Traversée de la mer noire et souvenirs bulgares

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Traversée de la mer noire et souvenirs bulgares

Aux dernières nouvelles, nous étions à Batumi, nous nous apprêtions à prendre le bateau pour traverser la mer noire pendant 3 jours.

“Paisible”, “relaxant”, “calme”, “tranquille”, “reposant”, ce sont les mots que nous utilisions pour décrire notre expérience en bateau le 2ème jour. Il faut dire que le contexte incite à la détente : doux roulis et rien à faire à part la sieste, la lecture, l’écoute de podcasts… Côtelette a été vite adoptée à bord, elle est devenue la coqueluche et a mangé un nombre de saucisses incroyable (celles que nous filait le cuistot pour elle, les nôtres que nous ne mangions pas, plus le rab des chauffeurs de camions, il y avait de quoi faire !).

C’était trop beau pour durer, le vent a fini par s’en mêler, voyez en images :

La pauvre côt-côt était paniquée, le bateau tanguait tellement qu’elle glissait sur plusieurs centimètres en restant couchée par terre… Heureusement, le lit de Claude était bien plus rassurant ! 😉 Et finalement, on s’en est bien sortis puisqu’aucun de nous trois n’a été malade !

C’est donc avec un soulagement certain que nous avons mis le pied à terre à Burgas ! Pendant tout le temps que la douane vérifiait les papiers d’imports de la chienne, nous croisions très fort les doigt. L’entrée dans l’UE d’un animal domestique est très stricte, nous avions bien tous les papiers mais avec notre passeport kirghize aux dates fantaisistes (dont la date où a été posée la puce qui peut se retrouver via la base de données) et le résultat du test anti-rabbique photoshoppé (pour pouvoir rentrer plus tôt en Europe), nous n’en menions par large. Heureusement, la douane n’y voit que du feu, nous rentrons avec le sésame tamponné qui nous permettra de nous déplacer en Europe sans souci avec la chienne pendant 4 mois. Ça y est, on arrive à la fin de ce cauchemar administratif, Côtelette rentrera bien avec nous !!

A Burgas, on a tout de même été voir un véto pour voir s’il était possible d’avoir un passeport européen (notre passeport “européen” reçu au Kirghizstan n’a d’européen que le titre de la 1ère page et n’est pas conforme aux réglementations) qui nous éviterait de conserver tous les papiers d’importation. Ce n’est pas possible sans refaire une nouvelle fois le vaccin contre la rage, on abandonne donc, on verra ça de retour en France.

Pour ma part, ce passage en Bulgarie est particulier puisqu’il y a 10 ans, je passais 5 mois à Sofia, en tant que volontaire européenne. En quelques jours, certaines phrases et mots me reviennent (je dois reconnaitre que les mots que je reconnais le plus facilement sont… les marques de bière ! 😉 ), je déchiffre les menus (avec la nationale shospka salade aux couleurs du drapeau).

Je redécouvre aussi la lutte de tous les instants pour ne pas me laisser tromper par les hochements de tête bulgares (de haut en bas = non, dandinement sur les côtés = oui).

Avec surprise, après près de 5 mois en Asie Centrale, j’apprécie le kachkaval, l’un des 2 fromages bulgares (celui-là est jaune, l’autre, le siréné, ressemble à de la féta). Vu mon souvenir d’une sorte de gouda insipide, ça en est limite inquiétant pour mon palais ! 😉 Quant à la boza, boisson fermentée à base de blé dont se délectent les enfants, elle fait toujours l’unanimité pour les français : in-bu-vable.

Je note aussi les évolutions du pays : les routes ne sont plus défoncées et les voitures sont en bien meilleur état que dans mon souvenir…

Cette arrivée en Bulgarie marque aussi notre retour en Europe : on continue de s’émerveiller à chaque repas (on a même trouvé un café avec une formule végétarienne le midi !), petites routes peu empruntées idéales pour le vélo, voitures qui font attention à nous… Ce dernier point est particulièrement appréciable : plus besoin de se jeter sur le bas côté quand un camion arrive alors qu’il y a de la circulation en face, les voitures attendent derrière nous pour nous dépasser maintenant ! Elles nous laissent aussi passer quand elles ont un stop au lieu de nous couper la route.

