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Trucs et astuces

Voyager à vélo avec un chien

“Mais à quel point ça va être galère de voyager avec un chien ?” Telle était la question qu’on se posait quand on réfléchissait à adopter Côtelette.  Après quelques mois de voyage à trois, on peut vous dire qu’à la fois, ça n’a pas changé grand chose, et en même temps, ça en a changées beaucoup. Qu’est-ce que je veux dire par là ? Je vous fais un petit retour d’expérience.

 

Courir à côté du vélo

Commençons par ce qui occupe une grande partie de nos journées : le vélo. De manière générale, Côtelette adore courir derrière nous (elle ne serait pas avec nous si ça n’avait pas été le cas !). Elle n’est pas très rapide, en gros, elle suit bien jusqu’à 15km/h. Elle a toujours tendance à rester une centaine de mètres à l’arrière et fait des sprints dès qu’elle ne nous voit plus. Si on va plus vite, elle nous rattrape dès qu’il y a une côte.

De manière générale, elle reste assez bien sur le bas côté. Elle a quand même tendance à divaguer quand il y a un attrait incroyable de l’autre côté de la route (genre une poubelle) ou que l’on va très lentement (en grosse côte), ça lui laisse du temps pour zoner comme elle aime le faire. On essaie de lui apprendre à rester “à droite”, ça marche plus ou moins bien pour être honnête… Elle reste très habituée aux voitures et se range dès qu’elle entend le bruit d’un moteur.  On se fait quand même des petites frayeurs parfois, dès que cela devient trop dangereux, on la prend dans la remorque.

En ville ou en montée, il nous est arrivé de la faire courir en laisse à côté de nous. Ça marche très bien sauf qu’elle est incapable de galoper en laisse, elle trottine seulement et ne dépasse pas les 10km/h, ce qui est assez limitant…

Avec nous, elle a couru jusqu’à 50km en une journée. Elle est capable de faire plus mais quand elle est fatiguée, elle se met à boiter (sa patte arrière droite est toujours raide) du coup, on l’économise. En général, elle court une trentaine de kilomètres par jour. On lui donne régulièrement à boire, dans sa gamelle ou dans notre gourde vélo qu’on lui a dédiée (le bouchon est cassé et elle n’est plus très pratique pour nous).

 

Dans la remorque Burley Bee

Quand la chienne est fatiguée, que la route est dangereuse ou encore que l’on veut aller vite (sur du plat goudronné par exemple), elle est dans la remorque.

Côté matériel, on a une remorque Burley Bee dont on est extrêmement contents.

C’est initialement une remorque pour deux enfants, on a enlevé le hamac qui sert normalement de siège et on a construit un plancher (le poids de l’enfant est censé reposer sur le hamac et non sur le tissu qui sert de fond, on n’a pas osé la mettre directement dessus).  A Bishkek, on avait cousu un “hamac” en tissu mais il avait tendance à se détendre (et nous n’avions pas trouvé des attaches pour pouvoir resserrer les sangles facilement) et il restait humide longtemps en cas de pluie. A Tbilissi, Claude a bricolé un plancher solide fait de lames en plastiques récupérées, c’est parfait ! On a aussi ajouté un mousqueton au bout d’une corde pour faire une “ceinture” et surtout éviter que Côtelette descende en marche (l’effet est plus dissuasif qu’autre chose mais ça marche).

Au dessus du plancher, on met en général la bâche qui reste ainsi facile d’accès et la couverture en polaire de Côtelette, elle est ainsi bien confortable. La remorque est très spacieuse, la chienne a plein de place et peut se coucher confortablement. Elle l’apprécie d’ailleurs puisque quand il pleut ou qu’il fait froid, elle s’y réfugie d’elle-même.

Sauf quand elle est vraiment très fatiguée, Côtelette ne déborde jamais d’enthousiasme à l’idée de monter dans sa carriole. On doit en général l’aider à monter, surtout si on ne sort pas l’argument magique : un peu de nourriture ! Avant de démarrer, on s’assure qu’elle est couchée (a minima assise). Si elle est debout, elle est moins stable et il lui est arrivé de tomber en avant dans des descentes suite à des freinages trop forts, on fait beaucoup plus attention depuis. Elle aime bien avoir la tête qui sort pour observer ce qui se passe, du coup on ne ferme jamais complètement la remorque. Selon le temps, on la laisse carrément ouverte ou on lui laisse un petit espace. Quand il pleut, malgré notre garde-boue, de l’eau remonte le long de la roue et on retrouve Côtelette tachetée de boue voire avec la tête bien mouillée !

Sous le plancher, il y a un peu de place, on s’en sert comme “coffre” pour stocker notamment les croquettes. Attention juste en cas de pluie, comme on laisse la remorque ouverte, de l’eau peut s’y accumuler.

Niveau conduite, la remorque est très légère (10kgs), on la sent à peine (jusqu’au moment où on enlève et tout d’un coup, on se sent plus légers ! 😉 ). La vitesse théorique maximale est de 24km/h mais en pratique elle est toujours restée stable, on essaie de ne pas dépasser les 40km/h avec la chienne à l’intérieur.

Enfin, elle est vraiment ultra pratique, les roues se déclipsent et le tout se plie en quelques secondes. Ça nous a permis de la transporter très facilement. Les roues sont du 20″, la même taille que notre roue avant ce qui facilite le changement de pneus. Il y avait un super drapeau orange à l’arrière qui permettait d’être bien visible mais malheureusement, on l’a perdu un jour de très (très) grand vent au Kazakhstan. Le drapeau semblait plutôt bien fixé mais les conditions étaient vraiment particulières : c’était ce fameux jour où, sur une route kazakhe parfaitement lisse et plate, l’on faisait des pointes à 10km/h en poussant comme des fous, jusqu’au moment où la route a tourné et où on a atteint les 18km/h sans toucher les pédales !!.

 

En journée

On pensait qu’il serait compliqué d’aller dans des cafés, faire les courses… En pratique, on n’a jamais eu de problème. Quand Côtelette ne peut pas rentrer avec nous à l’intérieur, elle reste dehors avec le vélo. Selon les lieux, on l’attache ou pas. En général, elle se couche dans un coin et nous attend.

Dans des endroits où il n’y a pas beaucoup de monde qui passe, elle peut avoir tendance à aboyer sur les gens qui s’approchent trop près d’elle ou de nous (ou même de la porte par laquelle on est rentrés si on est à l’intérieur). Dans ce cas, on va la voir pour la calmer (ça marche bien, elle sait qu’on n’aime pas qu’elle aboie) et si besoin, on l’attache. Elle a le mérite de dissuader les personnes qui s’approchent d’un peu de trop près du vélo. 😉

On a quand même remarqué qu’elle aboyait préférentiellement contre les personnes qui avaient un grand bâton (depuis l’Europe de l’Ouest : les personnes âgées avec une cane, ou les blessés avec des béquilles !), les personnes qui ont une casquette/capuche/béret (encore les vieux !) ainsi que les enfants qui courent et crient. Elle a clairement quelques traumatismes et a été battue avant qu’on ne la rencontre…

C’est d’ailleurs fou de voir à quel point son comportement a changé en quelques mois. Quand on l’a rencontrée, elle s’approchait tout doucement de nous la queue entre les jambes, était toujours sur ses gardes de peur qu’on lui fasse du mal… On a du mal à reconnaître la chienne qui maintenant est ultra pot de colle en réclamant toujours plus de câlins !

