Albanie et Macédoine

Au jour le jour

Albanie et Macédoine

Après le Monténégro nous passons la frontière de l’Albanie direction Koplik. La frontière est plutôt amusante, on retrouve les affiches anti corruption, pas de tampon dans les passeports, et cette fois il y a beaucoup d’activité ! En effet des dizaines de camions sont garés au bord de la route après le guichet albanais. Il y a donc pas mal de monde à la douane, les camions passent à la pesée etc…

La première ville dans laquelle nous entrons est Koplik, et le dépaysement est total ! La ville a vraiment des allures différentes de ce qu’on a vu jusqu’à présent, ça fait plaisir 🙂

Notre prochaine étape est la ville de Shkoder, qui est une ville énorme ! On trouve sans difficulté un guichet qui accepte nos kuna croates restantes pour les convertir en leke d’Albanie. Apparemment le guichetier à annoncé le taux de change en ancienne monnaie (??) à Stéphanie, bref on fait confiance car la conversion en 3 étapes via l’euro ça fait trop 😀

Notre monnaie en poche, après l’achat de deux kebabs pour un total d’environ 1 euro on se dit qu’on est en fait en possession d’un petit pactole 😉

Il y a énormément de vélos à Shkoder, et pour cause on apprendra plus tard qu’elle est connue comme la “ville du vélo” en Albanie !!

Au sud de Shkoder on longe une plaine par des coteaux peu élevés. On surnommera bientôt cette route la route des tortues ! Il y en a des partout !! La première qu’on a vu nous a évidemment surpris, mais après une nuit, on se rend compte qu’il y en a une tous les 500m sur le bord de la route 😀

En parlant de la nuit, on trouve un petit coin d’herbe auprès d’un restaurant plutôt cossu qui nous a très généreusement permis de rester dans leur ferme. Le propriétaire est ravi de nous voir et nous fait même poser pour un journaliste local justement présent pour recueillir de quoi écrire un article ! Stéphanie, la tente et le vélo devraient donc apparaître dans une publication albanaise prochainement, stay tuned 😉

Le lendemain nous attaquons une côte infernale sous un soleil intense. Plutôt que de vous décrire cette expérience difficile par le menu, je vais vous parler de comment j’ai sauvé une tortue ! (Oui oui) Cette inconsciente sprintait à quelques centimètres par seconde au travers de la route. Ni une ni deux je saute à bas de notre monture pour la déposer de l’autre côté de la route. Je sais, c’est héroïque, cependant elle a semblé avoir du mal à revenir de sa téléportation inattendue…

Bref, les reptiles mignons ont bon dos (enfin, carapace) mais on croise aussi la route de reptiles moins mignons, ceux qui n’ont pas de pattes par exemple…

Revenons à nos moutons et à la côte infernale qui pendant ce temps a eu le temps de se transformer en descente un peu raide (pratique ces ellipses), quand tout à coup, l’asphalte disparaît ! A ce moment là les protagonistes partiellement ophiophobes de mon récit ne se doutent pas que cette situation va durer plus de 24h…

Nous qui croyions les routes albanaises parfaitement lisses et meilleures qu’au Monténégro, notre avis va changer 🙂

Après la traversée un peu secouée d’une vallée magnifique, nous arrivons en vue d’un paysage absolument superbe ! Un petit lac complète le paysage de sa couleur turquoise.

Ne vous méprenez pas, tel le reptile qui peut être mignon ou non, ce lac fait partie des apodes !! Il a avalé englouti notre pont ! Pour plus de détails sur les circonstances de ce détour malheureux, voir l’article de Stéphanie. Après une matinée courageuse pour se sortir de ce mauvais pas, la traversée du barrage signe presque la fin de notre épisode rocailleux !

Nous avisons Rreshen, patelin annoncé miniature par osmand mais en fait débordant de vie et de tous commerces ! On en profite pour faire notre pause déjeuner de burrek et autres chaussons gras, auprès de Teresa dont j’ai eu la chance d’ajouter l’échoppe inconnue sur openstreetmap.

On croisera sur la route l’après midi la première personne qui nous parle français en Albanie, c’est Tony ! Un grand gaillard hyper sympa qui a vécu en Belgique et prêt à nous offrir l’hospitalité, nous refuserons en pensant faire encore un peu de route, mais rétrospectivement on aurait pu… En effet nous n’irons pas teeeellement plus loin ce soir là, une petite dizaine de kilomètres jusqu’au camping au nom italien de “camping alla chiesa”. En effet, c’est un camping au pied d’une église !

Le lendemain on innove en essayant de se lever plus tôt pour éviter de rouler aux heures les plus chaudes. Vous devinez certainement que ça ne fonctionnera pas si bien que ça vu notre efficacité matinale…

Nous arrivons à Klos, de nouveau une ville plutôt grande comparée à la rue unique qui semble la composer d’après openstreetmap… Avis aux adeptes du tracé de polygones, il y a de quoi faire en Albanie ! Nous y rencontrons même une américaine très sympa avec qui je discute quelques minutes.

Elle nous prévient que la route qui nous attend est assez… sportive. Sa mise en garde s’avèrera on ne peut plus correcte et nous passerons encore une longue montée en plein soleil ! On se dit qu’il va bien falloir s’habituer à ce genre de situation 😉

À Bulqizë nous rouvrons notre état major et décidons de revoir notre itinéraire. Ça nous occupe longtemps, trop longtemps même, et on ne trouve pas de bonne solution. Au dernier moment Stéphanie propose de plutôt passer par la Macédoine, car les petites routes albanaises sont vraiment trop difficiles… on ne réfléchit pas beaucoup avant de choisir cette route, on verra les détails plus tard !!

