Author: <span>Stéphanie Couvreur</span>

Au jour le jour

Cappadoce

Claude vous a raconté notre arrivée mouvementée en Cappadoce, je me charge de vous conter la suite :

 

Pour les plus curieux, voici le blog des motards (ils font des superbes vidéos !) : http://bonnieandklyde.ch/

Et quelques photos en bonus :

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On vous écrit toujours un peu en décalé (ça prend du temps mine de rien !), on vous donne rendez-vous bientôt pour le récit d’une semaine entre Gaziantep et Nemrut Dagi avec Julie ! (spoiler : on a passé des superbes moments et après 15 ans d’abstinence, Julie est devenue une adepte du voyage à vélo !)

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Steph

Au jour le jour

Plaines anatoliennes

Après Pamukkale, la route jusqu’à Kaklic n’était guère réjouissante : une grosse route la plupart du temps ou à défaut des détours qui montent/descendent dans des chemins… On longe un énoooorme parc photovoltaïque, je suis impressionnée par l’essor des énergies renouvelables en Turquie : je n’avais jamais vu autant d’éoliennes que sur la côte près de Cesme, des pans de montagnes entiers sont recouverts de panneaux PV, la plupart des maisons sont équipées de chauffe-eau solaires et on a croisé une gigantesque installation de géothermie avant Pamukkale.

 

Bon an mal an, on est content quand la 2×2 voies (avec un bas côté quasi aussi large qu’une voie complète) se transforme en 2×7 voies !! Un bas côté sépare une 3 voies et une 4 voies, on se retrouve tout à droite avec juste un tracteur qui nous dépasse de temps en temps !

La suite de l’itinéraire ne nous amuse guère : encore 20km sur cette grosse route avec aucune alternative… On tente le stop sans succès, on n’arrive pas non plus à trouver de bus adéquat. Résignés, on s’apprête à repartir quand on réalise quand on a traversé plusieurs fois des rails depuis ce matin, on trouve la gare, un train part demain matin pour Dinar, parfait ! On essaie de négocier l’installation de la tente sous le auvent de la gare, ça ne marche pas. On fait le plein d’eau et on se dirige vers la sortie de la ville. Une femme nous prend en photo depuis son jardin, on fait 1/2 tour et on lui demande si elle connait un endroit où l’on peut planter la tente. Son mari arrive, il passe un coup de fil et nous emmène à un parc caché de la route. On était passés devant sans le voir, il a appelé la mairie et les gendarmes, il n’y a pas de soucis, on peut y passer la nuit ! Il y a de l’eau et des toilettes que l’on peut utiliser dans un grand bâtiment public à côté, parfait !

Sonia et Pirmin nous rejoignent. Ils s’installent eux aussi dans le parc, abandonnant l’idée d’avancer sur la grande route le soir (ils vont aussi en Cappadoce mais par un itinéraire différent du notre). La femme et l’homme qui nous ont aidés nous apportent des fruits, on passe un bout de soirée avec eux, on discute aussi avec leur nièce qui vit en France via whatsapp.

Pendant la nuit, on est réveillés par un tambour qui passe et repasse à deux pas de la tente. Il n’y a pas de doute, on veut nous réveiller !! Cela fait plusieurs nuits que j’entends de tels bruits (à côté de Claude qui dort profondément), une petite recherche google confirme mes soupçons : pendant le ramadan, les “tambours du ramadan” sillonnent les rues pour réveiller les habitants pour qu’ils puissent manger leur dernier repas avant le jeûne de la journée. La tradition serait en train de s’éteindre selon les articles que je lis, elle semble cependant bien active dans les campagnes que l’on a traversées !

Le lendemain, nous prenons le train pour Dinar après une mini négoce avec le contrôleur pour embarquer le vélo (il n’y a quasi personne dans le train donc on ne gêne vraiment pas). Le trajet, en plus de nous éviter la grosse route, nous épargne quelques centaines de mètres de montée, nos jambes en sont d’autant plus satisfaites !

 

Nous voilà donc propulsés sur le plateau Anatolien ! Il est 10h30 et à notre plus grande surprise, on ne meurt pas déjà de chaud ! Le climat est bien différent, on peut reprendre un rythme normal sans avoir besoin de se lever à 5h du mat pour éviter les chaleurs du milieu de journée.
On traverse des champs de pavot, l’orage approche, on se réfugie sous un abri bus où l’on oubliera nos cuillères.

Le soir, à défaut de bon bivouac, on s’installe à côté d’une station essence. On est choyés avec du thé et de la pizza pide chaude qu’on nous apporte ! Le lendemain matin, je range tranquillement les affaires pendant que Claude va chercher les cuillères, si vous avez raté cet épisode, Claude vous raconte tout !

On passe les jours suivants à traverser d’énormes plaines agricoles, qui, selon les vallées peuvent être magnifiques (montagnes, blés qui ondulent sous le vent, palette de couleurs incroyable…) comme franchement ennuyantes (ça me rappelle la Beauce !).

Heureusement que notre petite enceinte est là, on finit (enfin !) les 3 mousquetaires (@Cécile, on a beaucoup aimé !!) et on enchaîne les podcasts d’Arte Radio notamment la super série “Que sont-ils devenus ?”. Pour vous donner une petite idée de ce que c’est de pédaler dans de telles immensités, un petit extrait en vidéo :

Quand on est arrivés en Turquie, on nous avait prévenus, il existe 2 Turquie : celle de la côte, de l’Ouest, européenne, laïque, et celle d’Anatolie, paysanne, conservatrice (même si évidemment, il ne faut pas en faire des généralités absolues). On oppose par exemple souvent Erdogan qui vient d’une famille paysanne anatolienne au milieu intellectuel libéral laïc de Turquie. Clairement, on est dans la 2ème partie de la Turquie : les villages vivent de l’agriculture exclusivement, les rares femmes que l’on voit dans la rue sont voilées… à ce propos, Claude vous avait parlé des cafés où des “personnes” passent leur journée à boire du thé (pas trop en ce moment puisque c’est le ramadan) et à jouer à des espèces de dominos. En fait, ces personnes sont exclusivement… des hommes ! Autant vous dire que je me sens parfaitement à l’aise quand on s’arrête prendre un thé…