Quand on est en ville avec elle, on la prend en laisse quand il y a beaucoup de circulation ou du monde. On a quand même tendance à la laisser en liberté. Elle nous suit très bien même si elle a tendance à être lente à force de trop zoner. On doit lui reconnaître un talent certain pour dénicher des trésors de poubelles. Combien de fois, on a ri en la voyant arriver avec un os énorme, un pain plus gros qu’elle…

Depuis la Géorgie, elle adore comme nous les terrasses. Comme nous ne lui donnons jamais à manger à table, elle va s’asseoir à côté des tables voisines et prend son air adorable. 99% du temps, les personnes font “oh, mais qu’elle est mignonne” et lui donnent à manger !

 

Les interactions avec les autres chiens

Si vous demandez à un cyclotouriste quelle est sa plus grosse peur, il est probable qu’il vous réponde : les chiens agressifs ! A partir de la Grèce, nous avons développé des tactiques anti-chiens. Une fois que l’on a compris qu’accélérer ne faisait qu’attiser l’envie des chiens de nous courser et de nous mordiller les mollets, on a adopté la technique de loin la plus efficace : ralentissement en parlant gentiment au chien, arrêt et marche à côté du vélo au besoin et seulement s’il insiste, on lui crie dessus et fait semblant de lui envoyer des cailloux. Ca marche super bien !

On était un peu inquiet en emmenant Côtelette : comment allait-ce se passer avec elle et les chiens agressifs ? Une fois de plus, ce fût très facile. Dès qu’un chien aboie d’un peu trop près, elle galope pour nous rattraper et se colle au vélo. Elle ignore ses congénères et poursuit sa course avec nous. Les autres chiens ne s’intéressent plus du tout à nous mais à elle. En général, ils abandonnent très rapidement leur poursuite en la voyant et ne l’embêtent pas. Certains sont tout de même assez vocaux et ont tendance à nous aboyer dessus un peu trop longtemps pour nos oreilles sensibles, il est aussi arrivé (très rarement) que certains soient agressifs avec elle, dans les deux cas, celui qui est à l’avant descend du vélo et et leur crie dessus voire leur court après (Claude est carrément adepte de la technique du yéti qui consiste à leur courir dessus en hurlant et en secouant les bras en l’air). Tous les chiens deviennent alors des poules mouillées et s’enfuient en courant (chassés aussi par Côtelette qui reprend du poil de la bête quand elle nous voit vouloir les dégager).

En ville, c’est encore plus facile, Côtelette est vraiment super sympa avec les autres chiens et n’est jamais méchante avec eux. Au pire, l’autre chien n’est pas autant de bonne composition et elle l’ignore et au mieux, ils se paient une bonne partie de jeux.

 

Le soir

En camping, elle a dormi successivement dehors, sous le auvent de la tente, dans sa remorque puis… dans la tente avec nous ! Elle s’est faite au confort ! 😉 L’avantage principal de l’avoir dans la tente est qu’elle ne voit rien et donc elle n’aboie pas. La nuit, elle a tendance à être beaucoup plus stressée et à vouloir monter la garde. Elle se couche sur sa couverture qu’on lui installe à nos pieds et ne bouge pas.

Quand on dort en hôtel ou chez des gens, elle dort dehors dans la remorque ou à l’intérieur selon ce qui est possible (en pratique, principalement dehors en Asie Centrale et à l’intérieur depuis l’Europe). Elle est très sage et ne fait jamais de bêtise hormis regarder d’un peu trop près les poubelles ou trouver un endroit plus confortable que sa couverture comme… les canaps ! Elle a bien compris qu’on n’aimait pas trop qu’elle y monte du coup, quand elle s’y installe, elle en redescend quand elle nous entend nous lever. On la retrouve debout avec la queue qui bat à l’horizontale (signe qu’elle a fait une bêtise) et on peut voir des poils et une empreinte encore toute chaude sur le canapé ! Pour éviter tout problème quand on la laisse seule à côté d’un canapé, on le recouvre de la bâche ou on y met des chaises pour qu’elle ne puisse pas y monter.

 

La nourriture

En Asie Centrale, on n’a pas toujours trouvé des croquettes, on lui faisait alors à manger des féculents (riz, pâtes ou avoine) avec la viande que l’on trouvait : saucisses (type knackis) ou la viande de nos repas que l’on ne voulait pas (on a abandonné de demander végétarien, ils enlevaient juste la viande et le goût était présent de toute façon)… Depuis le Caucase, on trouve très facilement des croquettes.

 

Les transports

Au delà du vélo, on a fait pas mal de moyens de transports : voiture, train, bus, bateau, métro… et tout s’est toujours très bien passé. De par son passé de chienne des hauts plateaux pamiris, Côtelette ne raffole pas des transports à moteurs mais elle consent à nous suivre.

Pour le train, nous avons fait un trajet de 37h (!) au Kazakhstan. On avait réservé une cabine entière pour avoir le droit de la prendre avec nous. Cela nous a finalement bien arrangé, cela nous a permis de garder le vélo avec nous (on aurait du probablement le mettre dans un autre train sinon).

Pour le bateau, elle était en cabine avec nous pour les traversées des mers caspienne et noire. Depuis qu’on est en Europe de l’Ouest, il y a des règles plus strictes pour les animaux de compagnie. Pour faire court, soit elle reste avec nous dehors, soit on la met dans une cage glauquissime, soit on se paie la cabine spécifiquement réservée pour accepter les animaux de compagnie (et qui coûte une petite fortune évidemment). En pratique, on a toujours réussi à trouver un coin/couloir où l’équipage accepte qu’on reste avec elle. Comme tout bon voyageur au long cours, nous sortons matelas, duvets, masques et boules quies pour dormir paisiblement (on reste quand même des amateurs face aux camionneurs bulgares qui scotchent les portes…). Au lieu de se cacher entre des sièges comme on faisait avant, on s’est installés dans des endroits très calmes où l’on a très bien dormi ! Merci Côtelette !!

Dans les transports en commun, la muselière est parfois obligatoire. En pratique, on la lui met autour du cou sans lui mettre (elle déteste et l’enlève au bout de 3s d’inattention), ça suffit en général. Il y a juste une fois en Italie où on nous a demandé de lui mettre dans le métro.

De manière générale, depuis la Turquie, il existe des règlements pour les animaux, c’est donc moins facile de voyager avec un (gros) chien. En Turquie, il est par exemple interdit de transporter un chien dans le bus (à moins que le chien reste dans la soute ^^) ou le train. A Toulouse, ils ne sont pas autorisés dans les transports en commun… c’est donc un peu plus galère mais on a toujours réussi à trouver une solution !

 

Les démarches administratives

On l’a mentionné dans nos articles, on a passé pas mal de temps à préparer l’entrée de Côtelette en Europe. Vous pourrez tout retrouver sur les sites officiels mais voici les principales étapes si vous voulez ramener un chien adopté hors d’Europe en Europe (la procédure est la même pour les chats) :

  1. pucer le chien
  2. le faire vacciner contre la rage (+ les autres vaccins usuels)
  3. après au moins un mois, faire une prise de sang, extraire le sérum et l’envoyer dans un laboratoire agréé par l’Europe pour qu’il y a assez d’anticorps antirabiques
  4. au moins 3 mois après la date de la prise de sang, l’animal a le droit de rentrer en Europe après avoir rempli un formulaire officiel tamponné par les autorités vétérinaires dans le pays dans lequel vous vous trouvez

En pratique, il faut donc au minimum 4 mois entre le moment où vous faites pucer le chien et le moment où il peut rentrer en Europe.

Hormis l’entrée en Europe (où il a fallu montrer tous les papiers cités ci-dessus), on ne nous a toujours demandé que le passeport. En théorie, certains pays peuvent demander d’autres papiers, notamment un certificat vétérinaire.

