 😉 )
  • une balle (on essaie de lui apprendre à jouer avec un objet mais ça n’est pas une grande réussite pour l’instant…)
  • en terme de gamelle, on avait une gamelle en inox que l’on a oubliée dans un resto, depuis elle boit dans notre poêle et mange dans une de nos assiettes, on lui a aussi dédié notre gourde de vélo dont le bouchon est cassé, on lui donne à boire dedans quand elle court avec nous
  • des croquettes (par sacs de 3 à 5kgs)

 

Voilà ! Finalement, c’est plutôt assez simple de voyager avec son chien ! On espère qu’on aura donné envie à certain.e.s de se lancer ! 🙂 N’hésitez pas à partager vos trucs et astuces si vous en avez ou encore à poser des questions !

Au jour le jour

Retour antique

Désolés pour le retard dans cet article, nous sommes déjà de retour en France, tout va bien, nous rattrapons progressivement le retard sur le blog !

Après avoir eu la chance de retrouver Amélie pile pour passer les fêtes ensemble (elle est en train de rédiger un article pour vous raconter son séjour avec nous !), nous devons reprendre la route vers l’Europe de l’ouest.

Amélie nous a ramené une nouvelle jante pour notre roue arrière qui présente des fissures inquiétantes, repérées par Misha à Tbilissi. La marque nous a pris ce problème en garantie et nous avons pu envoyer la jante chez Amélie, juste avant qu’elle ne nous rejoigne. Pour la seconde fois du voyage nous avons commandé un pneu dans un magasin athénien, et je les appelle donc pour savoir s’ils pourront refaire notre roue, et combien cela coûterait. On me passe l’atelier et ils me répondent que ça ne pose absolument aucun problème. Le magasin est littéralement à l’autre bout de la ville, et notre warmshowers n’habite pas très près du métro, il faut donc commencer par prendre un bus. A Athènes, il n’y a absolument aucun horaire de passage des bus, pour une capitale c’est un peu bizarre… Impossible donc de choisir l’itinéraire le plus court avant de partir, il faut parier sur sa ligne de bus préférée. En théorie il passe toutes les 10 minutes, j’attends donc 20 bonnes minutes avant qu’il n’arrive 🙂 J’arrive péniblement au magasin aux alentours de midi, et quand il me voit avec ma roue et la jante à la main le mécanicien semble seulement comprendre ce dont j’ai besoin… Et ils m’envoient bouler. C’est trop long, ils avaient compris que je voulais qu’ils changent… le pneu ! Je précise qu’au moment de la commande j’avais laissé un message explicitant ce dont j’ai besoin, et que j’avais quand même rappelé pour m’assurer que tout était ok… En Turquie ils l’avaient fait en 1h sans souci, comme quoi, dans les pays où on parle bien anglais, on ne se fait pas forcément mieux comprendre !!

Je suis un peu agacé de ce quiproquo, et j’appelle donc tous les autres magasins de vélo du coin. Ils sont tous débordés et m’annoncent des délais de plusieurs jours, en plus il me faudrait certainement encore une heure de transport pour atteindre leurs boutiques. On décide donc de continuer à rouler avec notre jante fendue jusqu’à Corinthe, la ville est beaucoup plus petite donc les différents magasins sont proches du centre ville, ils seront beaucoup moins débordés et dès le premier appel j’obtiens une réponse positive.

Pour quitter Athènes notre excellent gps nous suggère un itinéraire qui passe par l’île de Salamine, cela nous évite un long détour et une sortie de capitale jamais bien agréable. En plus nous sommes déjà du bon côté de la ville pour atteindre le premier bac (cyclistes, sachez qu’il coûte 1€) qui nous emmènera sur l’île. Stéphanie s’attaque durant le court trajet à la customisation de notre super carriole Burley, elle utilise le scotch réfléchissant qu’on avait acheté en Chine pour écrire tandemonde.fr sur les vitres. Après le premier bac ce n’est pas encore terminé, mais vous verrez plus bas que le résultat est super classe !

Nous traversons Salamine dans sa largeur, ce qui n’est pas très long et nous nous arrêtons pour déjeuner dans un restaurant typiquement grec, avec de la friture de poisson. On découvre avec horreur que leur habitude de faire frire s’applique aussi à la cuisine des légumes, le déjeuner est un peu lourd ! En attendant Côtelette qui attend dehors a une étrange tâche grise sur le dos, d’origine non identifiée mais dont l’odeur et la texture rappellent sans erreur possible des intestins de poisson… C’est le défaut de rouler près de la mer, elle a dû trouver les poubelles des pêcheurs ! En gros, durant la semaine qui suit dès que Côtelette s’approchera de nous on aura l’impression d’être au rayon sardines de votre poissonnier préféré.