A ce propos, on prend l’habitude de ne pas cuisiner le midi et de s’arrêter dans de petits restos (où je suis encore la seule femme comme vous avez pu le deviner !). On rentre dans les cuisines pour choisir ce que l’on veut manger, le contenu peut cependant rester parfois assez énigmatique. C’est ainsi que je me suis retrouvée avec dans la bouche, une énorme cuillère de soupe aux tripes d’agneau. Quelle ne fût pas ma surprise ! Je crois que je n’ai jamais été aussi écœurée de ma vie, Claude ne s’en remet toujours pas de la grimace de dégoût qui a traversé mon visage. Heureusement, le reste était un pur délice ! Et voici en images, une autre surprise gustative :

Un autre midi, nous avons traversé un petit village dont le seul endroit pour manger était la petite épicerie où le jeune qui y travaillait nous a préparé des “toasts” : pain grillé, ketchup et quelques bouts de saucisse piquante. Heureusement qu’on avait des réserves, on s’est rattrapés au goûter ! Clairement, il n’y a pas beaucoup de touristes qui doivent passer par ici. On devient vite l’attraction du village et deux jeunes viennent nous voir pour nous proposer de passer à leur école. Leur prof d’anglais au téléphone nous invite au collège.
Nous sommes reçus par une petite délégation (principal, principale adjointe), la prof d’anglais fait office d’interprète. Je suis finalement assez étonnée, nous ne sommes pas spécialement là pour parler aux enfants comme je me l’imaginais, l’équipe éducative veut juste nous dire bienvenue et discuter avec nous. Ils nous demandent notamment quelle image de la Turquie nous donne les médias. On se demande un peu où va nous mener cette conversation, le sujet des médias est assez délicat en Turquie puisque la liberté de la presse n’existe plus et que les médias étrangers sont accusés de complicité avec les terroristes (un exemple récent) par le gouvernement… On n’ose pas trop aller plus loin dans la conversation même si nos interlocuteurs ont surtout l’air de critiquer les médias turcs ce qui est plutôt rassurant.

A ce sujet, la situation politique en Turquie est vraiment gravissime, les droits de l’homme sont bafoués chaque jour : nombre d’universitaires, journalistes ou encore magistrats sont en prison et la torture est revenue dans les commissariats. Si vous voulez en savoir plus et comprendre comment le pays en est arrivé là, je vous conseille vivement les enquêtes sur la Turquie du journal Les Jours (très bon magazine de manière générale, on s’est abonnés et on ne regrette pas !). Internet est aussi fortement contrôlé comme en atteste ces captures d’écran quand j’essaie d’accéder à Turkey Purge et à son facebook, site qui répertorie les violations des droits de l’homme en Turquie (j’ajoute aussi une capture d’écran du site accessible).

Et pour vous donner un exemple moins subversif, Wikipédia est aussi interdit ici. Il arrive parfois que le gouvernement coupe les accès aux réseaux sociaux comme whatsapp ou twitter, Claude a installé un VPN qui nous permet de contourner ces limitations.

Des nouvelles élections auront lieu à la fin du mois, l’enjeu pour Erdogan est d’être réélu pour que les changements de constitution votés au dernier référendum s’appliquent, la Turquie deviendra alors un régime présidentiel où il aura (quasiment) les pleins pouvoirs. Cependant, l’opposition s’organise et il est possible que cela ne se passe pas comme il a prévu, du moins on l’espère… On ne voit pas beaucoup de signes de cette campagne à notre niveau, il n’y a aucune affiche électorale, parfois des drapeaux de soutien à l’AKP (le parti d’Erdogan) mais rien de plus dans les rues du moins. Et à part avec l’un de nos hôtes, aucun turc ne nous a parlé de politique, on a essayé (très) doucement à plusieurs reprises mais sans succès, on se demande donc ce que pensent les turcs que l’on rencontre, quel degré d’informations ils ont sur la situation…

Revenons à nos moutons et à l’école qui nous a accueillis. Après notre discussion, on prend une photo avec les enfants et on retourne à la place faire le plein en eau et prendre une glace (on n’a pas beaucoup mangé avec tout ça !). On réalise qu’on est samedi, on demande aux jeunes quels jours ils avaient école mais nos niveaux respectifs de turc/anglais ne nous ont pas permis d’être très concluants….

Sur la place, plusieurs personnes nous mettent en garde, “köpek köpek”, si on veut continuer dans la direction prévue (où l’on sait qu’il y a au moins 30km sans aucun village), il faudra affronter le… chien (köpek en turc) ! On ne sait pas vraiment s’il y en a un ou plusieurs et où il sera/sont mais ce qu’on a bien compris, c’est que c’est un gros chien agressif qui semble terroriser tout le village. Ni une ni deux, Claude réalise le pistolet à eau qu’on n’a toujours pas acheté (voir épisode précédent) en perçant le bouchon d’une bouteille. Un turc nous fait signe que notre arme de niveau 1 ne sera clairement pas suffisante contre ce chien de niveau 12, il va nous chercher un énorme bâton. On prend notre courage à 4 mains, je m’installe avant avec d’une main la bouteille, l’autre le bâton. On a l’impression d’aller voir le boss final d’un jeu vidéo ! Des enfants nous accompagnent pendant la montée, on se dit que le chien doit être un peu plus loin.

kopek

On attaque la descente, on arrive dans une magnifique vallée, les blés brillent et ondulent sous l’effet du vent (à voir dans la vidéo ci-dessus), il y a une espèce de gros tas de cailloux rouges, on espère que ce n’est pas le terrier du chien, il serait vraiment gros… En fin d’aprem, toujours pas de chien en vue, un orage approche, on pousse un peu sur les pédales, on n’a pas vraiment envie d’être dessous au milieu de plaines… On croise un mini village, un paysan rentre ses vaches, il nous parle en français ! On traverse le troupeau, une vache nous observe, curieuse, elle avance vers nous puis… court vers nous ! Mais elle ne serait pas en train de nous charger ?! On accélère, on la distance et elle finit par s’arrêter en poussant un terrible meuglement… On n’aura pas rencontré le terrible köpek mais on aura eu notre dose de gros animal méchant ! Après une bonne journée, on atteint un village où l’on trouve un garage abandonné où l’on peut s’abriter de l’orage. On voit des éclairs qui illuminent toute la vallée, c’est magnifique ! (et ce, surtout quand on est au sec !)

