Author: <span>Stéphanie Couvreur</span>

Au jour le jour

Les cols des Fanns

Ca y est, nous sommes au Tadjikistan ! Avant de vous en dire plus, quelques mots de contexte. Dans la communauté des cyclovoyageurs, il existe quelques routes mythiques. Parmi elles, se détachent trois : la Carretera Australe (Chili), la Karakoram highway (plus haute route au monde entre le Pakistan et la Chine, peu empruntée en ce moment même si C&C l’ont prise) et la fameuse Pamir Highway (2ème plus haute route au monde) qui se trouve au Tadjikistan !
Rentrer dans ce pays n’est donc pas anodin pour toute personne qui a passé un peu de temps à lire sur des blogs de voyages à vélo ! On sait que nous attendent des paysages à couper le souffle qui seront atteints grâce à de difficiles coups de pédales sur des routes non asphaltées à plus de 4000m d’altitude.
Avant d’entrer dans le Pamir sur la fameuse M41, récit d’un début en douceur de la frontière Penjikent jusqu’à la capitale Dushanbe.

On part de Samarcande direction la frontière tadjike. On a fait notre demande de e-visa il y a 3 jours mais avec le week-end, notre dossier n’a pas été traité, on espère que la situation se débloquera dans la journée et au pire, on dormira juste avant la frontière.
Le paysage change déjà, tout est beaucoup plus vert : on retrouve avec surprise des fleuves non asséchés et des bas côtés avec de l’eau qui coule dedans !

On s’arrête faire quelques courses, on résiste aux énormes melons (aussi gros que les pastèques) qui nous font de l’œil. J’en profite pour prendre une photo des bouchers qui vendent du mouton, ce, afin de vous parler des… fesses des moutons d’Asie Centrale ! Comme vous pouvez le constater, les moutons ici ont un énorme bourrelet de peau derrière les fesses. Quand ils sont vivants, ça se balance à chaque pas, c’est assez rigolo. La version carcasse n’en est pas moins impressionnante…

Il est à peine midi et on n’est plus qu’à quelques kilomètres de la frontière, on va s’arrêter déjeuner puis on verra si on arrive à traverser dans l’aprem. On commence à déballer nos affaires, Claude jette un coup d’œil à ses mails et… son visa est prêt ! On vérifie, c’est aussi bon pour Gabriel et moi, tout a été validé il y a 10 minutes ! On remballe tout et on se dirige vers la frontière.
Côté ouzbèke, nos affaires passent aux rayons x (finalement, peut-être que notre drone aurait été bloqué à la sortie ?). Côté tadjike, nos visas sont à peine vérifiés, personne ne jette un coup d’œil à nos affaires. On tend nos passeports au garde à la sortie qui ne les regarde même pas et nous jette un “welcome to Tadjikistan !”, facile ! Un énorme panneau montre la photo des 2 présidents qui se serrent la main, cette frontière n’est ouverte que depuis mars alors qu’elle était fermée depuis des années (entre 8 et 15 ans selon les sources). Le nouveau président ouzbèke semble beaucoup plus ouvert que le précédent, il travaille beaucoup au développement du tourisme d’ailleurs.

La réouverture de cette frontière est très importante pour la vallée de Penjikent qui s’était retrouvée très isolée. On observe d’ailleurs que le commerce a repris, des hommes passent la frontière avec des chariots de melons ouzbèkes. Symboliquement, la vallée renoue aussi avec son passé de route de la soie.
A peine la frontière passée, on est frappés par le changement du paysage : le désert a laissé place aux montagnes !

Après notre pause dej, on s’arrête sur les conseils de Camille et Gaëtan, au site archéologique de Sarazm. On n’aura pas eu la chance d’avoir la visite par l’archéologue mais on est quand même impressionnés par les lieux : une ville était installée là il y a 6000 ans et était un (le plus?) gros centre exportateur de métallurgie de la région.