Nous empruntons un deuxième bac pour quitter Salamine qui nous ramène à l’ouest de l’Attique dont nous longeons la côte pour atteindre le Péloponnèse. La vue sur la baie est absolument superbe, on peut y voir une succession de reliefs au delà des îles, les couchers de soleil encore précoces sont particulièrement appréciables.

Nous parvenons à trouver un emplacement de camping dans un parc qui borde une plage, le temps est doux et aucune pluie n’est prévue, le bivouac est donc très agréable. En arrivant on essaie de laver un peu Côtelette, car sa présence dans la tente serait sinon totalement invivable

Comme nous avons les sacoches presque vides, à ce moment là, nous décidons de prendre notre petit déjeuner dans un restaurant en bord de mer. Un grec qui parle parfaitement français vient discuter avec nous, il a vécu à Paris et aurait aimé y rester mais pour des raisons professionnelles il a dû rentrer en Grèce pour enseigner. Cela peut paraître anodin, mais cet homme nous a fait prendre conscience de la proximité de notre retour, il nous montre qu’on croise désormais des gens qui peuvent très bien être un peu parisiens !

A l’heure du déjeuner nous traversons l’isthme (et son canal) et arrivons à Corinthe, nous rendons visite au magasin de vélo sympa et il nous propose de s’occuper de tout pour le lendemain matin. Cela nous laisse l’après midi pour nous rendre à la Corinthe antique dont nous aimerions voir l’acropole. Elle est située sur une colline très haute et très isolée, c’est plutôt inhabituel pour un paysage côtier ! Malheureusement, le système des bus grecs et son aléatoire imprévisible viendra de nouveau nous piquer… On se contentera donc d’une balade dans la ville nouvelle, et pour se réconforter on se dit que de toutes manières, il faudra bien qu’on revienne pour faire un tour complet du Péloponnèse !

En attendant, notre petite sardine préférée empeste toujours, on essaie donc de la laver un peu mieux dans la salle de bain de notre hôtel. On découvre qu’elle sait, comme sa contrepartie marine, être glissante et parvient à s’échapper bien vite de cette activité qui lui déplaît !

A partir de Corinthe nous longeons la côte nord du Péloponnèse, nous devons atteindre la ville de Patras (sur la côte ouest) où nous avons l’intention d’embarquer pour l’Italie. Il pleut beaucoup ce jour là et nous décidons de dormir au sec. Par ailleurs, les côtes en Europe sont très denses et moins favorables au bivouac… On trouve toujours, mais chercher un endroit et monter la tente sous la pluie, c’est toujours un peu plus dur pour le moral !

Nous redécouvrons les appart-hôtels, c’est très agréable de pouvoir profiter d’une vraie cuisine pour se faire plaisir, et cela évite la combinaison hôtel+restaurant, mortelle pour le porte-feuille 😉

Nous profitons de paysages côtiers très beau sur tout cet itinéraire, avec des vues sur la Grèce centrale. La pluie n’est heureusement pas continue, et nous empruntons de temps en temps des routes proches de la plage qui nous permettent de laisser Côtelette courir.

Nous arrivons à Patras après une matinée où nous roulons vite, nous bouclons donc la journée en début d’après midi à temps pour le déjeuner dans une cantine grecque très sympathique. Tout est fait maison et on est vraiment en compagnie des habitués. Nous reprenons la route pour aller patienter dans le terminal de ferry. Le bateau est en retard par rapport à l’heure prévue, nous embarquerons vers 23h. A bord il y a beaucoup de monde, les ponts sont remplis de camions ! Une fois de plus le personnel de bord est très arrangeant et nous pouvons nous installer avec la chienne à l’intérieur, en haut d’un escalier qui n’est jamais emprunté. Pour la première fois, nous aurons de la compagnie ! Un groupe de camionneurs bulgares a visiblement l’habitude de ne pas réserver de couchage non plus, il y a une personne sur chaque palier ! C’est assez drôle à voir, en plus ils sont hyper préparés. Celui qui s’installe au même étage que nous a un petit chauffage électrique portable et il utilise du scotch sur le cadre de la porte attenante, afin de couper les courants d’air venants du pont !