Le lendemain, on bivouaque dans une splendide vallée, des bergers viennent nous voir et nous demandent qui on est. Ils comprennent qu’on est des touristes et donc qu’on ne représente aucun danger pour leurs brebis, ils s’assurent qu’on a bien mangé et nous montrent où est leur maison en cas de problème.

Le jour d’après,on aperçoit une cigogne dans un champ, puis une 2ème, une 3ème… mais c’est que ce champ est rempli de cigognes !! Et encore mieux, une 30aines d’entre elles forment un magnifique ballet dans le ciel ! On ne voit pas grand chose mais ça donne déjà une idée, c’était magnifique !!

cigognes

Puis on attaque une belle montée. On passe de micro-villages en micro-villages sans voir ni restau ni épicerie comme on en a l’habitude. A l’heure du déjeuner, Claude demande à un employé de banque (groupama semble ultra présent pour les coopératives agricoles) s’il y a manger quelque part dans le village. Il nous amène un thé, nous dit de ne pas bouger et part. Il revient quelques minutes plus tard avec son fils et nous fait signe de le suivre. On est en fait invités à déjeuner chez lui !! On rejoint sa maison sous le tonnerre, et un tel déluge qu’on est obligés de s’arrêter à mi-chemin pour éviter les gros grêlons qui nous tombent dessus.  On passe un super moment avec sa famille, Claude gère le turc et on arrive à avoir de petites conversations. On apprend ainsi que la plupart de ces villages sont (quasi) déserts l’hiver pour fuir les hivers rigoureux. Les habitants redescendent dans la vallée et ses villes. Cette famille a ainsi 2 maisons. On croise pas mal de camps avec de grandes tentes le long de nos routes ainsi que des mini-bus qui transportent des travailleu.ses.x aux champs (il y a aussi des femmes cette fois), on devine que ce sont des personnes qui n’ont pas les moyens d’avoir 2 maisons (hypothèse à confirmer cependant).

On repart pas très sereins avec l’orage qui semble s’éloigner. On guette régulièrement les cumulonimbus, on aperçoit de plus en plus d’éclairs. On fait une pause dans un village, les hommes sortent de la mosquée. On se ravitaille à l’épicerie du coin, je paie une broutille, l’un d’entre eux nous a en fait offert discrètement nos courses (on le voit payer l’épicier un peu plus tard). Ils nous demandent où on loge et nous invitent à la mosquée. Là, c’est le luxe ultime, on est accueillis dans un appartement, la femme de l’imam nous apporte une délicieuse soupe et surtout… on prend une vraie douche… chaude !! Décidément, quelle incroyable journée !! On repart requinqués avec une belle rose au guidon offerte par la femme de l’imam.

On reprend la route direction le “Tuz Gölü”, le lac salé qu’on attend depuis plusieurs jours ! On espérait le traverser mais manque de bol, la route est inondée… La route alternative est une autoroute sur 60km, on choisit l’option taxi ! Le lac est rose, ça nous rappelle la Bolivie, c’est superbe ! Vu la vitesse à laquelle on roule sous l’orage et la pluie battante, on se demande s’il n’aurait finalement pas été plus sécurisé de rouler nous même le lendemain… 😉 On finit par arriver sains et sauf à la grande ville suivante où l’on prend un hôtel.

Le lendemain, l’orage nous surprend le midi (ça change !), on a du bol, on est dans un village alors qu’on a roulé dans les champs toute la matinée. Il n’y a pas de restau et l’épicerie était quasi vide, heureusement on a toujours des trucs qui trainent au fond des sacoches :

L’aprèm, notre roue libre arrière râle, on s’arrête un petit moment chez un paysan pour la réparer. Elle a l’air de tenir… jusqu’au lendemain où clairement, il y a un problème. L’axe de notre roue arrière est cassé (on vous racontera les détails techniques une prochaine fois), on prend un taxi pour faire les 25kms qui nous séparent de Nevsehir, une grosse ville de Cappadoce. On s’en sort pas si mal d’avoir une (grosse) casse maintenant, on avait prévu de se poser plusieurs jours en Cappadoce (mine de rien ça fait 3 mois qu’on roule !).

J’ai été bavarde aujourd’hui, j’espère que vous serez allé.e.s jusqu’au bout ! 🙂 J’ai un peu changé le format en ajoutant des courtes vidéos au cours de l’article, je suis preneuse de vos retours. Et encore merci pour vos commentaires, ça nous fait super plaisir à chaque fois !! Et pour ceux qui nous lisent sans oser écrire, vraiment n’hésitez pas ! 🙂

A bientôt pour la suite ! (et ce n’est pas que je fais durer le suspense, à l’heure où je vous écris, je ne sais pas quand/comment on pourra repartir, mais… on a de bons espoirs !)

Stéphanie

PS : depuis que j’ai écrit cet article, bonne nouvelle, on devrait pouvoir repartir ! 😀

Trucs et astuces

Ces objets que l’on aime bien

Partir un an en voyage à vélo, c’est renoncer à un certain confort, adopter un mode de vie plus minimaliste. Bien que l’on arrive à faire rentrer un an de vie à l’extérieur en toutes saisons sur notre tandem, on ne fait pas partie des voyageurs les plus légers. On a préféré aller un peu (beaucoup ?) moins vite pour gravir les cols mais garder un peu plus de confort. Voici une liste de ces objets qui nous facilitent la vie au quotidien. Aucun d’eux n’est vraiment indispensable, d’ailleurs on en avait aucun pour nos 1ers voyages à vélo sans que cela nous pose le moindre souci.  On est quand même bien contents qu’ils nous accompagnent pour ce long voyage.

Vous les présenter sera peut-être utile aux voyageurs et c’est aussi une façon de vous parler de notre quotidien ! 🙂 Si vous n’êtes pas patients, allez directement à la fin de l’article, Claude vous y raconte sa dernière aventure !

Et pour la suite du récit de voyage, je laisserai Claude raconter la surprise !

 

Enceinte

Il faut le reconnaître, le vélo, c’est parfois monotone. Pour nous activer les neurones, on a une petite enceinte qu’on accroche entre nous deux sur laquelle on écoute podcasts et livres audios. On adore !! On a choisi un modèle qui est censé résister à l’eau et aux chocs (trouvé d’occas sur leboncoin). En pratique, on évite de la mouiller autant que possible.
Nos podcasts préférés pour l’instant : un podcast à soi, une série française et transferts. Pour les livres audio, on écoute les 3 mousquetaires (spéciale dédicace à Cécile !) téléchargé gratuitement sur librivox (ça occupe quelques heures ; ) ).