La ville de Burgas n’a pas grand intérêt, on fait tout de même une balade sympa sur la plage. Côtelette s’éclate dans le sable, elle n’ose pas trop s’approcher des vagues par contre.

On reprend la route avec un bon rythme les jours suivants : on a rendez-vous avec Amélie, une amie de Claude, à Haskovo dans 3 jours ! Elle a la bonne idée d’arriver le jour de Noël, on passera les fêtes avec elle !

Quand on pédale, on prend bien la mesure des journées et des saisons. Les courtes journées d’hiver ne nous facilitent pas la vie : difficile d’affronter le froid avant que le soleil se lève et pas évident de faire une journée correcte de vélo quand le soleil se couche à 16h40… On arrive quand même à faire de belles pauses dej au soleil et on pousse donc après la tombée de la nuit après avoir assisté à de magnifiques couchers de soleil.

Le premier soir est difficile : il fait brumeux, l’humidité nous glace. A quelques kilomètres de notre objectif, la remorque crève… On se motive pour tout réparer et on finit par réussir à arriver au village. Une famille adorable à qui on demande de l’eau propose de nous héberger. On refuse, on sait que ce genre d’invitation implique forcément un coucher tardif (en tout cas plus tardif que pour des cyclistes qui se couchent à 20h30 en hiver 😉 ) et on risque d’avoir du mal à décoller tôt le lendemain. On se réfugie donc dans un commerce abandonné qu’on avait repéré.

Le lendemain, on aura plus de chance. On passe la journée à longer une vallée où se succèdent les centrales (à charbon et nucléaire il nous semble). Le soir, le ciel est très clair, on voit très bien au clair de lune. Des chacals nous repèrent quand on traverse une vallée, ils hurlent. On ira se poser un peu plus loin au calme.

Avant d’arriver à Haskovo, on traverse un village beaucoup plus pauvre que les autres. Il semble habité majoritairement par les tsiganes. Je me rappelle alors des discriminations fortes dont on parlait il y a 10 ans. La situation ne semble malheureusement pas avoir beaucoup évolué…

On finit par arriver à Haskovo sous un encore superbe coucher de soleil. Quelques minutes après notre arrivée, Amélie frappe à notre porte. Elle prendra la plume pour le prochain article. 🙂

 

7 COMMENTS
  • Anita
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    Les aventures continuent et vous vivez les expériences avec toujours autant d’intensité. C’est toujours un plaisir de lire votre blog même si j’ai le privilège d’avoir régulièrement de vos nouvelles.
    Je vous embrasse

  • cm
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    Ah…. so many years ago…. oh la la!!

  • Christine
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    J’adore le rouli 🙂 , le balancement des guirlandes, la physique des fluides 😉 Cela m’a rappelé des souvenirs de tangage!

  • Aline Jordens
    Reply

    Bravo encore!!! courageux et généreux jeunes gens!!!,c’est bon de vous suivre et de rentrer avec vous en France, une nouvelle page de votre vie va commencer très bientôt ,j’espère que le “ choc” de ce changement et de ce retour à une vie plus policée ne sera pas trop difficile pourv vous…mais vous mériterez un vrai confort,: c’est l’hiver, il’fait Froid et Côtelette adorera se lover devant un poêle ou un feu de bois…
    À très bientôt pour votre prochain post, je vous souhaite une superbe année 2019 et surtout de finir votre voyage dans de très bonnes conditions.. je vous embrasse

  • Béatrice
    Reply

    Mille mercis pour toutes ces aventures que vous nous faites partager. Beaucoup de plaisir à vous lire. Photos superbes. Vous avez – tous deux – beaucoup de talents. Et un retour à trois … Caresses à la sympathique Côtelette et de bons souhaits pour ce retour qui se profile doucement,

  • Pascal
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    Très belles photos des couchers de soleil !
    La piste le long des centrales me rappelle une autre vue sur centrale en France, à votre départ, il y a presque un an….

  • Brigitte Couvreur
    Reply

    Toujours un grand plaisir à vous lire.
    La guirlande autour de la pendule donne une bonne idée du roulis. Claude et Côtelette avaient l’air en parfaite harmonie! Hi hi!
    Bonne route!
    Bisous

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