En Italie nous arrivons au nord de la région de Pouilles. Nous avons entendu énormément de bien de cette région, apparemment les italiens du nord y viennent en vacances et en été, il y a énormément de monde. On se dit qu’il serait dommage de ne pas profiter d’être là pour faire un petit tour ! La région est assez grande mais certains villages superbes ne sont pas très loin, on décide donc de faire une boucle de quelques jours !

En plus nous sommes un contact avec un autre cyclo qui s’appelle Quentin qu’on avait croisé rapidement à Sheki, en Azerbaïdjan (mais si, rappelez vous, il s’est fait expulser :D), sauf qu’il a quelques jours de retard sur nous, et il arrivera à Bari quand nous reviendront. Il a aussi renoncé à rentrer par l’Europe de l’est et a suivi le même itinéraire que nous depuis la Grèce. Mais il a eu moins de chance car en macédoine orientale il a roulé sous la neige !

Voici quelques photos de Bari:

Les petites routes de campagne des Pouilles se prêtent parfaitement au vélo. On roule entre les oliviers toute la journée sans croiser grand monde. Il y a aussi des vignes qu’on avait d’abord prises pour des arbres fruitiers ! En effet dans cette région les vignes sont fixées en hauteur, on peut circuler en dessous ! Les travailleurs qui à cette période taillent les pieds peuvent donc rester debout.

En roulant vers le sud on découvre de petites constructions coniques très jolies, et on en voit de plus en plus ! Ce sont des trulli, constructions typiques de la région, et la petite ville de Alberobello en est remplie !

Nous passons beaucoup de temps à visiter les petites villes médiévales de la région, c’est très agréable, et nous roulons donc de plus petites distances. Nous avons passé notre plus belle nuit dans la région à l’intérieur d’une maison composée de trulli.

La journée suivante Stéphanie ne se sent pas très en forme (et oui c’est la preuve que ça peut lui arriver aussi… une fois par an !) on fait donc une petite journée de nouveau et on décide de dormir en dur pour qu’elle puisse bien se reposer.

Dès le lendemain matin elle va beaucoup mieux, les câlins de Côtelette ont peut être aidé ? Nous finissons de remonter le long de la côte en direction de Bari, et de nouveau les villages sont superbes, avec en plus le bord de mer !

Pour le déjeuner nous avons rendez vous avec Quentin que nous retrouvons sur la plage de Bari ! Nous faisons la rencontre d’un autre cycliste, Mimo, qui vit en France et s’apprête à faire un tour à vélo au Maroc puis en Afrique.

Nous reprenons la route en compagnie de Quentin en milieu d’après midi, et comme le soleil se couche encore très tôt nous arrivons simplement dans la banlieue nord de Bari. Nous trouvons un terrain vague en pleine ville (on a presque vue sur la mer !), un hôtel poussera peut être là bientôt ?

Le lendemain nous roulons toute la journée le long de la côte, les villes que l’on traverse sont encore superbes, la journée est très agréable et c’est sympathique de voyager un peu en compagnie !

Tout ne pouvait pas être parfait, le soir lorsque nous récupérons de l’eau dans une station essence, l’employé demande à Quentin de payer pour l’eau ! On est loin de la générosité qui a été le mot d’ordre de tout notre voyage, bienvenue en Europe… Pour camper nous nous installons dans un champ au bout d’un cul de sac qui mène à des rails. On voit que le coin est un peu squatté et l’agriculteur a trouvé bon de suspendre des bustes de mannequins ainsi que des poupées d’enfants dans ses treillis… Ambiance glauque garantie ! Cependant on dort tout aussi bien 😀

Depuis que nous sommes en Italie, les magasins sont tous fermés l’après midi. Les magasins ferment aux alentours de 13h et réouvrent en fin de journée à partir de 17h. A cette période de l’année, cela veut dire que la nuit est tombée quand on peut de nouveau faire des courses… Cela nous force donc parfois à rouler la nuit au moins un petit peu, le temps d’atteindre un village où faire quelques courses si l’on n’a pas anticipé ! Pour les habitants, c’est assez pratique, cela veut dire qu’il y a de la vie dans les villages le soir après les horaires de travail normaux. Ce régime s’applique à toutes les boutiques, imaginez vous pouvoir aller chez votre opérateur téléphone ou internet en sortant du travail ! Mais pour les commerçants, ça ne doit pas vraiment être confortable…

Ce soir là, nous roulons un peu de nuit, et nous entrons dans une région où les champs prennent de plus en plus le pas sur la vigne et les olives. Ainsi lorsque nous apercevons dans la nuit la sombre présence de quelques arbres sur notre gauche nous saisissons notre chance et nous installons dans l’un des rares champs d’oliviers.