Nos sites de références pour les passages de frontière étaient AniVetVoyage et PetTravel.

 

Matériel

En terme de matériel spécifique pour la chienne, nous avons ajouté à notre barda :

  • la remorque Burley Bee
  • une muselière
  • une couverture (donnée par des voyageurs, merci !)
  • une brosse (on retire des kilos de poils depuis qu’il fait plus chaud ! Et elle *adore* se faire masser ! 😉 )
  • une balle (on essaie de lui apprendre à jouer avec un objet mais ça n’est pas une grande réussite pour l’instant…)
  • en terme de gamelle, on avait une gamelle en inox que l’on a oubliée dans un resto, depuis elle boit dans notre poêle et mange dans une de nos assiettes, on lui a aussi dédié notre gourde de vélo dont le bouchon est cassé, on lui donne à boire dedans quand elle court avec nous
  • des croquettes (par sacs de 3 à 5kgs)

 

Voilà ! Finalement, c’est plutôt assez simple de voyager avec son chien ! On espère qu’on aura donné envie à certain.e.s de se lancer ! 🙂 N’hésitez pas à partager vos trucs et astuces si vous en avez ou encore à poser des questions !

Trucs et astuces

Héberger son serveur VPN furtif

Ce post trucs et astuces devient extrêmement technique mais la première partie est générale, vous pouvez vous rendre à la partie tutoriel directement et sauter l’introduction en cliquant ici.

 

Comme pour beaucoup de droits qui nous sont acquis, l’habitude fait qu’on ne réalise notre chance de les avoir. Pour peu qu’on soit nés avec, on ne s’imagine peut être même pas qu’on puisse s’en passer. Dans ce post il s’agit de l’internet libre.

De nombreux pays ne voient pas d’un bon oeil le simple fait de pouvoir communiquer librement sur internet. La censure et la propagande peuvent être une raison, la peur des mouvements sociaux une autre. Il est donc courant en tant que voyageur de se retrouver gêné dans son utilisation habituelle de l’internet. Certains pays comme la Chine bloquent tous les services de google, ce qui signifie plus d’accès à ses email pour beaucoup. Certains pays comme la Turquie bloquent l’accès à wikipédia, ressource fréquemment consultée. Et de nombreux pays bloquent certains ou tous les réseaux sociaux : en Iran pas de facebook et impossible d’utiliser whatsapp, canaux souvent utiles pour donner des nouvelles. D’autres pays disposent de ces systèmes de censure mais ne l’activent qu’à certaines occasions, donc ce n’est pas parce que whatsapp marche en arrivant que vous n’avez pas besoin de VPN, il peut très bien être bloqué plus tard (cela nous est arrivés au Tadjikistan, lors de la libération d’un journaliste connu Facebook a été bloqué quelques jours pour éviter qu’une manifestation ne s’organise).

La solution à ce problème consiste à faire passer son trafic internet par un serveur localisé dans un autre pays. Le principe est simple, toutes les requêtes que vous envoyez sont en réalité envoyées vers un serveur qui a accès à un internet libre, et qui vous sert de relai. Ce système s’appelle un VPN, ou réseau privé virtuel. Vous avez peut être aussi entendu parler de proxy, c’est similaire mais un VPN établit une connexion sécurisée et c’est ce qui va nous intéresser ici.

 

En fonction du niveau de paranoïa, de richesse, et d’avancées technologiques du pays, les systèmes sont plus ou moins avancés technologiquement. On pourrait classifier les systèmes de censure en plusieurs “niveaux”:

  1. Simple censure (Turquie, Azerbaïjan)
  2. Censure, port VPN bloqué (par exemple dans le bateau Athènes-Chios, ou certains WiFi)
  3. Censure, port et trafic VPN bloqué (Chine, Iran)
  4. Répression policière absolue avec fouille des téléphones régulière

(Notez qu’en plus de ces niveaux techniques l’utilisation d’un VPN peut être ou non légale, avec des conséquences plus ou moins lourdes.)

Pour éviter le niveau 1, en tant que touriste vous pouvez prendre le “risque” d’utiliser un VPN pour accéder normalement à internet. Vous vous en doutez, les personnes qui prennent vraiment un risque sont plutôt les activistes et journalistes du pays en question qui ont besoin de ces outils pour faire leur travail librement…

Pour éviter le niveau 2, il faut que votre VPN utilise un port non standard.

Pour éviter le niveau 3, il faut un système de VPN un peu plus complexe, qui va dissimuler l’apparence de son trafic afin de ne pas être détecté en tant que connexion de type VPN.

Pour atteindre le niveau 4 il vous faudra voyager au Xinjiang, ce n’est pas une expérience que l’on vous recommande. Pour éviter le niveau 4, si vous lisez ces lignes il vous suffit de ne jamais retourner en Chine si vous êtes du Xinjiang, si non, normalement, on en viendra pas à ça, hein ?

 

Si vous n’avez que faire des données liées à votre historique de navigation vous pouvez utiliser un VPN gratuit sur votre téléphone tel que TurboVPN, qui fonctionne même en Chine (enfin, sauf si vous n’avez pas de chance, mais la plupart des cyclos s’en servent). Vous pouvez aussi payer pour un service qui fait ça bien, comme tunnelbear.

Dans cet article j’explique pas à pas comment mettre en place un VPN sur son serveur personnel, ainsi que la manière de s’en servir sur un appareil windows, linux ou android. Si vous suivez ce tutoriel jusqu’au bout vous pourrez éviter les systèmes de censure de niveau 3 dans la liste ci dessus, c’est à dire que le VPN fonctionnera même en Chine et en Iran par exemple. Vous pouvez aussi zapper les dernières étapes si vous n’avez affaire qu’au niveau 1 ou 2 de censure.

C’est ici que cet article devient technique. Voila. Si vous ne cherchez pas à installer votre propre serveur VPN, vous pouvez vous arrêter de lire 🙂

Tutoriel : héberger son serveur VPN furtif

Prérequis

Pour pallier au niveau 2 de censure

  • Un serveur privé (ubuntu/debian) sur lequel vous avez les droits administrateur
  • Un minimum de connaissance en administration système
  • De la patience

Pour pallier au niveau 3 de censure

  • Un petit fétiche pour les fichiers de configuration apache

Pour pallier au niveau 4 de censure

  • 7 euros si vous voulez naviguer avec votre téléphone android
  • Les imprévus sont plus probables ici, il faudra vous dépatouiller

 

Mise en place du serveur OpenVPN (niveau 1)

Dans cette première partie, vous trouverez des instructions très similaires à ce qu’on peut trouver sur d’autres sites web, d’ailleurs je n’ai rien inventé et je ne fait que réunir des infos de nombreuses autres ressources en un seul et même endroit.