On s’arrête dans la ville de Penjikent où on s’installe dans une charmante auberge qui a ouvert quelques semaines plus tôt. Le propriétaire des lieux nous donne des conseils pour la rando que nous souhaitons faire.
C’est ainsi que le lendemain, nous abandonnons nos vélos pour partir pendant 3 jours avec Gabriel à l’assaut des cols des Fanns (les montagnes locales). A défaut de bon sac à dos de rando, Claude porte le sac rouge, Gabriel une grande sacoche avec l’accessoire sac à dos et moi le petit sac bleu. Ce n’est pas l’idéal mais ça fait l’affaire ! (nos épaules s’en rappelleront quelques jours tout de même 😉 )

On prend un taxi partagé depuis Penjikent jusqu’à la vallée d’Artush. En début d’aprem, on monte 700m le long d’un cours d’eau qui se transforme rapidement en cascade. Ça monte raide et ce parfois dans le sable et les graviers. On est impressionnés par les petits ânes qui dévalent les pentes chargés de bois ou de sacs. (certaines des photos à suivre sont de Gabriel, merci à lui pour le partage !)

Ils nous font parfois de la peine (et pas qu’un peu), certains maîtres n’hésitent pas à leur donner des coups de bâtons sur la tête, ils ont des blessures…. Nombreux d’entre eux ont aussi les naseaux fendus, ce serait pour faciliter leur respiration, cela ressemble surtout à de la mutilation…
On en verra beaucoup qui portent les affaires de groupes de touristes, on est bien contents de ne pas participer à leur exploitation.

En haut de la côte, nous attend une superbe vallée pleine de lacs. On plante la tente à côté de l’un d’entre eux et on refuse gentiment les invitations des tadjikes à venir visiteur leur magasin “piva (bière), vodka”. Le soleil se couche et on est ravis de sortir nos polaires, ça faisait tellement longtemps qu’on n’avait pas ressenti la sensation de froid ! Même moi en suis ravie ! On se réchauffe auprès d’un feu et on s’endort sous les étoiles. Ayant bu du thé pour prévenir le mal d’altitude (qu’on aura finalement pas ressenti), je me lève la nuit pour découvrir le ciel qui se reflète dans le lac. C’est magnifique !!

Le lendemain, on monte au Laudin pass, on est un peu plus essoufflés que d’habitude en haut mais finalement, on s’attendait à pire. Le paysage est très sec avec plein de nuances de jaunes, gris et rouges.

Quelques heures plus bas, on traverse un camp de vacances russe (point de base pour des sorties d’alpinisme et d’escalade) et une vallée très humide remplie de ruisseaux, c’est très beau !

On arrive au lac Alaudin où on pose la tente pour un 2nd bivouac. On y croisera une petite belette.

Le réveil avec le lever du soleil est superbe. On repart tôt pour l’ascension de l’Alaudin pass qui sera le point culminant de ces 3 jours (3850m). On sait qu’on a une grosse journée qui nous attend : 1100m de montée jusqu’au col puis 1800m de descente jusqu’au camp de base d’Artush.

En haut du col, on sort les manteaux pour se protéger du vent qui fait chuter la température. Les chargements des ânes sont resserrés avant d’attaquer la descente.

On déjeunera en face d’un glacier. On entend à plusieurs reprises des craquements et des gros bruits d’éboulements, probablement des avalanches.

On descend jusqu’au dernier lac, le grand lac de Kulikalon qui est lui aussi magnifique.

On commence à avoir bien mal aux jambes. Chaque arrêt est suivi d’une danse toute particulière que composent les premiers pas. 😉 Il faut bien le dire, avec nos 5 mois de vélo dans les pattes, on s’est sentis bien en forme et… on a un peu surévalué notre forme physique ! On a choisi l’option “grosse journée” mais avec le recul, on aurait s’arrêter dormir au lac et redescendre tranquillement le lendemain jusqu’à Artush en profitant plus du lac.

On poursuit donc bon gré mal gré la descente jusqu’à arriver au camp de base d’où on appelle un taxi. On est épuisés mais heureux !

Sur le chemin du retour, on passe devant la tombe de Rudaki, un célèbre poète persan. La conduite de notre chauffeur est un peu trop sportive à notre goût, surtout qu’il se rafraichit à coup de bière… On sera contents d’arriver sains et saufs à l’auberge ! Ce passage aura en tout cas quelque peu refroidi Gabriel qui, depuis, a troqué son chapeau contre son casque et ne quitte plus son gilet jaune !

On passe la journée du lendemain à se reposer les jambes à l’hôtel et s’occuper des habituelles lessives, mises à jour du blog préparation de l’itinéraire… On a aussi le plaisir de retrouver Mathieu et Sonia qu’on avait rencontrés à Mashad.