Nous roulons vers l’ouest et nous traversons des zones agricoles très peu denses. Notre itinéraire nous fait passer par de petites routes et nous ne croisons aucun village.

On commence à s’inquiéter un peu pour le déjeuner, nous n’avons presque rien ! Heureusement à un croisement pourtant un peu perdu entre deux routes nous trouvons un tabac qui fait aussi épicerie. On commence à réfléchir à comment se faire un pique nique à partir de ce qu’on y trouve… La perspective n’est pas formidable, et comme l’espoir fait vivre on demande si il n’y a pas un restaurant dans le coin. Et là le miracle a eu lieu, on nous répond que si, il y a bien un restau à 100m, de l’autre côté du croisement !

C’était pour le moins inattendu, et nous découvrons une spécialité italienne : les fermes d’agrotourisme ! Il y a même un site et une application qui répertorie ces fermes qui font aussi restaurant ou hôtel parfois. Nous y mangeons des pizzas excellentes pour un prix sympathique, cela vaut vraiment le coût !

Après déjeuner nous commençons notre ascension pour traverser les Apennins. Le col est bien moins haut que là où nous étions passés à l’aller, nous empruntons la “route des Pouilles”, c’est l’axe qui relie Naples et sa région avec l’est du pays. La différence de richesse entre les régions italiennes est très visible sur cette route, un détail marquant, lorsque nous passons le panneau nous annonçant l’entrée dans la région de la Campanie, la route devient parfaitement lisse et les nids de poule disparaissent ! Les Pouilles sont une des régions les plus pauvres d’Italie… Nous passons le point le plus haut de nuit :

Nous cherchons un endroit où dormir, ce qui n’est pas très facile ce soir là… Nous demandons à quelques personnes qui, en gros, nous envoient bouler. Deuxième rappel que nous sommes en Europe, les gens ne sont plus aussi accueillants et se méfient de nous… Nous finirons par trouver un endroit adapté au bord de la route, un surplomb en asphalte qui nous permet de nous cacher des phares des voitures, ça fera l’affaire !

Nous passons là l’une des nuits où nous ressentons le plus le froid du voyage, les températures sont positives (de peu) mais l’humidité est très importante ce qui créée un ressenti bien plus froid qu’il ne l’est vraiment. Il ne pleut pas, mais le matin notre tente est totalement trempée, nos duvets aussi sont très humides !

Une grosse matinée nous attend, mais deux bonnes nouvelles nous attendent. Premièrement nous apprenons qu’un warmshowers peut nous accueillir pour la nuit, on pourra donc tout faire sécher et rencontrer une famille italienne ! Deuxièmement, pour déjeuner nous trouvons de nouveau un restaurant “agroturismo” dans la ville de Bénévent où nous mangeons comme des rois !

Salvatore, notre warmshowers, nous a proposé de rouler un peu avec nous, mais comme nous sommes plus lents que prévu il n’a pas très envie de rouler de nuit. Cependant il insiste pour venir nous voir… en voiture !! Il nous rejoint un peu avant la tombée de la nuit sur la route, et nous comprenons petit à petit qu’il est venu pour nous escorter !!! Il reste derrière nous pendant près de 15km avec ses feux de route allumés afin de nous éclairer ! Et ce n’est que le début… Nous découvrons une personne d’une gentillesse et d’une générosité sans borne ! Il a des chiens qui risquent de ne pas apprécier la compagnie de Côtelette, alors il lui trouve une place dans un jardin en centre ville qui sert d’hôtel pour chien ! Sa femme Irina nous a cuisiné beaucoup de très bonnes choses et nous passons une soirée superbe !

Salvatore a de très bons conseils en terme d’itinéraire pour aller à Rome, mais plusieurs jour de pluie sont annoncés et nous préférons filer vers la mer où nous avons l’intention de rester deux nuits nous reposer.

Nous trouvons un petit hôtel au bord de la mer dont la gérante est adorable, où nous arrivons complètement trempés par le mauvais temps de la journée. Nous laissons passer deux nuits et une journée de pluie non stop !