 

Chaise

Reçue comme cadeau à Noël, je ne regrette pas de porter ces 500g supplémentaires ! Pour le bivouac, le pique-nique ou les pauses, elle évite de se mouiller/salir les fesses, protège du froid, soutient le dos et surtout… épargne les jambes courbaturées de positions inconfortables et relevages douloureux. Claude n’a pas voulu en prendre une, trouvant cela peu agréable, il me la pique tout de même régulièrement quand il s’occupe du réchaud ou filtre de l’eau !
Pas indispensable mais clairement confortable !

Lunettes de soleil

Faiblement astigmate, je porte des lunettes pour un meilleur confort à la lecture, je me disais qu’il serait dommage de voir autant de beaux paysages… flous ! Je suis donc partie avec des verres photochromiques (clairs avec une faible luminosité et qui foncent avec le soleil) à ma vue selon les conseils non avisés de mon opticien. Et clairement, ça ne suffit pas du tout aux luminosités rencontrées. J’ai racheté des lunettes de soleil (imitation de ray ban, les plus foncées du magasin ! ) dans un magasin de souvenir. Toujours pas assez opaques pour mes yeux clairs, on a écumé les opticiens/magasins de sport d’Athènes pour me trouver des lunettes de soleil avec lesquelles je pourrai affronter les luminosités du désert. J’ai trouvé un vieux modèle de skylinx de Vuarnet, elles sont super, n’étaient pas très chères et en plus j’achète une marque française ! Tout ça pour dire que si vous aussi vous êtes gênés par des fortes luminosités, pensez à trouver de bonnes lunettes (catégorie 4) avant de partir, vous ne le regretterez pas !

 

Liseuses

Quelques centaines de grammes, quelques centaines de livres… On se régale ! Merci encore aux ami.e.s qui nous envoyé plein de recommandations ! On écrira une prochaine fois sur ce qu’on lit !

Thermos

Incontournable dès qu’il fait frais pour avoir du thé chaud toute la journée ! Je me suis préparée des petits sachets avec mes thés favoris, j’adore, c’est mon petit luxe quotidien ! Et par temps chaud, on y presse un citron, ajoute un peu de sucre (voire un peu de menthe fraîche) et on a une délicieuse citronnade fraîche pour affronter les chaleurs de la journée ! Nos anciens thermos qui ont rendu l’âme faisaient 50cl, celui là a une capacité de 75cl, la différence est agréable.

Oreiller

Je ne sais pas vous mais moi, si je ne dors pas avec un bon oreiller, j’ai des grosses douleurs au cou au réveil voire qui m’empêchent de dormir. J’avais essayé la serviette ou encore la polaire sous la tête mais ça ne le faisait pas vraiment. Depuis que j’ai cet oreiller, mes nuits sont transformées !! Quant à Claude, il dort sans oreiller, il utilise juste sa polaire pour lire le soir

Évier et poche à eau

L’évier est ultra léger (50g !), on l’a plié selon les instructions de la pochette, comme une tente quechua, la 1ère fois (ie avec patience et dextérité) puis on s’est dit que le bourrer dans son sac fonctionnait aussi très bien. On l’avait acheté pour faire la lessive/vaisselle et finalement, on s’en sert surtout tous les jours de bivouac pour se laver ! On va directement chercher de l’eau dans le ruisseau ou on y verse de l’eau préalablement récupérée. Selon la configuration des lieux, on le suspend à une pédale ou si l’on souhaite être à l’abri de tous les regards, on le met dans l’entrée de la tente sans la toile intérieure qui se transforme alors en “cabine de douche”.

La grande poche à eau permet de stocker jusqu’à 10L ! On la remplit le soir quand il risque d’être difficile de trouver un cours d’eau pour le bivouac. Ça nous permet de nous laver, cuisiner et remplir nos gourdes le lendemain ! Depuis qu’il fait chaud, on s’en sert directement de douche, c’est super, vraiment comme une vraie douche ! 🙂

Bâche

Trouvée dans un magasin de bricolage, on s’en sert tous les jours : pour se protéger du sol et de ses bébêtes quand on mange, pour éviter de percer nos matelas quand il y a trop d’épines par terre, pour faire écran de protection/tarp en cas de pluie (peu expérimenté encore), pour couvrir le vélo la nuit (moins visible et surtout on garde les fesses sèches le matin s’il a plu la nuit ! )…

Pisse-debout

Acheté il y a quelques années alors que j’en avais offert à toutes les femmes de la famille à Noël, je m’en étais peu servi jusque là par manque de confiance. Il m’a quand même rendu des bons services en festival pour éviter des attentes interminables pour les toilettes de filles ou en soirée sur les quais de Seine.
Depuis quelques semaines, j’ai pris confiance dans ma capacité à l’utiliser sans fuite et c’est génial, je l’utilise au quotidien ! Voici diverses occasions où il m’est maintenant indispensable : pauses pipi sur le bord de la route sans endroit où se cacher, quand il pleut (pas besoin de baisser son pantalon), dans des toilettes à l’hygiène douteuse (il y en a beaucoup) ou encore pour faire pipi dans une bouteille quand on est au milieu de la ville avec la tente en mode “cabine de douche”.

 

Masques de nuit et boules quies

Ultra léger, ne prend quasi aucune place et permet de bien dormir quand on doit passer une nuit en bateau, dans la tente entourée de chiens qui hurlent ou encore sous un lampadaire.

 

Pelle

On vous avait raconté la course poursuite pour aller la chercher, depuis on en est très contents ! On s’en sert pour aller aux toilettes dans la nature comme pour enterrer nos déchets compostables. On essaie ainsi d’être adeptes de l’éthique “leave no trace” (ne laisser aucune trace de notre passage).

 

Épluche-légumes

Ça ne pèse quasiment rien et on s’en sert tous les jours ! Sauf que… on n’en a plus en ce moment ! Claude a jeté par mégarde celui que j’avais depuis 10 ans à la poubelle… :'( On en a retrouvé un depuis mais il s’est cassé dans notre petit sac noir. On en n’a pas encore retrouvé en Turquie mais on guette !