Le lendemain, ça y est, c’est parti, on se lance à vélo au Tadjikistan ! On croise plein de veaux, ça doit être la saison. Au fur et à mesure qu’on avance, on voit des taches de couleurs qui bougent dans les champs et qui viennent vers nous : ce sont des enfants qui courent nous saluer ! Ils semblent être habitués aux vélos (alors que la frontière n’a ouvert qu’il y a 5 mois ?!) puisqu’ils nous tendent tous la main pour qu’on leur fasse des “checks”. Il y a vraiment beaucoup d’enfants ici ! Les adultes ne sont pas en reste, dès qu’on passe dans un village, les “welcome to Tadjikistan” pleuvent !

En quelques kilomètres, la vallée se rétrécit et on se retrouve à longer un canyon au fond duquel coule une rivière grise chargée de terre et dont les bouillons sont assez terrifiants. C’est superbe ! On a aussi le plaisir de retrouver… les nuages ! Cela faisait longtemps qu’on n’en avait pas vu, c’est bête mais on se rend compte à quel point c’est beau ces taches blanches dans le ciel !

On voit aussi les premiers camions chinois, c’est normal puisque la Chine est le prochain pays à l’Est mais quand même, ça fait bizarre de se dire qu’on est aussi loin de l’Europe !

Le soir, on se fait accueillir par une famille de paysans, on dort au dessus de l’étable, la vue est superbe ! Une fois de plus, on est dépassés par la générosité des gens et on mange un excellent plov. On croisera furtivement les femmes le lendemain que l’on remerciera chaleureusement. On repartira même avec une crème hydratante russe ! Ils voulaient nous en donner une chacun quand ils ont vu que je me mettais de la crème solaire, on a réussi à en refuser 2 sur 3, c’est déjà ça…

On repart le matin, la vallée est encore très belle. Alors qu’on emplit nos gourdes, des journalistes locaux nous interpellent. Claude pense me refiler le bébé mais finalement, lui non plus n’échappe pas à l’interview ! 😉

La route est connue pour le fameux “tunnel de la mort”, Camille et Gaëtan nous en avaient parlé il y a un an et il alimente les conversation des groupes whatsapp de cyclo. Il fait 5km et n’a pas de système de ventilation et un éclairage limité… autrement dit, on préfère l’éviter ! On fait donc le choix de faire du stop alors que Gabriel souhaite le traverser à vélo. Comme il est précédé d’une grande côte bien raide, on fait du stop avant la côte ! 😉 Pendant la pause dej, on est rejoints par 4 copains (leur site : des rustines et des ailes), ils sont sponsorisés par Décathlon qui se met au voyage à vélo, c’est une bonne nouvelle, vous n’aurez plus ‘excuse de “les sacoches c’est un sacré investissement” pour vous y mettre ! 🙂 Sonia et Mathieu avaient passé du temps avec eux à Samarcande et nous en avaient parlé. Le monde des cyclo est petit !

A ce propos, depuis l’Ouzbékistan, il est devenu courant de croiser d’autres cyclistes. Nous sommes nombreux à faire la route Europe/Asie et la plupart d’entre nous visent l’été pour traverser les cols du Pamir. Avant et après l’Asie Centrale, les choix de routes sont nombreux, mais entre l’Ouzbékistan et le Kirghizstan, il n’y a plus qu’une seule route. De ce fait, nous y sommes très nombreux (surtout quand on ajoute toutes les personnes qui viennent en avion pour l’été) et les auberges sont maintenant remplies de vélo !
Nous nous refilons les bons plans via des groupes whatsapp, il y en a un anglophone et un francophone, ils comptent respectivement 97 et 58 personnes, ça donne une petite idée de l’activité de la région !

Après une longue pause dej, on essaie d’arrêter des camions . Finalement, c’est une voiture qui vient nous voir. On est arrivés à un stade où l’on ne se demande plus si le tandem va tenir dans la voiture et encore moins s’il faut le démonter, avec un peu de corde, ça tient toujours ! 😉

Quelques kilomètres plus loin, on dépasse Gabriel qui pousse son vélo tant la pente est raide,…
Un peu plus tard, on s’engouffre dans le fameux tunnel, l’air est saturé de gaz d’échappements, on ne voit pas loin tant il y a de la fumée… décidément, on ne regrette pas notre choix ! Nos chauffeurs nous déposent à la sortie en insistant pour nous offrir un melon et une pastèque ! Heureusement, il n’y a que de la descente qui nous attend !