Nous passerons la nuit à l’hôtel à quelques kilomètres de la frontière avec la Macédoine.

Le lendemain matin nous arrivons donc dans la matinée au poste frontière. Côté Albanie rien à signaler, mais côté Macédoine c’est une autre histoire 😀 Nous arrivons à l’arrière d’une longue colonne de voiture, et premier élément bizarre, nous voyons la 4ème ou 5ème voiture de cette file s’en détacher et traverser la frontière. Ceci éveille nos soupçons, et c’est là que nous remarquons que les conducteurs sont tous agglutinés autour du guichet, et que c’est celui qui s’imposera qui passera le premier ! C’est Stéphanie alors à l’avant qui aura le plaisir de se prêter à cet exercice un peu sportif. On a même vu une personne arriver derrière nous et venir se mettre dans le mince espace devant elle, sans un regard. Après quelques minutes à tendre nos passeports et à se glisser dans tout interstice disponible, ses voisins jugent qu’elle a bien joué le jeu, l’un d’eux reconnaît son mérite et sa ténacité et même s’il serait facile de continuer à lui prendre la place, il indique aux autres que c’est son tour, victoire !

Nos quelques jours en Macédoine sont très agréables, c’est un pays avec énormément de lacs. La première route que nous prenons est belle, abritée par les arbres et aux pentes douces.

Nous arrivons dans l’après-midi à Struga, ville très touristique ! Cela contraste fort avec les zones plutôt isolées que nous avons traversées en Albanie (même si la côte doit être touristique aussi). La macédoine n’ayant pas d’accès à la mer, ce sont ses grands lacs qui s’entourent de stations balnéaires.

Nous avions l’intention de dormir dans un camping à Ohrid, au doux nom de “Partisan”, mais il est fermé 🙁

Grâce à osmand (encore !) nous dénichons un camp scout accueillant dans lequel nous pourrons nous installer 🙂

Cela sera notre seule nuit en Macédoine, et nous repassons la frontière, disciplinée cette fois, dès le lendemain. Nous en avons tout de même profité pour visiter Ohrid, qui est une très belle ville. Stéphanie a pu discuter avec des touristes malais, et visiblement, nous avons une adresse à Kuala Lumpur, si on y arrive 😉

Pour finir ce long article il ne me reste plus qu’à vous raconter notre dernière nuit en Albanie ! Le soir approchant et les emplacements de bivouacs étant plutôt rares dans ce pays bien dense, nous décidons de prendre de l’eau dans un village puis d’aviser. C’est à ce moment qu’un garçon fait signe à un autre que nous parlons français. Ce dernier se met alors à nous parler dans un français parfait !! C’est ainsi que nous faisons la connaissance de David, dont la famille merveilleuse et extrêmement généreuse nous accueillera pour la nuit !

Nous passons une soirée exceptionnelle en leur compagnie ! Plusieurs personnes parlent français, David et Gloria car ils étaient à l’école en France ces deux dernières années, leurs parents suite à cette installation à Bayonne pour quelques temps, et enfin Xhensika, étudiante à Tirana qui a appris dans les livres et s’en sort super bien !

Merci encore à tous pour cette superbe soirée, si enrichissante et joyeuse 🙂

10 COMMENTS
  • Marion
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    Youhou ! Ca a l’air vraiment joli ! C’est trop cool que vous nous teniez informés de votre voyage comme ça, ça nous fait voyager un peu ausisi 🙂

  • Christine
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    Non seulement on découvre des contrées inconnues, des paysages magnifiques dans cette épopée, mais en plus nous enrichissons notre vocabulaire! Je ne connaissais pas l’ophiophobie, la phobie des serpents, merci Claude pour ce récit!

  • Nicole Malenfant
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    Bonjour à vous deux,
    C’est toujours un plaisir de vous suivre et de lire vos commentaires plein d’humour décrivant bien votre périple !
    Bon courage…

  • Anne-Laure
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    Ouahou!!! J’avais pris un peu de retard sur les articles mais ça vaut le coup de lire tous ces chapitres épiques d’un seul coup! Des photos de plus en plus depaysantes mais surtout magnifiques et une narration enivrante 😉 Bravo pour vos exploits, les épreuves semblent avoir été bien rudes :/ Vous êtes vraiment des warriors. Plein de bisous, je penses bien à vous :*

  • Pascal
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    Miam des bureks

  • Brigitte COUVREUR
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    Coucou vous 2 , j’ai toujours hâte de vous lire , que de beaux paysages et de beaux cieux bleus !!!
    Toutes ces belles rencontres que vous faites ça raccommode avec le genre humain .
    Bonne route Bisous.

  • Joël
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    Paysages magnifiques! J’adore les plans vu-de-drone(?)!
    Sinon petite précision infra, la société qui est responsable de l’engloutissement de votre route adorée est AYEN AS ENERGJI, filiale locale du groupe turque Ayen, magnate de l’énergie dans la région.

    1. Stéphanie Couvreur
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      Oui, on a bien un petit drone avec nous ! 😉
      Mais… Comment connais-tu cette entreprise ?! Merci pour l’info en tout cas ! 🙂

      1. Schaack
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        Je connais tous les ouvrages! (Et le nome de la filiale est marqué sur le barrage, un peu de google et Hop!)

        Bonne route les amis!

        1. Stéphanie Couvreur
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          Héhé, t’es vraiment incroyable !! On est près de l’Euphrate, il y a encore de bons barrages par ici !!

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