 

Multiprise

Quand on accès à une prise, on a plein de trucs à recharger : téléphones, batteries externes, appareil photos, liseuse, drone… du coup, une petite multiprise est bien pratique ! Claude a perdu la première dans un hôtel (encore !), on en a retrouvé une autre.

 

Couverts

Ça ne pèse rien, ça fait fourchette et cuillère (et même petit couteau). Bref, on aime beaucoup ces couverts ! Et en plus, ça nous fait des histoires à raconter quand Claude les perd (n’y aurait-il pas de la répétition ?! 😉 ) :

 

A bientôt !

Stéphanie

Vélo

Bilan technique à 5000 km

Bonjour à tou.te.s !

On prévient d’avance, cet article ne sera peut-être pas aussi exaltant que les autres. N’empêche, quand on prépare un tel voyage, on est bien contents d’avoir des retours d’expériences d’autres voyageurs au long cours (et ce, d’autant plus quand on part sur une monture particulière comme la nôtre). Après avoir écumé les blogs de voyageurs, à notre tour de raconter nos ennuis/réussites techniques. On espère que ce post sera utile à certain.e.s lecteur.rice.s !

De manière générale, on est très contents, on n’a eu aucun gros problème mécanique, rien qui ne nous a bloqués. Rien que ça, c’est une petite victoire ! On adresse une petite pensée au passage à Juliette et Florent, ils nous avaient généreusement prêtés leur tandem pour faire le tour de Corse et on avait eu la roue libre qui nous avait lâchés et une durite de frein qui avait percé… :/

On note toutes les réparations dans le tableau ci-dessous (que vous pouvez retrouver à la page Le vélo), ça donne déjà une idée. Remarque : dans ce tableau, on a noté les kilométrages de ce voyage, en pratique, le tandem avait déjà roulé 1500-2000 km avec tous les composants d’origine du pino tour, on avait juste changé les plaquettes de frein.
Et plus en détails, voici nos retours.

 

Les freins

Suite à notre mésaventure Corse puis aux pentes à plus de 20% anglaises, on est devenus très attentifs aux freins. A nous 2 plus tous les bagages, il y a quand même 200kgs à arrêter. On atteint facilement les 50km/h en descente, les physiciens pourront faire un petit calcul d’ordre de grandeur, pour nous arrêter, ça fait pas mal d’énergie à dissiper et donc… ça chauffe beaucoup ! Pour cette raison, ces tandems sont montés avec des freins à disque et non des v-brakes qui feraient trop chauffer la jante. Ca freine très bien jusqu’à un certain point. Ils chauffent eux aussi et dans les descentes (très) raides anglaises (ils n’ont pas de vraies montagnes alors ils ont la désagréable habitude de tracer les routes tout droit peu importe la pente…), on devait s’arrêter régulièrement pour les laisser refroidir (quand ça chauffe trop, ça ne freine plus).
Suite à une discussion avec un vendeur de vélo super compétent, on a changé les disques d’origine pour des disques Hope flottants qui dissipent mieux la chaleur. Claude les a montés sur le vélo sans problème (à savoir à l’avant vu la dynamo il y a un adaptateur centerlock -> 6 bolts Ashima) , il n’a même pas eu besoin de changer les poignées et le reste du système. A ce propos, on avait choisi les freins SRAM et non les Shimano qui sont normalement montés sur le pino tour. Les SRAM utilisent de l’huile DOT (contrairement aux shimano), c’est plus facile à trouver puisque c’est la même que pour les voitures. On s’est dit que ce serait mieux si on devait faire une purge. Cependant, on a besoin d’un kit de purge pour pouvoir la faire nous-même et on ne l’a jamais trouvé (sur la route du moins)… Les réparateurs de vélo ont bien le kit, mais la version pro, qu’ils ne vendent pas. Ce n’était donc peut-être pas si utile que ça…
On est très très contents de ces freins et de ces disques. Ca freine très bien et surtout, les disques refroidissent beaucoup plus vite, on entend les “clac clac” du métal qui refroidit dans les descentes. Et cerise sur le gâteau, ils ont la classe !

Côté plaquettes, on avait des semi-métalliques au départ à l’avant comme à l’arrière. Les plaquettes avant nous ont tenu moins de 500km. Depuis, on utilise des plaquettes métalliques à l’avant et semi-métalliques à l’arrière, on en est très contents, elles nous tiennent bien plus longtemps. Les métalliques sont réputées freiner moins rapidement puisqu’elles ont besoin de chauffer. Autant dire qu’avec nos 200kgs, elles chauffent assez rapidement pour qu’on ne se rende même pas compte de la différence !
Pour finir avec la partie freinage, on pense tout de même installer un v-brake à l’avant qui nous servirait d'”air bag” en cas de problème dans une descente (on a été un peu traumatisés de la Corse !). Il n’y a pas les œillets nécessaires donc il faut qu’on voit ce qu’on arrive à bricoler, ce serait vraiment à utiliser en cas d’urgence seulement.

Cadre

Rien à signaler pour l’instant ! Les cadres des anciens modèles de pino se cassaient régulièrement, les nouveaux modèles ont l’air de s’être améliorés mais ne semblent pas à l’abri de toute fissure non plus (c’est arrivé aux Pignons Voyageurs). On surveille attentivement !
On ressert juste régulièrement quelques vis (guidons et béquilles surtout). On a notamment remarqué qu’après une nuit de bateau, le système qui maintient les deux moitiés du cadre ensemble se desserre complètement ! (merci les vibrations)

 

Roues

Nous sommes partis avec des pneus Swchalbe Marathon Plus (référence chez les cyclotouristes). On a eu quelques crevaisons réparées par des rustines.

Le pneu avant s’est usé très vite sur les flancs, il n’était pas assez gonflé. Depuis, on le gonfle mieux, à 4,5 bars, (enfin pour être très honnête… Claude le gonfle mieux) et le milieu du pneu s’use aussi, c’est bon signe ! On l’a quand même bien usé puisqu’on voit à un endroit le “bleu” de la gomme anti-crevaison. On en a donc racheté un nouveau à Athènes (Marathon Plus aussi mais un design un peu différent) et on attend que l’ancien rende complètement l’âme avant de le changer.