C’est assez raide, on se félicite des disques qui refroidissent vite jusqu’à ce que… on perde le frein avant !! Chanceux, cela nous arrive dans une partie peu raide de la descente, on s’arrête facilement. Le liquide de frein s’est mis à bouillir ! On apprendra plus tard que le mécano de Téhéran ne nous a pas mis la bonne huile quand il a fait la purge, grrr…. Heureusement, plus de peur que de mal !
On s’arrête en bas de la partie raide de la pente, une femme nous fait signe de s’installer dans la cour. Elle nous offre un délicieux pain qu’elle fait elle-même ! On lui offre en retour pastèque et 3/4 de melon ! Le long de la rivière, semble se trouver une mine de charbon (les camions sont en tout cas nombreux à en transporter), des particules noires se collent partout en quelques instants. On réalise à quel point on a de la chance de ne pas habiter un tel endroit…

Le matin, pendant que je fais chauffer l’eau pour le thé, Claude guette Gabriel. Il a traversé le tunnel et arrive… tout noir lui aussi !!

On petit-déjeune et on reprend la route, 70kms de descente nous attendent pour arriver à Dushanbe. La rivière est cette fois bleu très clair, c’est beaucoup plus vert. On longe des complexes de vacances avec piscines et transats. La plupart semblent vides voire même abandonnés…

On s’arrête dans une station essence, Claude revient des toilettes en me disant qu’elles sont “bien”. Quand je les découvre, je me dis que nos standards ont bien baissé en quelques jours ! Depuis qu’on est en Asie Centrale, il n’y a plus d’eau courante en dehors des grosses villes. Les toilettes sont donc un trou entre des planches/du ciment. L’odeur y est évidemment nauséabonde… Quant à l’intimité, elle est parfois inexistante puisque plusieurs toilettes peuvent être les unes à côté des autres sans portes voire même sans séparation (mais pour l’instant, on n’a croisé personne, on croise les doigts !) On regrette clairement les toilettes à la turque iraniennes qui avaient toujours un petit jet d’eau !

A Dushanbe, on fait notre “GBAO”, le permis qui nous permet d’entrer au Pamir. Il ne nous coûte que 20 somoni (2€) alors que si on le faisait avec le visa, il coûtait 25$, quelle arnaque ! On reste un peu plus de temps que prévu, aujourd’hui (21) est férié, les magasins de vélo sont fermés et l’on souhaite vidanger nos freins avant d’attaquer le Pamir !

A bientôt !

 

Et une fois de plus, on a eu le plaisir de se rappeler de bons moments grâce aux vidéos de Gabriel :

 

 

On a finalement reçu la vidéo de notre interview, nous voici au milieu d’un long documentaire :

Trucs et astuces

C’est quoi ce barda ? Sur le vélo

Last but not least, qu’y a-t-il sur nous et le vélo ?

Vous avez dû remarquer sur les photos, on ne quitte pas nos casques jaunes fluos malgré le manque d’élégance. On côtoie les voitures à longueur de journée donc autant être le plus visible possible. Au quotidien, le conducteur porte une ceinture jaune, on la préfère au gilet jaune : elle est plus légère et surtout, quand il pleut, ça évite d’avoir un tissu imbibé d’eau qui assure d’être mouillé même sous la gore-tex en quelques minutes. On laisse le gilet accroché sur le sac rouge pour améliorer la visibilité et on l’enfile dans les moments délicats comme les tunnels (le plus gros stress des cyclistes !).
On a aussi des autocollants réfléchissants qu’on a collés à l’arrière du vélo ainsi que des “bracelets” jaunes que l’on attache autour de la cheville pour éviter que le pantalon se prenne dans la chaine ou autour du bras si l’on veut être sûrs d’être vus.
En plus de ces accessoires réfléchissants, on a évidemment des lumières sur le vélo.

Côté sécurité, on a aussi des rétroviseurs : un à l’avant, un à l’arrière et un optionnel que l’on fixe sur le casque quand on est sur des grosses routes (sauf que Claude vient de le casser, on espère pouvoir le réparer…). Perso, j’utilise un rétro sur mon vélo depuis que je suis à Paris et je ne pourrai plus m’en passer !

