Monténégro
Hello !
Au sud de la Croatie, on a traversé la frontière du Monténégro. Pour être très honnêtes, nous ne connaissions pas grand chose de ce pays, du coup, nous n’en attendions pas quelque chose de particulier… Et le mois qu’on puisse dire, c’est que nous n’avons pas été déçus Pour l’instant, le Monténégro gagne haut la main le pays traversé avec les paysages les plus époustouflants !!
Côté culture, j’ai eu l’impression d’un flash back de la Bulgarie : j’ai recommencé à déchiffrer les panneaux en cyrilliques, j’ai réussi à baragouiner 2 ou 3 mots (les langues sont très proches) et j’ai surtout été marquée par plein de petits détails similaires : les trous dans les rues/trottoirs, les mamies rigolotes qui n’arrêtent pas de te parler malgré ton incompréhension manifeste, les voitures déglinguées voire sans plaques d’immatriculations, le serveur qui fume à côté de la pancarte “interdit de fumer”, les affiches qui annoncent les morts, les chiens errants dans la capitale…
Nous sommes donc entrés au Monténégro par la Croatie. Mine de rien, on est sortis de l’Europe ! On a par contre retrouvé… les euros ! Toujours aussi simple ces histoire d’euro(pe) : les croates ont gardé leur monnaie locale, les kunas, malgré leur entrée dans l’Europe. Le Monténégro, quant à lui, utilisait les Deutsche Marks, il a donc adopté l’euro sans faire partie ni de l’Europe ni de la zone euro !
A peine la frontière traversée, on a commencé à apercevoir la baie de Kotor. Je vous mets une petite carte ci-dessous, la forme de la baie vaut le détour :
On s’est enfoncés dans la baie en découvrant les flancs de la baie de plus en plus raides. On en a profité pour redécouvrir le bonheur (même s’il fût court !) d’être sur du plat : quelle agréable sensation d’appuyer sur les pédales et d’avancer facilement ! On a fini la journée dans un camping avec une vue plutôt sympa. Nous nous sommes baignés sous le regard amusé des gars du camping (jamais ils ne se seraient allés dans une eau aussi froide), c’était mon 1er bain et j’ai été bien fière d’affronter l’eau glacée ! Nous avons passés une excellente soirée avec 2 canadiens qui voyagent aussi à vélo,ils sont partis d’Athènes et vont vers Split, on a pu donc échanger des conseils d’itinéraires. Merci encore à eux !
Le lendemain, nous nous sommes baladés dans la jolie petite ville de Kotor. Malgré l’aspect touristique du lieu, on a eu la bonne surprise de voir une fête locale (musique et jeux sur la place principale).
J’en ai profité pour me racheter un téléphone d’occase (je vais pouvoir arrêter de vider nos batteries avec mon téléphone qui se déchargeait 2 fois plus vite que celui de Claude et se chargeait… 2 fois moins vite !).
Après la visite de la ville, nous savions que nous devrions affronter une belle montée qui nous emmènerait à plus de 1000m. James, le warmshowers croate, nous avait conseillé cette route : “a good climb but an amazing view”. La 1ère fois qu’on a vu la carte, on s’est dit qu’il était fou puis en y réfléchissant à 2 fois, on s’est dit que ça valait peut être le coup… On a fini d’être convaincus quand les Canadiens nous ont décrit l’autre route : grande route ultra désagréable avec un grand tunnel étroit… On s’est donc lancés dans la montée !
Au fur et à mesure des 25 virages (ils étaient numérotés), on a pris de la hauteur jusqu’à dominer les montagnes d’en face, la vue était incroyable !!
Après l’écoute de quelques podcasts, nous sommes arrivés en haut de cette 1ère montée et avons découvert une vallée verdoyante avec un grand plateau. Pour en sortir, nous avons du encore pousser un peu sur les pédales. Heureusement, nous avons trouvé une route toute neuve ! Sauf que… les travaux n’étaient pas finis à notre grand désespoir. Nous avons passé une partie de cette dernière ascension sur une route en graviers/cailloux pas toujours bien tassés… on s’en serait bien passés !
La surprise de la fin était l’apparition d’un… tunnel ! Tout neuf, il n’était lui non plus pas encore goudronné… et pas éclairé non plus au passage. On est allés aussi vite que nos roues nous le permettaient (on a croisé aucune voiture) et nous sommes arrivés de l’autre côté de la montagne où nous attendait une magnifique descente. On surplombait le paysage et les montagnes se transformaient en petites collines bombées, avec le soleil qui descendait, c’était superbe !