Côté pneu arrière, tout allait bien jusqu’à il y a quelques jours, quand on a vu une petite déchirure apparaître sur le flanc du pneu, à l’endroit où il touche la jante. Par précaution, on a acheté un nouveau pneu hier. On n’a pas trouvé de Marathon Plus, on a pris une copie chinoise CST Sensmo Master de 1,75″ de largeur (contre 2″ pour le pneu d’origine, on s’est trompés, on vous dira si on va plus vite sur le plat 😉 ) : on quittait Izmir et il était peu probable qu’on trouve des bons pneus dans les petits villages qu’on allait traverser les prochains jours. Grand bien nous a pris ! Ce midi, alors qu’on essayait désespérément de rejoindre une ville pour déjeuner (encore des problèmes de cartes pas à jour), un grand BANG a retenti. Le pneu avait finit de se déchirer, ce qui a provoqué l’explosion de la chambre à air. On était bien contents d’avoir notre pneu chinois ! On rachètera un Marathon Plus dans une grande ville quand on aura l’occasion ! On est quand même un peu déçus que le dernier se soit déchiré si vite alors qu’il n’était pas très usé…  🙁

Transmission

Côté chaines/vitesses, on a cassé un câble de dérailleur le 3ème jour de notre voyage !
À Athènes, notre chaîne étant bien usée, on en a racheté une nouvelle. Or, cette dernière accrochait sur les plateaux ce qui la rendait inutilisable. Les plateaux étaient eux aussi très usés, il fallait aussi les changer. On l’a fait à Güzelbahçe en Turquie au super Hermes Bisiklet Kafe, le mec était excellent, il nous a mis des beaux plateaux Shimano tous neufs (26x36x48 contre 28x38x48 avant, les côtes sont un peu plus faciles), il nous a dit que nos anciens plateaux (sans marque) étaient vraiment de la daube. Avec la nouvelle chaîne, c’est super !
On remercie au passage Hase de monter un vélo en faisant payer des vitesses Shimano mais en oubliant de mettre des plateaux de bonne qualité. Claude suspecte que ce soit juste pour pouvoir avoir quatre pédales où il y a écrit “Hase” qu’ils mettent leurs propres plateaux, mais de mauvaise qualité…

La cassette (les vitesses) est en bon état pour sa part (Shimano).

Selle

Vous le savez probablement, le facteur limitant à vélo n’est pas les jambes mais… le mal de fesses !! Quand on partait à 2 vélos droits, on avait chacun notre selle en gel sur laquelle on était bien (Selle Italia). Le problème étant cependant que j’avais très mal aux fesses sur la selle de Claude et à l’inverse, Claude avait très mal aux fesses sur la mienne. On a donc fait le pari de suivre LA recommandation des voyageurs à vélo : une selle Brooks B17. C’est une selle en cuir qui se fait au fessier de son utilisateur après 1000kms environ. On s’est dit que la selle se ferait probablement à la moyenne de nos fesses et que ce serait le mieux pour nous. On est partis pas très sereins avec une selle dure comme du béton après avoir lu des témoignages qui parlaient plutôt d’une amélioration au bout de 9000kms… :/
Et finalement, la selle s’est faite assez rapidement (les pluies torrentielles des 1ères semaines ont peut-être aidé…) et on en est très très contents ! Pour ma part, j’ai arrêté d’utiliser mon cycliste de vélo au bout de 3 semaines et l’ai donné à Anne-Laure qui l’a ramené. Quant à Claude (bien plus sensible du postérieur que moi), il n’a jamais été obligé d’utiliser de crème magique anti-frottements et ne porte quasi plus son cycliste non plus depuis 1 mois.
On est donc très contents de cet investissement, tant matériel qu’humain ! 😉

Voilà pour ce 1er bilan matériel, on espère qu’il vous sera utile !! 🙂
A bientôt !
Stéphanie

PS : et sinon on est en Turquie, ça va super bien ! Claude vous prépare un article pour vous raconter cette dernière semaine, à très vite ! 🙂

Au jour le jour

Hospitalité grecque

Hello !

Nous sommes à Athènes, sur le point de prendre le bateau direction l’île de Chios. Nous traversons ensuite à Cesme et serons en Turquie ! Ca nous paraît fou, après un peu plus de 2 mois de vélo, nous quittons déjà l’Europe !

Avant ça, quelques nouvelles de ces derniers jours.

Pour faire le lien avec l’article précédent, on a continué à faire des rencontres avec la faune plus ou moins agréables : encore beaucoup (beaucoup) de chiens, des cigognes qui ont dansé un ballet au dessus d’un clocher pendant qu’on mangeait, une énorme scolopendre (en piteux état, heureusement pour nous) que Claude a identifié venant du Texas (il va envoyer la photo à un entomologiste)…

Au cours de cette dernière semaine, nous avons surtout reçu une belle leçon de vie de la part des grecs qui ont fait part d’une générosité très touchante. En voici un extrait.

Un midi, assis sur un banc d’une place pour déjeuner, une grand-mère vient nous voir, évidemment elle ne parle pas un mot d’anglais, et nous, pas plus de 4 mots de grec. Elle finit par nous apporter des cerises et œuf dur pour agrémenter notre pique-nique, waouh ! On comprend que tout ça vient de son jardin (à ce moment, il faut nous imaginer tous les 3 en train d’imiter les poules !). Elle part et revient cette fois avec un tupperware rempli d’œufs. Elle veut nous dire quelque chose, on n’a un peu de mal à comprendre, ça l’énerve un peu. Elle casse alors un œuf au pied de l’arbre à côté de nous, on comprend qu’il est frais et on se demande un peu si elle a perdu la tête pour casser des œufs comme ça ! On finit par comprendre : elle veut nous faire une omelette !! Alors là, on est bluffés ! Gênés par tant d’attention, on refuse en la remerciant autant que l’on peut. Elle finira par revenir avec un papier où elle a traduit “bon voyage” en français et elle nous offre de la salade, des courgettes, des délicieuses amandes grillées et même une fleur !

Un peu plus tard dans l’après-midi, on fait une pause le long d’une grande route à l’entrée dans un chemin. On voit un 4×4 arriver assez vite, plus il s’approche de nous, plus il klaxonne. On venait juste de s’installer… :/ On se relève péniblement (on a de bonnes courbatures il faut dire ! 😉 ), on pousse toutes nos affaires en pestant “c’est fou, dès qu’on se pose, il y a quelqu’un qui passe exactement à cet endroit”. Le véhicule se rapproche, il ralentit finalement à notre niveau, s’arrête et un grand gaillard en sort avec un sac rempli de concombres qu’il nous tend. On a à peine le temps de le remercier qu’il est déjà reparti à sa ferme qui est quelques centaines de mètres plus loin ! Il roulait aussi vite pour… nous apporter ses concombres !!