# Mise à jour du système, la suite dépend en particulier du packet openSSL qui est souvent mis à jour
sudo apt-get update
sudo apt-get upgrade
sudo apt-get dist-upgrade 

# Installez openVPN et des utilitaires réseau
sudo apt-get install openvpn bridge-utils

# easy-rsa va vous permettre de manager les clés, cette opération copie ses outils dans le dossier de openvpn
sudo cp -r /usr/share/easy-rsa/ /etc/openvpn/
# Cette opération copie une config par défaut
sudo cp /usr/share/doc/openvpn/examples/sample-config-files/server.conf.gz /etc/openvpn/ && sudo gzip -d /etc/openvpn/server.conf.gz

# Vous pouvez voir le résultat de tout ça
cd /etc/openvpn/easy-rsa/
ls


# Pour la suite, ça se passe dans ce même dossier mais il faut être root
su root
# Charger toutes les variables (attention à l'espace entre . et vars)
. vars
# Retire tous les certificats précédents (normalement il n'y en a pas ?)
./clean-all
# Construit l'autorité de certificats (CA) et sa clé
# Il faut choisir un nom unique pour "Common Name". Le reste peut être laissé vide en entrant "."
./build-ca
# Générer un certificat et une clé privée pour le serveur
# Pour "Common Name" il faut un autre nom unique comme "server".
# Vous pouvez choisir "." quand on vous demande un "challenge password".
./build-key-server server
# Construire les paramètres pour les échanges cryptographiques "Diffie-Hellman" avec le serveur
./build-dh
# Création du pare-feu HMAC
openvpn --genkey --secret /etc/openvpn/easy-rsa/keys/ta.key

# A présent on peut ajouter son premier client, ils doivent tous avoir des noms uniques !
# De même vous pouvez laisser le challenge password vierge en tapant "."
./build-key Utilisateur1
# Pour terminer l'ajout d'un utilisateur on doit lui créer un compte unix sur le serveur
# Ce compte est créé sans home et sans accès shell.
sudo useradd Utilisateur1 -M -s /bin/false
sudo passwd Utilisateur1

Vous devrez répéter ces trois dernières opérations pour ajouter d’autres utilisateurs.

Pour que ceux-ci puissent se connecter il doivent récupérer les certificats et leur clé privée, ca.crt, ta.key, utilisateur1.crt, et utilisateur1.key. Le plus simple est de créer ces fichiers vides et d’utiliser cat sur le serveur pour copier leur contenu vers le client.

# Dernière étape côté serveur, il faut activer le forwarding d'IP
# On ouvre le fichier de conf
sudo vim /etc/sysctl.conf
# Décommentez cette ligne :
net.ipv4.ip_forward=1
# Sauvegardez, on applique les changements :
sudo sysctl -p /etc/sysctl.conf
# Configuration du forwarding entre le réseau VPN et le net
sudo iptables -t nat -A POSTROUTING -s 10.8.0.0/24 -o eth0 -j MASQUERADE
# Cette règle sera effacée à chaque redémarrage, on peut la rendre persistante grâce au paquet suivant :
sudo apt-get install iptables-persistent
# On peut enfin démarrer le service openvpn :
sudo service openvpn start

Bravo ! Le serveur est configuré avec le fichier de configuration par défaut !

Cela signifie que vous avez un serveur VPN fonctionnel qui écoute sur le port 1194.

Si votre utilisateur 1 a récupéré ses clés, il n’a plus qu’à installer OpenVPN sur son appareil, changer la configuration pour indiquer l’IP de votre serveur et ça roule.

Mais tout n’est pas si simple, et les difficultés commencent ici. En voici une petite liste :

  • En l’état, votre pare-feu HMAC ne sert à rien car il n’est pas pris en compte dans la config par défaut
  • Votre serveur écoute en UDP
  • Votre serveur écoute sur le port 1194

En gros, sur un WiFi inconnu vous pouvez vous attendre à ce que les seuls ports ouverts soit les port TCP 80 et 443, qui correspondent au trafic internet HTTP et HTTPS. Le reste sera fermé dans la très grande majorité des cas (sauf par exemple le port 8080 qui nous sera utile plus loin) !

 

Utiliser le port 443 pour son trafic VPN (niveau 2)

La meilleure solution pour éviter que votre connexion à votre VPN n’échoue est de faire en sorte que celui ci fonctionne en TCP sur le port 443. En effet, les fournisseurs de votre WiFi ne peuvent pas bloquer ce port, sinon ils bloqueraient à peu près tous les sites internet…

Si vous possédez un serveur privé, c’est peut-être parce que vous y hébergez un site web, et si vous y hébergez un site web, j’espère bien qu’il est en HTTPS ! Dans ce cas, votre port 443 est déjà bien occupé par le trafic généré par votre site web.

Heureusement, OpenVPN est bien fait et il est capable de partager le port sur lequel il écoute. Cela signifie que c’est OpenVPN qui écoute sur le port 443 et s’il identifie du trafic web, alors il redirige les paquets vers un autre port sur lequel votre serveur apache écoute désormais. Voici un schéma qui explique l’avant et l’après port sharing :

Pour mettre ça en place, il vous faut les bons fichiers de conf pour OpenVPN côté serveur et côté client (cliquez pour télécharger mes fichiers de conf exemples).

Si vous avez ouvert le fichier de conf server vous avez dû voir la ligne “port-share localhost 10443”, cela veut dire que le trafic web intercepté par OpenVPN sera renvoyé sur le port 10443. Il faut donc que votre serveur apache écoute le trafic HTTPS sur ce port !

Il faut donc modifier vos fichiers de confs apache dans le dossier /etc/apache2/ :

  • dans le fichier ports.conf, remplacez 443 par 10443
  • dans /sites-available/, pour le fichier default-ssl.conf et les .conf de chacun de vos sites web HTTPS, changez la ligne <VirtualHost *:443> par <VirtualHost *:10443>.

Et voilà ! Vous pouvez redémarrer les service apache2 et openVPN à présent :

sudo service openvpn restart
sudo service apache2 restart

Vous disposez à présent d’un VPN qui fonctionne en TCP sur le port 443 ! Super boulot !

Le VPN furtif (niveau 3)

Les problèmes ne s’arrêtent pas là malheureusement, en effet une technologie appelée Deep Packet Inspection (DPI) permet de connaître le type de paquet qui circule, et si celui-ci reconnaît des paquets VPN, ils seront bloqués. Seuls quelques pays utilisent cette technologie, d’ailleurs seuls quelques pays sont capables de la mettre en place (comme euh… la Chine ! Ca vous surprend non ?).

Pour éviter ça, il existe plusieurs méthodes. On peut rajouter par dessus tout ça un tunnel crypté, mais cela fait baisser le débit, la solution alternative consiste à obfusquer les paquets. C’est à dire les modifier pour qu’ils ne soient plus suspects. Ce sont nos amis du Tor project qui ont développé cet outil, obfsproxy, car le trafic de type TOR est aussi détectable et bloqué par certains pays. Le résultat ne ralentit que peu le trafic.

La nouvelle situation est un peu plus compliquée, nous allons distinguer ce qu’il se passe côté serveur et côté client.

Côté serveur, vos données sont désormais transmises à un serveur obfsproxy. Celui-ci décrypte à l’aide d’une clé convenue à l’avance vos paquets, il transmet ensuite le paquet à openVPN sur le port de votre choix. Le serveur obfsproxy ne peut pas partager son port, vous devrez donc en trouver un de disponible pour lui tout seul, et qui ne soit pas bloqué. Dans ce tutoriel j’utilise le port 8080.

Côté client, les paquets VPN sont envoyés à un proxy (d’où le nom obfsproxy) qui encrypte à l’aide de la même clé convenue à l’avance, puis, si j’ai bien compris, le paquet revient à openVPN qui l’envoie à votre serveur pour qu’il soit réceptionné par le (obfs)proxy qui tourne sur ce dernier.

Voici un schéma complet de ma compréhension de ce qu’il se passe :

Pour mettre ça en place, il vous faut les bons fichiers de conf pour OpenVPN côté serveur et côté client (cliquez pour télécharger mes fichiers de conf exemples), puis redémarrer le service openvpn.

Si vous aviez modifié vos fichiers de confs apache, ce n’est plus nécessaire et vous pouvez revenir en arrière sur vos modifs (et redémarrer le serveur apache !).