Sur la bôme à l’avant du vélo, on trouve le compteur, une boussole et… une perche à selfies ! (oui on a un peu craqué 😉 ). On enregistre tous les soirs la distance parcourue ainsi que le dénivelé positif sur un tableau que vous pouvez consulter ici.

Derrière le siège, il y a une petite poche et on a aussi fixé un petit sac à dos bleu. Dans la poche, se trouve une petite batterie qui se recharge via la dynamo de notre vélo (système e-werk). Ce n’est pas hyper efficace, on s’en sert peu finalement. Le système nous permet tout de même de recharger l’enceinte que l’on fixe au dessus du sac bleu (sauf quand il pleut où elle va dans le sac noir, tout a sa place ! 😉 ).
On ne détache que très rarement le sac à dos bleu, on le fait quand on a vraiment besoin d’un petit sac de rando confortable. Dans la poche principale, il y a une poche à eau de 3L. C’est super pratique, ça nous permet de boire en roulant (celui qui est à l’avant donne à celui qui est à l’arrière), on boit ainsi souvent et peu. Comme la poche à eau reste dans le sac, elle ne chauffe pas trop. On a aussi une gourde sur le cadre du vélo. Depuis quelques semaines, on a adopté la technique de la chaussette mouillée (une chaussette (propre !) enfilée autour de la gourde que l’on mouille régulièrement) qui permet de garder l’eau fraiche. De manière générale, on ne cesse de s’extasier devant l’efficacité de l’évaporation comme système de refroidissement (sueur et courant d’air, voile mouillé sur la tête, utilisé en clim en Iran…) , merci la chaleur latente de l’eau ! 😉 Quand il fait très chaud, il nous arrive aussi de remplir des bouteilles d’eau que l’on met sur le porte bagage arrière, coincées sous le sac rouge.
Continuons l’exploration du sac bleu. Dans la poche du dessus, le spot, notre système gps qui permet de réaliser cette carte et à notre famille de nous suivre en direct. Il fait surtout système d’appel des secours en cas de problème. On est assez déçus de ce système, il a coûté cher et l’autonomie affichée n’est valide qu’avec des piles au lithium introuvables. Avec une batterie rechargeable, ce serait vraiment mieux !
Dans les poches latérales, se trouvent la crème solaire, un sac en tissu pour essayer de limiter notre consommation de sacs en plastiques (c’est pas gagné, je vous en parlerai une prochaine fois) ainsi que le nécessaire pour aller aux toilettes : PQ, pisse-debout, pelle et gel anti-bactérien (pas sur la photo, j’avais du l’oublier !).

Enfin, à Téhéran (après que la photo ait été prise), Claude a craqué pour un petit accessoire qui nous est finalement fort utile : un pulvérisateur qui se connecte à une bouteille d’eau. On s’en sert pour se rafraichir quand il fait chaud (autrement dit souvent) et pour économiser l’eau quand on en a peu (vaisselle ou douche). Mon record est ainsi à 0,25l d’eau pour me laver, qui dit mieux ?! 😉

 

En bonus de ce dernier article, le poids approximatif de tout ce barda (on a eu accès à une balance chez Vahid) :

  • sac rouge : 9 kg
  • sacoche de bricolage : 6 kg
  • sacoche d’électronique (sans drone) : 4 kg
  • sacoche de bouffe (peu chargée) : 2 kgs
  • sacoche de popote : 3 kg
  • sac noir : 2 kg
  • sacoche de Claude : 9 kg
  • sacoche de Steph : 7 kg
  • affaires du vélo (sans eau) : 1 kg

Ce qui fait un total de… 43kg ! On n’est clairement pas très léger… :/ Les plus légers sont plutôt dans les 35-40kgs…

On en a aussi profité pour se peser, résultats : Claude a perdu… 9kgs ! Et moi… 3kgs seulement !! On est décidément pas tous égaux devant la balance ! :/

Voilà, c’est la fin de cette série “c’est quoi ce barda”, maintenant, notre matériel n’a plus de secret pour vous, on espère que ça vous aura plu ! 🙂 S’il vous reste des questions, n’hésitez pas !