Dans tous le sud de l’Italie on a eu la désagréable surprise de voir beaucoup, beaucoup de poubelles… Naples a la réputation d’avoir des problèmes de ramassage, avec des histoires sordides de mafia etc… Des italiens nous ont confirmé que c’était un problème récurrent, mais nous avons trouvé ça vraiment dommage, même si cela rendait Côtelette plutôt heureuse ! Quentin nous a raconté des expériences chez des couchsurfers qui utilisent de la vaisselle en plastique, le volume des déchets produits par les Italiens est aussi très élevé à cause de cette mauvaise habitude du jetable. Un vendeur me voyant avec mes sacs en tissu m’a dit lui aussi que les italiens demandaient toujours des sacs en plastique !

Pour atteindre Rome il ne nous reste plus qu’à longer la côte du Latium vers le nord, c’est assez joli mais franchement gâché par un trafic très dense, il impossible d’emprunter une route secondaire dans cette région. Nous avons quand même la chance de profiter d’une demi journée superbe où la côte est un peu plus préservée et durant laquelle nous longeons une sorte de réserve. Ce dernier tronçon marin signe la fin de la période agréable, nous plongeons alors en direction de Rome et les routes sont de plus en plus chargées.

Les derniers 35km avant d’arriver en sont presque dangereux, c’est comme si les autoroutes étaient fermées et que le trafic avait été détourné sur les petites routes de campagne… sans bas côté ! L’état des routes n’est pas très bon et nous cassons deux rayons presque simultanément. Lorsque nous nous en rendons compte nous n’avons plus qu’un rayon en stock, alors nous décidons d’arriver jusque Rome en roulant tranquillement…

Notre plan fonctionne et nous retrouvons Marie chez elle, c’est un vrai bonheur ! Et Côtelette adore aussi :

Nous sommes arrivés un vendredi soir et nous avons de la chance car Rémi et Muriel sont aussi de passage à Rome pour le week end (prolongé).

Nous passons une semaine hyper sympa avec quelques visites, balades, restos mais surtout repos !

Avant de repartir nous rencontrons une autre voyageuse, Coline, avec qui nous étions en contact via whatsapp. Sa spécialité c’est les crêpes et on en a bien profité !

En repartant, nous prenons le train (Côtelette n’aime toujours pas ça) direction Civitavecchia afin d’embarquer pour Barcelone !! C’est notre dernier ferry !

 

Au jour le jour

Traversée de la mer noire et souvenirs bulgares

Aux dernières nouvelles, nous étions à Batumi, nous nous apprêtions à prendre le bateau pour traverser la mer noire pendant 3 jours.

“Paisible”, “relaxant”, “calme”, “tranquille”, “reposant”, ce sont les mots que nous utilisions pour décrire notre expérience en bateau le 2ème jour. Il faut dire que le contexte incite à la détente : doux roulis et rien à faire à part la sieste, la lecture, l’écoute de podcasts… Côtelette a été vite adoptée à bord, elle est devenue la coqueluche et a mangé un nombre de saucisses incroyable (celles que nous filait le cuistot pour elle, les nôtres que nous ne mangions pas, plus le rab des chauffeurs de camions, il y avait de quoi faire !).

C’était trop beau pour durer, le vent a fini par s’en mêler, voyez en images :

La pauvre côt-côt était paniquée, le bateau tanguait tellement qu’elle glissait sur plusieurs centimètres en restant couchée par terre… Heureusement, le lit de Claude était bien plus rassurant ! 😉 Et finalement, on s’en est bien sortis puisqu’aucun de nous trois n’a été malade !

C’est donc avec un soulagement certain que nous avons mis le pied à terre à Burgas ! Pendant tout le temps que la douane vérifiait les papiers d’imports de la chienne, nous croisions très fort les doigt. L’entrée dans l’UE d’un animal domestique est très stricte, nous avions bien tous les papiers mais avec notre passeport kirghize aux dates fantaisistes (dont la date où a été posée la puce qui peut se retrouver via la base de données) et le résultat du test anti-rabbique photoshoppé (pour pouvoir rentrer plus tôt en Europe), nous n’en menions par large. Heureusement, la douane n’y voit que du feu, nous rentrons avec le sésame tamponné qui nous permettra de nous déplacer en Europe sans souci avec la chienne pendant 4 mois. Ça y est, on arrive à la fin de ce cauchemar administratif, Côtelette rentrera bien avec nous !!