Pour installer obfsproxy vous pouvez simplement faire :

sudo apt-get install obfsproxy

Personnellement j’ai eu quelques difficultés avec openSSL et httplib2 fournis par mon système, qui faisaient échouer l’installation. Voici ce que j’ai fait pour régler ce problème :

# Installer le openSSL de python
sudo python -m easy_install --upgrade pyOpenSSL
# On se débarasse du httplib2 du système
sudo apt-get remove python-httplib2 
#On installe le httplib2 de pip
sudo pip install --upgrade httplib2
# Normalement ce coup ci ça passe
sudo apt-get install obfsproxy

Il ne vous reste plus qu’à lancer une instance de obfsproxy. Le processus ne doit pas s’arrêter (et il faut le relancer si le serveur redémarre !), je vous conseille donc de le lancer dans un screen :

# Créer une instance nommée de screen
screen -S obfsproxy
# Création du proxy d'obfuscation qui écoute sur 8080 et qui envoie sur 1194
sudo obfsproxy --log-file=obfsproxy.log --log-min-severity=info obfs2 --dest=127.0.0.1:1194 --shared-secret=CLE_SECRETE server 0.0.0.0:8080

Pour quitter screen, utilisez la combinaison de touches ctrl+a, puis appuyez sur d.

Côté serveur, on est bons !

 

Pour le côté client cela diffère grandement en fonction de votre OS.

Pour mac et linux, il faut installer puis démarrer une instance de obfsproxy dans un terminal, quelque chose de ce genre là (pas essayé moi même mais ça devrait être correct) :

obfsproxy --log-min-severity=info --log-file=obfsproxy.log obfs2 --shared-secret=CLE_SECRETE socks 127.0.0.1:1080

 

Pour windows, il faut installer anaconda 2, puis créer un fichier .ps1 donc le contenu est :

C:\Users\Surface\Anaconda2\Scripts\obfsproxy.exe --log-min-severity=info --log-file=obfsproxy.log obfs2 --shared-secret=CLE_SECRETE socks 127.0.0.1:1080

Ensuite, cliquez droit sur le fichier ps1 et sélectionnez “Exécuter avec Powershell”. Une fois que c’est démarré, vous pouvez connecter OpenVPN.

 

Pour android, il vous faudra utiliser la version payante de “OpenVPN client”. Je n’ai trouvé aucune alternative gratuite malheureusement ! Si vous connaissez une app open source qui prend en charge obfsproxy, laissez moi un commentaire !

 

Conclusion

Si vous avez suivi ce guide jusqu’au bout, bravo ! A ma connaissance il n’en existe aucun d’équivalent, même en anglais. Le seul que j’ai trouvé est discuté dans ce thread sur Reddit, mais il n’est pas disponible… Je suis très intéressé par les retours de toute personne qui aura réussi à suivre ce tuto jusqu’au bout, afin de l’améliorer et de le clarifier au maximum.

 

Mes sources principales sont :

https://vpntips.com/how-to-setup-a-vpn-server/

https://community.openvpn.net/openvpn/wiki/TrafficObfuscation

 

Remarques sur le choix des ports :

Le port 8080 étant souvent ouvert, vous pouvez l’utiliser pour votre trafic VPN au lieu de vous embêter avec le port-sharing etc. Cela reste utile de savoir comment marche le partage de port avec openVPN, donc j’ai préféré bien décrire cette situation.

Cela peut offrir un autre avantage, avec une seule configuration serveur openVPN sur port 443, vous pouvez vous connecter soit en mode furtif (via obfsproxy sur le port 8080), soit en mode normal (sur le port 443 directement), au cas où le port 8080 soit bloqué ! Le port 443 n’est jamais bloqué, donc pas de risque !

Le schéma complet ressemble alors à ça selon ce que j’ai compris :

Enfin, le port 80 n’est jamais bloqué non plus, si apache n’utilise que le port 443, vous pourriez aussi consacrer ce port au trafic VPN !

Remarque sur l’emplacement de votre serveur :

Au Turkménistan, l’IP de mon serveur français était carrément bloquée, dans ce cas, aucune chance de faire fonctionner votre VPN… Nous avons utilisé tunnelbear pendant notre séjour dans ce pays.

Trucs et astuces

Inspirations

Ce voyage nous apporte quelque chose dont nous n’avions pas soupçonné l’importance : du temps ! Du temps pour s’informer, mais surtout pour réfléchir, discuter de ce qui nous est important, maturer nos réflexions…

Nous avons le luxe d’avoir complètement mis de côté nos préoccupations de la vie urbaine (Vais-je être à l’heure à mon prochain rendez-vous ? Comment aborder cet enjeu lors de ma prochaine réunion ? Il faut que je finisse telle chose, et que je n’oublie pas de répondre à bidule…). Et mine de rien, ça laisse de l’espace pour penser, et ce, d’autant plus quand on passe une bonne partie de nos journées à pédaler !

 

Avec ce post, j’ai envie de partager avec vous les lectures/écoutes qui m’ont le plus inspirées et fait avancer ces derniers mois (je dis “je” mais la plupart sont partagées avec Claude). Ces recommandations seront aussi un reflet de nos préoccupations actuelles. On espère qu’elles inviteront à des échanges avec vous ! 🙂

Avant de partir, certain.e.s d’entre vous nous avaient envoyé leurs recommandations de lectures, des romans principalement, merci encore ! Cependant, on a finalement beaucoup plus écouté de podcasts que lu de livres.Le soir, on s’endort vite et quand on se pose quelque part, on a d’autres choses à faire, notamment… l’écriture de ce blog ! 😉 C’est pour ça que finalement, il n’y a pas tant de romans que ça dans cette liste…

Et dernière chose avant de commencer, pour toutes les personnes qui ont une liseuse, je vous recommande le génialissime service de la bibliothèque numérique de la mairie de Paris (merci encore Cécile pour le plan !). Avec l’inscription de base à la bibliothèque (gratuit, même pas besoin d’être parisien.ne, une simple carte d’identité suffit), vous avez accès à l’emprunt de 4 ebooks par mois. Le catalogue est bien fourni, il y a même des BDs ! Et si vous cherchez un titre précis, leur community manager est super réactif sur twitter. Bref, on est vraiment super contents de ce service !!

Pour y voir un peu plus clair, j’ai classé ça par grands thèmes.

 

Écologie

Les personnes qui nous connaissent le savent, on est très préoccupés par l’état environnemental de notre planète. Réchauffement climatique, chute de la biodiversité… les mauvaises nouvelles ne manquent pas et nous sommes aujourd’hui convaincus qu’un effondrement de nos sociétés comme on les connaît est inéluctable. On se dit que toutes les actions que l’on fait aujourd’hui ont deux vertus : limiter la casse (mais casse il y aura) et surtout… préparer la suite.

Évidemment, ces nouvelles ne sont pas très réjouissantes, ça nous travaille beaucoup, on en parle, en cauchemarde, ça nous déprime, nous questionne, nous donne de l’énergie d’autres choses… Et pour se sentir moins seul, comprendre, identifier comment lutter, on passe pas mal de temps à lire et écouter sur le sujet.

Podcasts

On écoute aussi de manière moins assidue sismique, atterrissage, vlan !, usbek et rica ou encore bons plants.