(et pour la devinette de la semaine dernière, la réponse est dans les commentaires ! A ce propos, nous répondons souvent à vos commentaires mais vous ne recevez pas de notifs si vous ne vous y ‘abonnez’ pas, n’hésitez pas à retourner les voir !)

Trucs et astuces

C’est quoi ce barda ? Les vêtements

Qu’emmène-t-on comme habits pour partir un an à vélo et affronter un large spectre de températures ? C’est la question à laquelle je vais répondre en détaillant le contenu de nos sacoches arrières. Nous avons une sacoche chacun, nous les reconnaissons à leur stickers réfléchissants à l’arrière : le pingouin pour moi, l’hippopotame pour Claude (aucune conclusion à en tirer 😉 ).

Le contenu est quasi identique, je vous détaillerai principalement la mienne. Pour les choses que nous partageons, je porte les 2 serviettes (microfibres) et Claude, la trousse de toilette et le cadenas.

Par contre, quand on prend une photo, les styles sont assez différents :

 

Contre la pluie comme le vent, nous avons chacun une veste et un pantalon gore-tex. C’est clairement un investissement mais ça vaut vraiment le coup si vous partez longtemps. On avait acheté les pantalons aux soldes l’été dernier, on les avait reçus par hasard juste avant notre départ pour trois semaines de vélo en Bretagne et en Angleterre (Tour de Manche) et avec le recul, ça nous a sauvé nos vacances ! Avec quatre jours sans pluie sur trois semaines (la pluie en Bretagne ne serait donc pas une légende ?), c’était plus qu’agréable de rester à peu près au sec (à peu près car ça finit toujours par percer s’il pleut vraiment fort trop longtemps). Dans ces moments, tout est question de moral et quand on est mouillés, le découragement arrive vite.

On a aussi une doudoune en duvet pour les pauses ou le bivouac par temps froid. Comme je suis très frileuse, la mienne est ultra chaude (selon le vendeur du vieux campeur, je suis sensée être bien jusqu’à -15°C !). En pratique, je n’ai pas encore souffert du froid (faut dire qu’on a eu du bol en partant, on a évité les grosses gelées), espérons que ça dure ! Claude quant à lui, n’a pas encore sorti la sienne.

Pour s’habiller en haut, nous avons chacun 4 tshirts (dont un débardeur pour moi), 2 t shirts à manche longue et polaires (1 pour Claude, 2 pour moi dont une veste épaisse en merinos). Pour les t shirts, on a investi dans du mérinos (on a mis les liens des sites de vente privées dans cet article) qui a la super propriété de ne pas sentir mauvais. Et ce, même après plusieurs jours de vélo ! (devinette : à votre avis, quelle est la durée max pour un t-shirt ?) En plus, ils ressemblent à des t-shirts normaux, ça évite l’effet extraterrestre de la tenue lycra cycliste quand on arrive dans les villes… (puis vu à la vitesse qu’on va, une telle tenue ne nous servirait à rien !)
Si on voulait s’alléger, honnêtement, 3 tshirts sont suffisants (voire 2 pour voyager en ultra léger dans les pays secs) : 1 pour la journée, 1 pour le soir après la douche/dormir et 1 de rab si le 1er se mouille.
Par temps frais, on roule habituellement avec t-shirt + t-shirt à manche longue + gore-tex. J’ai seulement porté une polaire à quelques occasions (et Claude non bien sûr). J’avais pris 2 polaires pour en avoir une de jour/une de nuit mais a priori, une seule est aussi suffisante (je a garde tout de même en prévision du froid qui va arriver).

Pour le bas, nous sommes partis avec 2 pantalons de rando chacun (dont 1 convertible), 2 collants en mérinos, 1 cycliste de vélo pour moi (2 pour Claude) et 1 short pour moi. Nous nous sommes débarrassés d’un cycliste chacun (du coup je n’en ai plus), 1 collant pour Claude (vous imaginerez aisément qu’il ne s’en servait pas beaucoup) et de mon short. Les collants nous servent de pyjama l’hiver et se glissent sous un pantalon s’il fait vraiment froid. Si vous voulez voyager à vélo, 2 pantalons ne sont pas indispensables (possible de remettre le même, de mettre un collant/leggins ou à la rigueur de combiner un short et un collant…).