Un soir, on installe notre tente sous le porche d’une église après avoir eu la confirmation que ça ne posait pas de problème (on devient des pros du repérage de préaux pour éviter que la tente ne soit mouillée au réveil !). Une voiture ralentit à notre niveau, fait marche arrière et s’arrête. J’y vais en commençant à nous justifier : on est à vélo, il n’y a pas d’hôtel dans le coin, on part dès demain matin… La femme dans la voiture m’arrête et me demande si on a besoin d’aide, si elle peut faire quelque chose pour nous, si on a bien à manger… Je la rassure, on a tout ! Une demi-heure plus tard, elle revient avec 2 gros sacs plastiques à la main : elle nous apporte dîner (chaud !), croque-monsieur, croissants, eau, jus de fruits… Incroyable !!!

Et pour finir, je suis obligée de mentionner le magnifique accueil de Myranta, notre hôte airbnb à Athènes (allez-y les yeux fermés si passez à Athènes !). Notre mode de voyage lui plaît (et résonne avec sa propre fille qui est triathlète), elle nous cuisine des délicieux légumes farcis à notre arrivée, se met en 4 pour nous aider dans la révision de notre vélo (on lui aura quand même recouvert de cambouis une bassine et des torchons… :/ ), nous offre des raisins secs incroyables ramenés du sud de la Grèce… Merci !!

Il est assez étrange de raconter ces histoires, j’ai l’impression que mon récit n’est pas du tout à la hauteur de ce qui s’est passé… Au delà de “ces gens sont super sympas”, ces moments ont été vraiment très émouvants pour nous (et eux !). Voir de parfaits inconnus nous offrir autant est une expérience marquante. Nous nous sentons extrêmement chanceux et en ressortons avec plein de questionnements… Pourquoi le font-ils ? Pourquoi nous ? Pourquoi nous on ne le fait pas en France ?

 

Au delà des rencontres, la Grèce nous a aussi comblés par ses merveilles culturelles. Après un petit dej gargantuesque à l’hôtel (le paradis du cyclo !) de Kalambaka, nous avons passé une belle journée à crapahuter entre les monastères des météores. C’était magnifique ! Je vous laisse en juger par les photos. Nous en avons visité qu’un seul, ce voyage a tendance à nous rendre un peu agoraphobe, on choisit précautionneusement les moments où on se replonge dans les foules de touristes ! 😉

Notre passage à Athènes a été aussi l’occasion de visiter l’Acropole. Pour ma part, c’était la 3ème fois que j’y allais et c’est toujours aussi impressionnant de voir ces vestiges vieux de plus de 2 millénaires…

Les 3 jours de stop à Athènes ont été aussi l’occasion de réussir notre 1ère formalité consulaire : le visa iranien ! Après une aventure en x étapes (remplir le formulaire e-visa quand le site ne plante pas, mettre les photos à la bonne résolution au pixel près, trouver un endroit où l’on peut tout imprimer, aller à l’ambassade pour connaître le prix, se dire qu’on est prêts à payer 25e (x2) plus cher pour ne pas attendre 4j, aller dans une banque pour verser en cash le prix du visa sur le compte de l’ambassade, retourner à l’ambassade, attendre 10mn que nos visas soient prêts sans penser aux 50e), nous sommes ressortis victorieux avec nos visas prêts pour l’Iran ! Je dois reconnaître que devoir donner une photo voilée pour ce 1er visa a un peu froissé mon féminisme. Je me demande comment je vais vivre le fait de rester voilée pendant un mois… On, apprend en sortant de l’ambassade que les USA se sont retirés de l’accord nucléaire, on va surveiller la situation ces prochaines semaines.

Dernière chose importante de ce séjour à Athènes : la révision complète de notre vélo ! On fait ça tous seuls comme des grands : on change la chaîne arrière, on nettoie/graisse tout le vélo (victoire, la roue libre se remet à faire un bruit “agréable”), Claude règle les vitesses… on a même un pneu avant tout neuf que l’on changera dès que notre pneu actuel finira sa vie (il en n’est pas loin…). Bon, à l’heure où j’écris ces lignes, notre nouvelle chaîne ne semble finalement pas si optimale, Claude est sur le coup !

Une dernière chose que j’ai envie de vous partager pour aujourd’hui : les tensions autour de la Macédoine. Petit retour en arrière il y a 10 ans déjà, quand, en Bulgarie, on avait rencontré des personnes qui nous avaient expliqué (très sérieusement) que la Macédoine appartenait en fait à la Bulgarie et que la Bulgarie devrait envahir le pays pour l’annexer. Au cours de nos écoutes de podcasts, on a réalisé que ce sentiment était toujours existant mais aussi que la Macédoine avait un autre “ennemi” à affronter pour entrer dans l’Europe : la Grèce qui refuse le nom même de “macédoine” (Macédoine = Alexandre le Grand = Grèce). Et en effet, on a vu des tags nationalistes qui semblent attester de ce sentiment… La femme qui nous a apporté à diner avait aussi réagi quand on lui avait montré la carte de notre parcours avec les pays traversés en insistant que la Macédoine, c’était bien en Grèce, la région de Thessalonique, et non le pays. Et clairement, elle l’a répété jusqu’à ce qu’elle soit sûre que j’ai bien compris…

J’ajoute quelques photos en vrac ci-dessous.

Sur ce, je vous laisse, on a du rangement à faire avant de quitter notre AirBnb ! A bientôt en Turquie !

Stéphanie

Au jour le jour

Nos amis les animaux

Hello !

Après notre merveilleuse soirée en Albanie, nous avons traversé la frontière grecque direction Athènes. L’étape est symbolique, c’est le dernier pays avant la Turquie où l’on sera en Asie ! On s’ébahit déjà de se dire qu’on est arrivés ici en vélo.