A Burgas, on a tout de même été voir un véto pour voir s’il était possible d’avoir un passeport européen (notre passeport “européen” reçu au Kirghizstan n’a d’européen que le titre de la 1ère page et n’est pas conforme aux réglementations) qui nous éviterait de conserver tous les papiers d’importation. Ce n’est pas possible sans refaire une nouvelle fois le vaccin contre la rage, on abandonne donc, on verra ça de retour en France.

Pour ma part, ce passage en Bulgarie est particulier puisqu’il y a 10 ans, je passais 5 mois à Sofia, en tant que volontaire européenne. En quelques jours, certaines phrases et mots me reviennent (je dois reconnaitre que les mots que je reconnais le plus facilement sont… les marques de bière ! 😉 ), je déchiffre les menus (avec la nationale shospka salade aux couleurs du drapeau).

Je redécouvre aussi la lutte de tous les instants pour ne pas me laisser tromper par les hochements de tête bulgares (de haut en bas = non, dandinement sur les côtés = oui).

Avec surprise, après près de 5 mois en Asie Centrale, j’apprécie le kachkaval, l’un des 2 fromages bulgares (celui-là est jaune, l’autre, le siréné, ressemble à de la féta). Vu mon souvenir d’une sorte de gouda insipide, ça en est limite inquiétant pour mon palais ! 😉 Quant à la boza, boisson fermentée à base de blé dont se délectent les enfants, elle fait toujours l’unanimité pour les français : in-bu-vable.

Je note aussi les évolutions du pays : les routes ne sont plus défoncées et les voitures sont en bien meilleur état que dans mon souvenir…

Cette arrivée en Bulgarie marque aussi notre retour en Europe : on continue de s’émerveiller à chaque repas (on a même trouvé un café avec une formule végétarienne le midi !), petites routes peu empruntées idéales pour le vélo, voitures qui font attention à nous… Ce dernier point est particulièrement appréciable : plus besoin de se jeter sur le bas côté quand un camion arrive alors qu’il y a de la circulation en face, les voitures attendent derrière nous pour nous dépasser maintenant ! Elles nous laissent aussi passer quand elles ont un stop au lieu de nous couper la route.

La ville de Burgas n’a pas grand intérêt, on fait tout de même une balade sympa sur la plage. Côtelette s’éclate dans le sable, elle n’ose pas trop s’approcher des vagues par contre.

On reprend la route avec un bon rythme les jours suivants : on a rendez-vous avec Amélie, une amie de Claude, à Haskovo dans 3 jours ! Elle a la bonne idée d’arriver le jour de Noël, on passera les fêtes avec elle !

Quand on pédale, on prend bien la mesure des journées et des saisons. Les courtes journées d’hiver ne nous facilitent pas la vie : difficile d’affronter le froid avant que le soleil se lève et pas évident de faire une journée correcte de vélo quand le soleil se couche à 16h40… On arrive quand même à faire de belles pauses dej au soleil et on pousse donc après la tombée de la nuit après avoir assisté à de magnifiques couchers de soleil.

Le premier soir est difficile : il fait brumeux, l’humidité nous glace. A quelques kilomètres de notre objectif, la remorque crève… On se motive pour tout réparer et on finit par réussir à arriver au village. Une famille adorable à qui on demande de l’eau propose de nous héberger. On refuse, on sait que ce genre d’invitation implique forcément un coucher tardif (en tout cas plus tardif que pour des cyclistes qui se couchent à 20h30 en hiver 😉 ) et on risque d’avoir du mal à décoller tôt le lendemain. On se réfugie donc dans un commerce abandonné qu’on avait repéré.

Le lendemain, on aura plus de chance. On passe la journée à longer une vallée où se succèdent les centrales (à charbon et nucléaire il nous semble). Le soir, le ciel est très clair, on voit très bien au clair de lune. Des chacals nous repèrent quand on traverse une vallée, ils hurlent. On ira se poser un peu plus loin au calme.

Avant d’arriver à Haskovo, on traverse un village beaucoup plus pauvre que les autres. Il semble habité majoritairement par les tsiganes. Je me rappelle alors des discriminations fortes dont on parlait il y a 10 ans. La situation ne semble malheureusement pas avoir beaucoup évolué…

On finit par arriver à Haskovo sous un encore superbe coucher de soleil. Quelques minutes après notre arrivée, Amélie frappe à notre porte. Elle prendra la plume pour le prochain article. 🙂