Livres

  • Le syndrome de l’autruche, George Marshall : livre passionnant sur “pourquoi notre cerveau veut ignorer le changement climatique”. L’auteur explore notamment l’importance des récits (au delà des arguments rationnels) et estime que les écolos devraient tirer des enseignements des religions. Si vous vous êtes déjà demandés “mais pourquoi tout le monde s’en fout alors que c’est SI important”, je vous recommande vivement ce livre.
  • Une autre fin du monde est possible, Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gautier Chapelle : Avant de lire ce livre, je vous recommande le “tome” précédent Comment tout peut s’effondrer, livre qui fût un réel bouleversement pour moi (ce moment où on t’enlève des œillères que tu ne peux plus remettre). Dans ce second livre, les auteurs explorent justement les conséquences de ces bouleversements sur le plan intérieur et comment nous pouvons/devons réinventer le futur.
  • Petit manuel de résistance contemporaine, Cyril Dion : une bonne synthèse de plusieurs lectures, notamment le syndrome de l’autruche (que Cyril Dion a préfacé dans sa version française). S’il n’y a qu’un seul livre à lire, c’est peut être le bon.
  • Homo Detritus, Baptiste Monsaingeon : un petit bijou ! Au delà du fond passionnant avec une super partie sur l’histoire des déchets dans nos sociétés, ce livre est extrêmement bien écrit, critique sur nos sociétés, fait le lien avec plein d’autres lectures… un vrai coup de cœur !
  • Petit traité de résilience locale (version pdf gratuite) : comment préparer un monde post-effondrement
  • L’âge des low-tech, Philippe Bihouix : sortir des high tech avec les low tech, c’est possible !
  • Zero Waste Home, Bea Johnson : le livre référence sur le zéro déchet. Essentiel pour aborder un mode de vie plus écologique mais ça manque à mon sens de réflexion sur la répartition genrée des tâches domestiques…
  • Gouverner la décroissance (dispo sur cairn pour les académiques) : des pistes pour aller vers une société décroissante. J’ai beaucoup aimé l’idée d’un revenu non pas universel mais de transition. Il y a aussi deux autres volumes dans la même série que je n’ai pas encore lus.
  • Où atterrir, Bruno Latour : Bruno Latour montre (notamment) en quoi mondialisation, montée des inégalités et changement climatique sont liés
  • Sortir de la société de consommation, Serge Latouche : ou pourquoi s’engager dans la décroissance

Récemment, j’ai découvert la nouvelle revue terrestres dont je lis les articles de très grande qualité sur internet.

Pour mes prochaines lectures, j’ai envie de lire Cataclysmes de Laurent Testot, Reclaim, recueil sur l’écoféminisme dirigé par Emilie Hache, le manuel de l’antitourisme de Rodolphe Christin, la guerre métaux rares de Guillaume Pitron et dans un autre genre (BD), le petit traité d’écologie sauvage d’Alessandro Pignocchi.

 

Discriminations

Les questions d’égalité femme/homme nous intéressent depuis un petit moment, notre voyage continue de nous interroger sur d’autres aspects. Voici ce qu’on écoute :

  • Un podcast à soi (Arte Radio) : génialissime podcast féministe, la réflexion y est toujours très fine et pertinente, merci et bravo pour ce travail !
  • La poudre : interviews de femmes inspirantes
  • Regard : questionne le rapport à la beauté des femmes

On écoute aussi occasionnellement les podcasts de Madmoizelle ainsi que les couilles sur la table. J’ai aussi entendu que le podcast Quouïr sur les questions LGBT+ était très bien mais on ne l’a pas encore écouté.

 

Pendant notre voyage, on s’est dit plusieurs fois qu’on avait la chance d’être un coupe hétérosexuel blanc, et que notre voyage serait bien différent si on était noirs par exemple…

  • Nous et les autres : 3 épisodes qui déconstruisent le racisme réalisés dans le cadre d’une expo avec le musée de l’Homme
  • Kiffe ta race : explore les questions raciales, on n’a pas été très emballés par le 1er épisode mais les suivants valent vraiment le coup !

 

Récits de vie

On écoute pas mal de podcasts qui racontent des histoire des gens. Au delà d’histoires singulières, ces récits reflètent nos sociétés.

  • Une série française (France Inter) puis jeunesse 2016 (France culture) : Super série sur la jeunesse française. Qui aurait dit que l’idole de Claude serait une femen ?
  • Que sont-ils devenus (Arte Radio) : une prof de collège va à la rencontre de ses anciens élèves. Parcours de vie et surtout réflexions sur l’enseignement au programme.
  • Les pieds sur terre (France Culture) : des reportages sans commentaires, des sujets très variés, on aime beaucoup ! La série ma fille sous influence est magnifique.
  • Transfert : à défaut d’avoir des histoires incroyables de la part de nos amis ou notre famille, on écoute transfert
  • Casseroles : on a tous un rapport intime à certaines recettes, ce podcast les explore tout en activant nos papilles !
  • Entre : Justine nous raconte son année de 6ème et son entrée dans l’adolescence
  • Superheros : histoire d’une vie, on n’a écouté qu’une seule saison pour l’instant
  • Le centre du monde : à la rencontre de jeunes réfugiés au centre d’accueil pour mineurs de MSF à Pantin
  • Arte Radio : de manière générale, Arte Radio regorge de pépites ! En vrac, on a aimé cette histoire d’amour ou ce documentaire.

 

Actualités/documentaires

Encore quelques podcasts :

  • Spla$h : un podcast sur l’économie super bien vulgarisé, avec des questions brûlantes de société traitées par les spécialistes du domaine. Bravo !
  • LSD, la série documentaire (France Culture) : des documentaires en 4 épisodes, toujours super intéressants. On a adoré la série sur l’agnotologie
  • Thinkerview : des interviews fleuves (sur des questions environnementales, sociales…), les invités sont souvent passionnants par contre on a beaucoup de mal (et c’est peu dire…) avec l’intervieweur que l’on trouve condescendant, méprisant et qui coupe toujours les invités sous prétexte de “questions pièges”. Il faut donc réussir à en faire abstraction pour apprécier.

Pour mieux comprendre le pays dans lequel on voyage et les enjeux géopolitiques, on écoute régulièrement cultures monde (France Culture). On apprécie aussi de manière générale ce que fait France Culture, quand on veut creuser un sujet, ses émissions sont précieuses, on a par exemple beaucoup aimé la série sur les communs d’Entendez-vous l’éco. L’émission une histoire particulière, un récit documentaire est chouette elle aussi. Et pour finir, un série qui s’annonce passionnante sur l’écologie et la politique nous attend dans l’émission matières à penser.

Par ailleurs, on continue de lire les jours auxquels on est abonnés.

 

Organisations

Comment fonctionne un collectif, comment favoriser la coopération et non la compétition ? Toutes ces questions me passionnent et voici quelques lectures qui m’ont fait avancer sur ces sujets.

  • Découvrir l’intelligence collective, Olivier Piazza : écrit par le co-directeur du DU Intelligence Collective, j’ai eu le plaisir d’y retrouver plein de choses qu’on avait vues pendant le DU, pour ce.lles. eux qui ne connaissent pas (encore) l’intelligence collective, plongez-vous y ! Et pour les autres, vous y trouverez aussi plein de choses, de références… Merci particulièrement à Olivier pour ce rapprochement entre communs et intelligence collective.
  • L’entraide, l’autre loi de la jungle, Pablo Servigne et Gauthier Chapelle : ce livre a fait le pont entre mes préoccupations environnementales et l’intelligence collective (d’ailleurs Gauthier Chapelle était un intervenant du DU et Marine Simon qui est largement citée dans le livre fait partie de l’équipe pédagogique, merci à tous les deux !!). Il explore comment la coopération se développe, que ce soit dans la nature ou au sein des groupes humains. Une lecture inspirante !
  • Liberté & Cie, Isaac Getz : La lecture de Reinventing Organizations de Frédéric Laloux il y a quelques années avait été un réel “choc” (dans le sens positif du terme !). Avec cette lecture, j’ai pu poursuivre la découverte de ces entreprises liberées.