Côté couleur, je vous déconseille tout ce qui est foncé pour les t-shirts et pantalons, on sent vraiment la différence en plein soleil. Les couleurs trop claires (blanc, crème…) sont elles aussi à éviter, ça se salit vite et peut devenir transparent (pas top dans certains pays). Quand ça tape vraiment, pour éviter les coups de soleils, je me couvre les bras. Si c’était à refaire, je prendrais mon t-shit à manches longues le plus fin d’une couleur claire (et non bleu foncé) et une taille au dessus pour qu’il soit bien ample (plus aéré et plus agréable sous le soleil).

En termes de sous-vêtements, j’ai 7 culottes et Claude a 5 caleçons (on pensait avoir le même nombre mais Claude m’avait piqué mon shorty ^^). On a du mérinos et du synthétique, le mérinos est un peu plus agréable mais sèche moins vite (Claude : moi j’ai du mérino et un slip français sur le thème vacances offert par mes collègues). J’ai aussi 2 brassières de sport qui offrent un meilleur soutien que les soutien-gorge, ce qui s’avère utile dans les chemins caillouteux. J’utilisais exclusivement celle en mérinos et ai changé depuis l’Iran et les fortes chaleurs pour la synthétique, la première était trop épaisse et trop chaude. Les filles, si vous partez dans des pays chaud, vérifiez que votre brassière est bien respirante (j’ai découpé une partie de la mienne qui avait 3 couches de tissu sinon !). Et niveau chaussettes, on a 5 paires chacun (les normales sont en merinos et on a respectivement 1 et 2 paire(s) chaudes pour Claude et moi), mais 3 (dont 1 chaude) auraient été suffisantes.

Niveau chaussures, on a 2 paires chacun : des sandales de rando (avec lesquelles nous pédalons, en témoigne notre magnifique bronzage) et des chaussures semi-montantes de rando gore-tex. Elles étaient complètement imperméables mais nos 2 paires se sont trouées depuis le début du voyage. On avait pris des chaussettes imperméables, on les utilisera aux prochaines pluies !

On a enfin quelques accessoires : gants et sous-gants, buffs, bonnets plus un bandeau pour moi (pour se réchauffer les oreilles quand il faut froid ou qu’il y a du vent).

A tout cela, il faut ajouter la tenue que je portais en Iran : longue chemise et voile, j’ai donné la première en Ouzbékistan. Dans mes précédents voyages, j’avais aussi une petite robe qui est assez pratique pour aller se doucher/se changer à l’abri des regards, ou encore sortir le soir en changeant du pantalon de rando. J’ai privilégié la polaire en plus pour ce voyage ! 😉

Pour ce qui est des lessives, dès qu’on a une douche, je lave mes culottes en même temps que je me douche (Claude le fait moins souvent que moi et après râle parce qu’il n’a plus de caleçon XD ). Il est aussi facile et rapide de laver un t-shirt. Pour le reste, on fait des lessives à la main ou des machines quand on y a accès (si un jour vous hébergez un cycliste, rendez-le heureux en lui proposant de faire une machine !).

Et vous, avez-vous des vêtements que vous aimez particulièrement en voyage ?

Au jour le jour

Aperçu turkmène

Du Turkménistan, nous n’en aurons vu que peu puisque nous n’y sommes restés que 4 jours. Voici nos impressions de ce bref passage.

Avant de commencer, il faut vous avouer que nous n’avions pas une très bonne image de ce pays. Il y a 4 ans, quand nous étions allées en Thaïlande, nous avions pris Turkmenistan Airlines (!) et avions fait une escale à Achgabat. Tout le personnel s’était montré particulièrement désagréable et nous n’avions pas réussi à leur décrocher un seul sourire, on en avait déduit hâtivement que les turkmènes ne souriaient pas. Lors de notre escale, on avait discuté avec une française qui en revenait et qui nous avait raconté la folie des grandeurs de leur président, nous avions pu par ailleurs l’observer dans le magazine de la compagnie qui narrait les chantiers les plus pharaonesques les uns que les autres entrepris dans le pays (nos entreprises du BTP en sont ravies, Bouygues est particulièrement bien implanté dans le pays).
Ajoutez à cette première expérience, une bureaucratie délirante qui rend l’obtention du visa digne d’un jeu au loto ainsi que des témoignages de voyageurs sans enthousiasme aucun, cela ne donne pas ultra envie.
Et finalement, nous avons été très agréablement surpris par l’accueil des turkmènes ! La mégalomanie de leur président a quant à elle été à la hauteur de notre imagination !