Le soleil commence à descendre, il est temps de trouver de l’eau et chercher un bivouac. On descend jusqu’à un village et on demande si on peut camper (faut imaginer qu’on est en train de mimer tout ça). Aucun souci, on s’installe sur un terrain entre des maisons où l’on plante notre tente (ne pas manquer la ribambelle de peluches qui sèche sur la photo), on est clairement l’animation de la soirée ! On s’essaie à une nouvelle technique : la douche sous tente ! On plante la tente sans la toile intérieure, on prend notre petit évier et hop, on peut se laver tranquillement au milieu des maisons. Pas mal, non ?
Pendant que l’on se met à cuisiner, on sent les bonnes odeurs du barbec de nos nouveaux voisins. Quelques minutes plus tard, l’un d’entre eux s’approche avec 2 énormes sandwiches à la main. On se régale de saucisses, côtes de porcs et échalotes grillées. On mange quand même nos pâtes/aubergines/champi/sauce tomate qui cuisent puis je m’apprête à aller leur parler pour encore les remercier. Et à ce moment, on nous amène un papier d’alu avec dedans, tous les restes des délicieuses saucisses pour le pique nique du lendemain. Waouh, on est bluffés par tant de générosité !!
On passe une partie de la soirée à essayer d’échanger avec eux. Les enfants parlent quelques mots d’anglais et font office d’interprètes. La grand-mère ne cesse de faire des blagues et ne s’arrête pas de parler comme si on comprenait tout. On est contents d’avoir imprimés nos cartes de visites avec l’adresse du blog, ça nous permet de laisser une petite chose.
On s’endort tranquillement et on est réveillés par… les chiens ! Je ne sais pour quelle raison, tous les chiens de la vallée se sont mis à hurler à la mort/aboyer. Ca dure longtemps, on finit par mettre nos boules quies et se réendormir jusqu’à la sonnerie du réveil de Claude. On réalisera quelques heures plus tard qu’on s’est levés non pas à 7h15 mais 6h15, ça fait 2 jours que l’on pense qu’on a changé d’heure alors qu’en fait… non ! C’est rigolo de réaliser à quel point l’heure importe peu, on vit au rythme du soleil, une heure de plus ou de moins, ça ne change pas grand chose…
Ce matin, c’est une grande descente qui nous attend. On trouve une petite route, on passe dans des paysages superbes. On commence à apercevoir un peu d’eau, on sait qu’on devrait arriver aux environs du lac de Skadar, le plus grand lac des Balkans qui marque la frontière avec l’Albanie. On déjeune dans une petite ville au bord de l’eau où on nous propose d’aller jusqu’au lac en bateau.
On attaque une nouvelle montée, on reçoit pas mal de klaxons d’encouragements ! Ce que l’on voit est juste splendide : les plaines sont inondées (le niveau du lac varie de 5 à 10m selon les saisons !) et forment tout un dégradé de vert et de bleu.
On quitte cette vallée incroyable pour rejoindre Podgorica, la capitale, via une grosse route passante. Décidément, les entrées et sorties des grosses villes sont toujours aussi désagréables… On décide d’éviter le “nouveau centre” qui n’a pas l’air de présenter grand intérêt touristique/culturel et on va directement vers le “vieux centre” marqué par l’histoire ottomane. Et clairement… on est déçus ! On passe devant la mosquée et le clocher (!) indiqués dans wikipédia et… on s’en va. On n’a probablement pas assez insisté mais cette ville ne nous laissera pas un souvenir impérissable, ça contraste avec toutes les choses magnifiques que l’on a vues depuis l’entrée dans le pays !
On continue la route vers le sud-est, on s’arrête à Tuzi, dernière ville avant la frontière avec l’Albanie. En chemin, on commence à voir des minarets qui dépassent des villes, on sera réveillés par le muezzin ! 🙂
On sent qu’on est proches d’une frontière, pas mal de gens traînent, le bivouac a l’air galère, on choisit la solution de facilité en prenant un petit hôtel. Sur wikipédia, on apprend sur la population de Tuzi que “half are Albanians, but there is also a significant percentage of Bosniaks, Muslims by nationality, and Montenegrins”. Whaaaat ? “muslims” est une nationalité maintenant ?! Si vous voulez en savoir plus, je vous laisse découvrir cet autre article de wikipédia (en quelques mots, “muslims” était une nationalité en Yougoslavie), ça reste dérangeant de voir cette “nationalité” toujours utilisées dans le dernier recensement… J’imagine que ce sont les “muslims” du Monténégro qui sont ainsi mentionnés…
Sur ce, à bientôt !
Encore merci pour tous vos commentaires qui nous font super plaisir ! 🙂
Stéphanie