Au passage de la frontière, on se rappelle de la chance d’être nés là où on est nés en voyant des personnes devant montrer des papiers/formulaires. A l’entrée en Grèce, dans la voiture devant nous, une personne ne devait pas être en règle, le garde frontière lui hurle dessus comme un chien (phrase à mettre en lien avec la suite de cet article) alors que nous, on a le droit à un grand sourire et un “welcome to Greece”… Je reste toujours stupéfaite d’à quel point une personne peut changer d’attitude selon la personne qu’elle a en face d’elle. Cela me rappelle quand j’étais prof, la cantinière était devenue toute mielleuse quand elle avait su que j’étais prof et non élève alors qu’elle venait de m’aboyer dessus (imaginez, j’avais honteusement demandé si je pouvais avoir un peu de riz et un peu d’haricots !). La nature humaine n’est pas toujours reluisante…

La frontière passée, on prend un petit chemin caillouteux (ce n’est pas qu’on aime tant que ça mais ça nous fait éviter l’autoroute 😉 ) qui monte dans les montagnes. On dépasse notre altitude max (1200m) au passage et on entame la descente tranquillement. Au détour d’un chemin, on aperçoit un troupeau de vaches, leur berger et … ses chiens !

Les chiens commencent à venir vers nous de manière agressive mais heureusement le berger les arrête avec une méthode qui consiste à crier et leur lancer des bâtons. On descend du vélo pour se frayer un passage parmi les vaches (elles aussi impressionnantes mine de rien) et on reprend notre chemin.

Il faut dire que les chiens sont le problème n°1 des cyclotouristes au long court, je ne compte plus le nombre de posts facebook où j’ai vu la question abordée avec des centaines de commentaires… Le matin encore, on s’étonnait de ne pas avoir été embêtés par les chiens alors que des cyclistes nous avaient prévenus que les Balkans étaient le début des em******. Autant dire, que la trêve a pris fin en Grèce !

On réalise qu’il y a pas mal de troupeaux autour de nous, on commence à les guetter avec anxiété. Un peu plus loin, le chemin se rapproche d’un troupeau de moutons. On entend un aboiement, je tourne la tête et vois un chien qui nous poursuit. Le terrain est en descente, c’est à notre avantage. Je conduis, je lâche les freins et on pédale comme des dératés. Les secousses sont telles que je pense sur le coup qu’on a cassé le vélo, je perds les pédales un instant. Claude, à l’avant, hurle de toute ses forces sur le chien, ça a l’air de le freiner, ouf ! Sauf qu’à ce moment, un autre chien surgit, puis un autre, puis un autre… On pédale, Claude hurle (c’est qu’il en a du coffre !), et on finit par semer la meute de chiens ! C’est notre 1ère frayeur et … victoire ! Claude n’a plus de voix, on rigole bien et on se dit qu’il va falloir peaufiner notre technique.

Après avoir relus les posts facebook, la technique la plus efficace semble de descendre de son vélo (si on ne va pas vite, on est beaucoup moins attirants puisqu’il n’y a rien à courser), crier, voire menacer le chien avec un bâton/caillou (pas besoin de le viser). Il paraît qu’un jet d’eau de gourde est aussi efficace, on va investir dans un pistolet à eau ! 😀

Le reste de la journée se passe bien, on trouve un bivouac sympa près de l’eau.

Le lendemain, journée sans grand enthousiasme, ça monte et ça descend pas mal, il fait chaud (il faut dire qu’on est partis tard…) et les paysages n’en valent pas vraiment le coup. On dirait qu’on est devenus un peu difficile ! 😉 On écoute des podcasts et la suite des 3 mousquetaires (merci LibriVox !)

A défaut d’aventures palpitantes, j’en profite pour vous raconter nos rencontres avec la faune locale. Claude vous a déjà fait part des tortues et des serpents. On en verra d’autres, les 1ères qui nous émerveillent, les 2nds un peu moins… (en Macédoine, dans une grande descente, j’ai notamment évité un serpent de 3m de long dans un grand cri !!)

On voit plein d’oiseaux : rapaces et aussi… cigognes ! On croise plusieurs nids sur les poteaux des villes.

On a aussi la chance de voir des petits mammifères : une fouine qui traverse devant nous et que l’on voit se cacher dans le bas côté et un magnifique renard qui fait des bonds à quelques mètres de nous !

En voyant les panneaux sur le bord de la route, il semblerait qu’il y ait aussi de gros mammifères que l’on puisse croiser. Ce n’est pas notre cas, ouf !

Les derniers animaux qui ne nous plaisent guère sont aperçus sur le bord de la route : des nids de toile énormes (gros comme mon poing) avec des grosses chenilles qui en sortent. On se demande ce que c’est et on se dit qu’il faudra qu’on dépasse notre dégoût pour s’arrêter et en prendre un en photo.

Le soir, un orage se prépare, on s’abrite sous le auvent d’un dispensaire abandonné. 4 chiens errants arpentent le village, ils ne sont pas méchants mais… bruyants ! Ils passent la nuit à aboyer/hurler. On met nos boules quies en se demandant comment font les habitants pour supporter ça tous les jours…

Hier, on se lève tôt pour éviter les chaleurs. Le paysage est assez beau mais on a quand même l’impression d’avoir choisi l’itinéraire qui passe toujours par le point le plus haut ce qui n’est guère motivant.

Dans l’aprem, je vois un panneau “meteora”, je me rappelle que le site des Météores est un des plus beaux sites de Grèce. Ce sont des monastères installés en haut de falaises, il vaut mieux les visiter à pied, l’idéal serait donc de prendre un hôtel pour pouvoir laisser le vélo pendant que l’on se balade. On fait une pause, il est 17h20, on a fait 44km et on est encore à 60km de Kalambaka (la ville la plus proche du site), autrement dit, la distance que l’on fait dans une journée habituellement… C’est bête, le timing est pile mauvais, on va y arriver demain en milieu de journée… On regarde le dénivelé : 10km de montée et le reste est en descente (même s’il y a toujours un peu de montée).

Allez, on se motive, on met de la musique et on fait le point dans une heure ! Waouh, on n’a jamais été aussi rapides ! Le son des Balkan Beat Box nous donne des ailes ! A force de pousser sur les pédales, on arrivera dans la vallée de Kalambaka peu après 20h avec une superbe vue qui annonce une belle journée !

A bientôt pour vous raconter nos impressions de ces monastères ! (si nos jambes ne refusent pas de nous y emmener ! 😉 )

Steph

PS : à défaut de pouvoir participer aux mouvements sociaux qui se déroulent en ce moment, je vous invite à visionner cette vidéo et je compte sur vous pour me représenter ! 😉