Romans

  • Chanson douce, Leila Slimani : au delà du roman, les rapports de domination de classes
  • Dans la forêt, Jean Hegland : deux jeunes femmes se retrouvent seules dans leur maison dans une clairière alors que la société s’effondre
  • Servante écarlate, Margaret Atwood : dystopie avec en arrière fond les questions de dictature écologique et de conditions des femmes
  • Vernon Subutex, Virginie Despentes : plongée à travers la société française, illusions perdues, nouveau récit… une trilogie à lire/vivre plus qu’à décrire 😉
  • Au revoir là-haut puis les couleurs de l’incendie, Pierre Lemaitre : drôle, bien écrit, dépeint la France d’entre deux guerres, on a regardé le film adapté du 1er roman qui est lui aussi super
  • Mille soleils splendides, Khaled Hosseini : destins croisés de deux femmes en Afghanistan

 

Voilà pour cette liste, je vais m’arrêter là, elle est déjà assez longue ! J’espère que j’aurais réussi à vous donner envie pour quelques écoutes/lectures. Je suis évidemment preneuse de vos recommandations et surtout d’échanger avec vous sur tout ça ! 🙂

A très vite alors !

Stéphanie

PS : au fait, on a accumulé du retard et on n’a pas répondu à vos derniers commentaires mais sachez que ça nous fait toujours autant plaisir de vous lire !! <3

PPS : je me permets d’enrichir cette liste au fur et à mesure de mes nouvelles découvertes

Trucs et astuces

C’est quoi ce barda ? Sur le vélo

Last but not least, qu’y a-t-il sur nous et le vélo ?

Vous avez dû remarquer sur les photos, on ne quitte pas nos casques jaunes fluos malgré le manque d’élégance. On côtoie les voitures à longueur de journée donc autant être le plus visible possible. Au quotidien, le conducteur porte une ceinture jaune, on la préfère au gilet jaune : elle est plus légère et surtout, quand il pleut, ça évite d’avoir un tissu imbibé d’eau qui assure d’être mouillé même sous la gore-tex en quelques minutes. On laisse le gilet accroché sur le sac rouge pour améliorer la visibilité et on l’enfile dans les moments délicats comme les tunnels (le plus gros stress des cyclistes !).
On a aussi des autocollants réfléchissants qu’on a collés à l’arrière du vélo ainsi que des “bracelets” jaunes que l’on attache autour de la cheville pour éviter que le pantalon se prenne dans la chaine ou autour du bras si l’on veut être sûrs d’être vus.
En plus de ces accessoires réfléchissants, on a évidemment des lumières sur le vélo.

Côté sécurité, on a aussi des rétroviseurs : un à l’avant, un à l’arrière et un optionnel que l’on fixe sur le casque quand on est sur des grosses routes (sauf que Claude vient de le casser, on espère pouvoir le réparer…). Perso, j’utilise un rétro sur mon vélo depuis que je suis à Paris et je ne pourrai plus m’en passer !

Sur la bôme à l’avant du vélo, on trouve le compteur, une boussole et… une perche à selfies ! (oui on a un peu craqué 😉 ). On enregistre tous les soirs la distance parcourue ainsi que le dénivelé positif sur un tableau que vous pouvez consulter ici.

Derrière le siège, il y a une petite poche et on a aussi fixé un petit sac à dos bleu. Dans la poche, se trouve une petite batterie qui se recharge via la dynamo de notre vélo (système e-werk). Ce n’est pas hyper efficace, on s’en sert peu finalement. Le système nous permet tout de même de recharger l’enceinte que l’on fixe au dessus du sac bleu (sauf quand il pleut où elle va dans le sac noir, tout a sa place ! 😉 ).
On ne détache que très rarement le sac à dos bleu, on le fait quand on a vraiment besoin d’un petit sac de rando confortable. Dans la poche principale, il y a une poche à eau de 3L. C’est super pratique, ça nous permet de boire en roulant (celui qui est à l’avant donne à celui qui est à l’arrière), on boit ainsi souvent et peu. Comme la poche à eau reste dans le sac, elle ne chauffe pas trop. On a aussi une gourde sur le cadre du vélo. Depuis quelques semaines, on a adopté la technique de la chaussette mouillée (une chaussette (propre !) enfilée autour de la gourde que l’on mouille régulièrement) qui permet de garder l’eau fraiche. De manière générale, on ne cesse de s’extasier devant l’efficacité de l’évaporation comme système de refroidissement (sueur et courant d’air, voile mouillé sur la tête, utilisé en clim en Iran…) , merci la chaleur latente de l’eau ! 😉 Quand il fait très chaud, il nous arrive aussi de remplir des bouteilles d’eau que l’on met sur le porte bagage arrière, coincées sous le sac rouge.
Continuons l’exploration du sac bleu. Dans la poche du dessus, le spot, notre système gps qui permet de réaliser cette carte et à notre famille de nous suivre en direct. Il fait surtout système d’appel des secours en cas de problème. On est assez déçus de ce système, il a coûté cher et l’autonomie affichée n’est valide qu’avec des piles au lithium introuvables. Avec une batterie rechargeable, ce serait vraiment mieux !
Dans les poches latérales, se trouvent la crème solaire, un sac en tissu pour essayer de limiter notre consommation de sacs en plastiques (c’est pas gagné, je vous en parlerai une prochaine fois) ainsi que le nécessaire pour aller aux toilettes : PQ, pisse-debout, pelle et gel anti-bactérien (pas sur la photo, j’avais du l’oublier !).

Enfin, à Téhéran (après que la photo ait été prise), Claude a craqué pour un petit accessoire qui nous est finalement fort utile : un pulvérisateur qui se connecte à une bouteille d’eau. On s’en sert pour se rafraichir quand il fait chaud (autrement dit souvent) et pour économiser l’eau quand on en a peu (vaisselle ou douche). Mon record est ainsi à 0,25l d’eau pour me laver, qui dit mieux ?! 😉

 

En bonus de ce dernier article, le poids approximatif de tout ce barda (on a eu accès à une balance chez Vahid) :

  • sac rouge : 9 kg
  • sacoche de bricolage : 6 kg
  • sacoche d’électronique (sans drone) : 4 kg
  • sacoche de bouffe (peu chargée) : 2 kgs
  • sacoche de popote : 3 kg
  • sac noir : 2 kg
  • sacoche de Claude : 9 kg
  • sacoche de Steph : 7 kg
  • affaires du vélo (sans eau) : 1 kg

Ce qui fait un total de… 43kg ! On n’est clairement pas très léger… :/ Les plus légers sont plutôt dans les 35-40kgs…

On en a aussi profité pour se peser, résultats : Claude a perdu… 9kgs ! Et moi… 3kgs seulement !! On est décidément pas tous égaux devant la balance ! :/

Voilà, c’est la fin de cette série “c’est quoi ce barda”, maintenant, notre matériel n’a plus de secret pour vous, on espère que ça vous aura plu ! 🙂 S’il vous reste des questions, n’hésitez pas !

(et pour la devinette de la semaine dernière, la réponse est dans les commentaires ! A ce propos, nous répondons souvent à vos commentaires mais vous ne recevez pas de notifs si vous ne vous y ‘abonnez’ pas, n’hésitez pas à retourner les voir !)

Trucs et astuces

C’est quoi ce barda ? Les vêtements

Qu’emmène-t-on comme habits pour partir un an à vélo et affronter un large spectre de températures ? C’est la question à laquelle je vais répondre en détaillant le contenu de nos sacoches arrières. Nous avons une sacoche chacun, nous les reconnaissons à leur stickers réfléchissants à l’arrière : le pingouin pour moi, l’hippopotame pour Claude (aucune conclusion à en tirer 😉 ).

