
En trio au sud-est de la Turquie
Au fur et à mesure de notre progression vers l’Est nous approchions de plus en plus de ma cousine Julie. Julie travaille pour les Nations Unies et est basée à Erbil au Kurdistan Irakien depuis quelques années. Pour moi, Erbil et Mossoul étaient des villes très éloignées, mais à force de rouler, on arrivait bel et bien au Kurdistan 🙂 Retrouver Julie dans le sud-est de la Turquie était donc très facile ! Cependant les recommandations du ministère des affaires étrangères étaient d’éviter la zone, en particulier la frontière avec la Syrie. Après s’être renseignés auprès d’autres voyageurs récemment passés à vélo, nous décidons de donner rendez-vous à Julie à Gaziantep, et de suivre un itinéraire qui va plutôt vers le nord-est. Nous renonçons par exemple à visiter Mardin, que nous jugeons trop au sud. Julie va vous raconter cette semaine (elle prépare aussi un article en BD pour plus tard), mais elle a oublié de mentionner qu’avant de venir elle n’avait plus fait de vélo depuis… 15 ans ! Alors plus d’excuses pour venir partager la route avec nous 😉
Cet article est publié avec du retard et raconte la semaine du 9 au 16 juin.
« tandemonde » , on peut l’approcher de deux façons : ‘Tandem-monde’ synthétisant le projet de parcourir à vélo la route de la soie ou ‘tant-de-monde’, comme si les rencontres à venir promettent d’être si nombreuses, tant et tellement, presque trop.
C’est pleine d’élan que je suis partie retrouver Steph et Claude en Turquie. Les dates de séjour s’organisent avec flexibilité et je me prépare au départ en consultant le blog (je n’en aurai que rapidement parcouru quelques deux autres) (www.tandemonde.fr ne cesse d’évoluer, quel plaisir pour le visiteur du site). Seule question en tête : que dois-je mettre dans mon sac ? La consigne sera simple. Le moins sera le mieux. L’idée me réjouit.
C’est à Gaziantep que je retrouve Steph et Claude et me fonde ainsi à l’aventure tandemonde. Un vélo sera acheté auprès de vendeurs locaux, négocié en turc par Claude, et baptisé Pistache.
Durant les 10 jours partagés, nous avons relié Gaziantep à Diyarbakir (capitale du Kurdistan turc). Nous avons pédalé pendant plusieurs jours au travers de champs de pistachiers, partagé un petit bout de route avec un autre cycliste, puis été accueillis par une famille pour la nuit lorsque l’orage a éclaté. Nous avons découvert les mosaïques, visité les cités englouties par les eaux et les mausolées nichés sur les collines.
Je ne sais comment raconter le voyage à vélo. Les souvenirs sont nombreux certes ; les sensations souvent rappelées par certaines photo ou mots (Güle güle).
Quelle chance extraordinaire de pouvoir partager quelques jours de voyage avec mes cousins. Car il s’agit du voyage pur ; tel que le plus romantique d’entre nous le conçoit : la route, un moyen de locomotion fonctionnant par l’énergie que nous lui fournissons, le plaisir de l’effort et du repos, le bien-être qu’apporte la restauration après la journée d’effort ou l’eau fraiche du lac pour se laver. Je suis émerveillée par l’indépendance que Steph et Claude se sont créés via le matériel judicieux qu’ils transportent. Quel plaisir de comprendre l’utilité et le fonctionnement de chacun d’entre eux. Mes cousins auront été des plus généreux dans leur accueil. Partage de savoirs et connaissances, mais surtout d’une écoute attentionnée et bienveillante.
Aujourd’hui, le voyage se poursuit, par les lectures (saison brune de P. Squarzoni), les écoutes (podcast : série française « être féministe »), les photo, les dégustations (un énorme sachet de pistaches), et une sensibilité : aux autres et à l’environnement.
Je ne sais comment remercier Steph et Claude de m’avoir permise de me sentir part de l’aventure. Je souhaite que la route leur soit douce.
Voici une vidéo concoctée par Stéphanie de cette semaine ainsi que quelques galeries de photos :
Une galerie du musée de mosaïques de gaziantep :
Une galerie de Gaziantep :
Une grande galerie de photos sur la route :
Des photos de la famille de Mehmet qui nous a accueillis pour un soir !
Des images de notre excursion au Nemrut Dagi :
1 COMMENT
Bravo à toi Julie et quelle chance d’avoir partagé cette aventure avec eux et merci pour ta jolie prose qui m’a fait découvrir une région si belle et si riche d’histoire.