Le contenu est quasi identique, je vous détaillerai principalement la mienne. Pour les choses que nous partageons, je porte les 2 serviettes (microfibres) et Claude, la trousse de toilette et le cadenas.

Par contre, quand on prend une photo, les styles sont assez différents :

 

Contre la pluie comme le vent, nous avons chacun une veste et un pantalon gore-tex. C’est clairement un investissement mais ça vaut vraiment le coup si vous partez longtemps. On avait acheté les pantalons aux soldes l’été dernier, on les avait reçus par hasard juste avant notre départ pour trois semaines de vélo en Bretagne et en Angleterre (Tour de Manche) et avec le recul, ça nous a sauvé nos vacances ! Avec quatre jours sans pluie sur trois semaines (la pluie en Bretagne ne serait donc pas une légende ?), c’était plus qu’agréable de rester à peu près au sec (à peu près car ça finit toujours par percer s’il pleut vraiment fort trop longtemps). Dans ces moments, tout est question de moral et quand on est mouillés, le découragement arrive vite.

On a aussi une doudoune en duvet pour les pauses ou le bivouac par temps froid. Comme je suis très frileuse, la mienne est ultra chaude (selon le vendeur du vieux campeur, je suis sensée être bien jusqu’à -15°C !). En pratique, je n’ai pas encore souffert du froid (faut dire qu’on a eu du bol en partant, on a évité les grosses gelées), espérons que ça dure ! Claude quant à lui, n’a pas encore sorti la sienne.

Pour s’habiller en haut, nous avons chacun 4 tshirts (dont un débardeur pour moi), 2 t shirts à manche longue et polaires (1 pour Claude, 2 pour moi dont une veste épaisse en merinos). Pour les t shirts, on a investi dans du mérinos (on a mis les liens des sites de vente privées dans cet article) qui a la super propriété de ne pas sentir mauvais. Et ce, même après plusieurs jours de vélo ! (devinette : à votre avis, quelle est la durée max pour un t-shirt ?) En plus, ils ressemblent à des t-shirts normaux, ça évite l’effet extraterrestre de la tenue lycra cycliste quand on arrive dans les villes… (puis vu à la vitesse qu’on va, une telle tenue ne nous servirait à rien !)
Si on voulait s’alléger, honnêtement, 3 tshirts sont suffisants (voire 2 pour voyager en ultra léger dans les pays secs) : 1 pour la journée, 1 pour le soir après la douche/dormir et 1 de rab si le 1er se mouille.
Par temps frais, on roule habituellement avec t-shirt + t-shirt à manche longue + gore-tex. J’ai seulement porté une polaire à quelques occasions (et Claude non bien sûr). J’avais pris 2 polaires pour en avoir une de jour/une de nuit mais a priori, une seule est aussi suffisante (je a garde tout de même en prévision du froid qui va arriver).

Pour le bas, nous sommes partis avec 2 pantalons de rando chacun (dont 1 convertible), 2 collants en mérinos, 1 cycliste de vélo pour moi (2 pour Claude) et 1 short pour moi. Nous nous sommes débarrassés d’un cycliste chacun (du coup je n’en ai plus), 1 collant pour Claude (vous imaginerez aisément qu’il ne s’en servait pas beaucoup) et de mon short. Les collants nous servent de pyjama l’hiver et se glissent sous un pantalon s’il fait vraiment froid. Si vous voulez voyager à vélo, 2 pantalons ne sont pas indispensables (possible de remettre le même, de mettre un collant/leggins ou à la rigueur de combiner un short et un collant…).

Côté couleur, je vous déconseille tout ce qui est foncé pour les t-shirts et pantalons, on sent vraiment la différence en plein soleil. Les couleurs trop claires (blanc, crème…) sont elles aussi à éviter, ça se salit vite et peut devenir transparent (pas top dans certains pays). Quand ça tape vraiment, pour éviter les coups de soleils, je me couvre les bras. Si c’était à refaire, je prendrais mon t-shit à manches longues le plus fin d’une couleur claire (et non bleu foncé) et une taille au dessus pour qu’il soit bien ample (plus aéré et plus agréable sous le soleil).

En termes de sous-vêtements, j’ai 7 culottes et Claude a 5 caleçons (on pensait avoir le même nombre mais Claude m’avait piqué mon shorty ^^). On a du mérinos et du synthétique, le mérinos est un peu plus agréable mais sèche moins vite (Claude : moi j’ai du mérino et un slip français sur le thème vacances offert par mes collègues). J’ai aussi 2 brassières de sport qui offrent un meilleur soutien que les soutien-gorge, ce qui s’avère utile dans les chemins caillouteux. J’utilisais exclusivement celle en mérinos et ai changé depuis l’Iran et les fortes chaleurs pour la synthétique, la première était trop épaisse et trop chaude. Les filles, si vous partez dans des pays chaud, vérifiez que votre brassière est bien respirante (j’ai découpé une partie de la mienne qui avait 3 couches de tissu sinon !). Et niveau chaussettes, on a 5 paires chacun (les normales sont en merinos et on a respectivement 1 et 2 paire(s) chaudes pour Claude et moi), mais 3 (dont 1 chaude) auraient été suffisantes.

Niveau chaussures, on a 2 paires chacun : des sandales de rando (avec lesquelles nous pédalons, en témoigne notre magnifique bronzage) et des chaussures semi-montantes de rando gore-tex. Elles étaient complètement imperméables mais nos 2 paires se sont trouées depuis le début du voyage. On avait pris des chaussettes imperméables, on les utilisera aux prochaines pluies !

On a enfin quelques accessoires : gants et sous-gants, buffs, bonnets plus un bandeau pour moi (pour se réchauffer les oreilles quand il faut froid ou qu’il y a du vent).

A tout cela, il faut ajouter la tenue que je portais en Iran : longue chemise et voile, j’ai donné la première en Ouzbékistan. Dans mes précédents voyages, j’avais aussi une petite robe qui est assez pratique pour aller se doucher/se changer à l’abri des regards, ou encore sortir le soir en changeant du pantalon de rando. J’ai privilégié la polaire en plus pour ce voyage ! 😉

Pour ce qui est des lessives, dès qu’on a une douche, je lave mes culottes en même temps que je me douche (Claude le fait moins souvent que moi et après râle parce qu’il n’a plus de caleçon XD ). Il est aussi facile et rapide de laver un t-shirt. Pour le reste, on fait des lessives à la main ou des machines quand on y a accès (si un jour vous hébergez un cycliste, rendez-le heureux en lui proposant de faire une machine !).

Et vous, avez-vous des vêtements que vous aimez particulièrement en voyage ?

Trucs et astuces

C’est quoi ce barda ? Le sac noir

Nous avions prévu ce petit sac pour y faire notre lessive (on voulait copier le concept de ce sac hors de prix). Finalement, on ne l’aura que très peu utilisé pour ça, il nous sert quand même tous les jours ! On y met toutes les petites choses dont on a besoin au cours de la journée : liseuses, thermos, porte-monnaie et téléphone en cas de pluie, en cas (petits gâteaux, fruits, fruits secs…), couteaux, lunettes…

Quand le temps est pluvieux, c’est hyper pratique d’avoir ces choses à portée de main sans avoir besoin d’ouvrir les sacoches et de prendre le risque de tout mouiller. On a gardé l’habitude même depuis qu’on ne voit plus aucun nuage dans le ciel.
On fixe le sac au filet du grand sac rouge (sur le porte bagage), il est ainsi facile d’accès.

Ça nous arrive aussi de nous en servir comme petit sac à main.