Mercredi 1er août, premier jour de notre visa turkmène, nous nous levons tôt pour passer la frontière qui ouvre à 7h. Alors que nous attendons que les iraniens commencent leur journée (finalement, c’était peut-être 8h ?), nous sommes rejoints par Gabriel, cyclo argentin que nous avions croisé à la gare routière de Shiraz. On aura le plaisir de passer les jours suivants avec lui et par la même occasion de dérouiller notre espagnol. Si vous voulez vous aussi vous entrainer, voici sa chaîne youtube.

Côté turkmène, les mêmes questions se répètent : où allez-vous ? où allez-vous dormir ? (à cette question, on essaie d’être le plus vague possible comme on ne sait pas si on a le droit de faire du camping ou non) quel trajet prenez-vous ?
Nos sacoches passent aux rayons x, nos médicaments sont soigneusement inspectés. Quelques contrôles de passeport encore et ça y est, au bout de 3h, nous voici “libres” au Turkménistan. La victoire est savoureuse tant ce pays représente une barrière pour de nombreux cyclos.

J’en profite pour enlever mon voile avec un plaisir non dissimulé. L’entrée au Turkménistan marquera aussi pour moi la fin de l’effet “pot de fleurs” : les hommes parlent à Claude et moi (si si !) et n’ignorent pas mes réponse, wouhouh !

Après quelques kilomètres, nous passons le 1er contrôle policier (nous en verrons de nombreux). On en profite pour mouiller nos habits, il est déjà tard et le soleil tape. Les militaires sont très jeunes, le service militaire est obligatoire et la plupart ont 18 ans (ils en paraissent 14 !). La corruption est répandue, l’un d’entre eux essaie de récupérer la montre de Gabriel, il lui arrivera plus tard à deux reprises que certains lui demandent de l’argent.

Dès la traversée du premier village, les habits des femmes nous frappent. La tenue traditionnelle est constituée d’une longue robe avec un col brodé et d’un chapeau droit et allongé de tissu. Les motifs sont très colorés, les formes vont de très amples à très (très) moulantes, qu’est-ce que ça change des chadors noirs ! On verra aussi des femmes aux longs cheveux détachés, des femmes en jean, en shorts, en t-shirts… Bref, elles font (du moins nous semble-t-il) ce qui leur plait ! 🙂 Je vous avoue que j’ai été tentée de moi aussi me faire faire une de ces magnifiques robes pour changer de mes pantalons de rando (sur mesure pour quelques euros) mais j’ai résisté en pensant aux cols que nous allons bientôt devoir attaquer ! 😉
Petite anecdote : on a vu des femmes avec un imprimé de pommes croquées (comme le logo d’apple), la mondialisation est vraiment partout !
Nous n’avons pas pu prendre beaucoup de photos puisque les photos sont simplement… interdites dans le pays ! La plupart sont prises à la dérobée d’où des cadrages douteux, vous pourrez quand même deviner à quoi ressemblent ces tenues.

Le lendemain, en début de matinée, nous croisons des camions et bus remplis de personnes (qui vont probablement travailler aux champs ?), tout le monde nous salue. On est loin de la réputation quasi hostile des turkmènes face aux touristes !
En campagne, pour se protéger du soleil et de la poussière, les femmes comme les hommes ont souvent un foulard sur le visage. Seuls les yeux dépassent, nous adoptons nous aussi cette technique. Finalement, quand il fait très chaud dehors, il fait plus frais sous ces couches qu’avec la peau qui brule au soleil.

L’arrivée au Turkménistan nous frappe par le dépaysement qui nous empare. Les tenues d’abord mais aussi les faciès ont radicalement changé, certains sont très asiatiques avec les yeux en amandes, d’autres semblent carrément russes. Il semble aussi courant de se refaire la dentition en or. Ça y est, nous avons quitté le Moyen-Orient et sommes vraiment en Asie Centrale (oui, oui, et sans avion !!). Nous voyons aussi des dromadaires en liberté dans le désert, c’est magnifique !
On n’a pas pris de photo à ce moment mais en voici une autre d’un troupeau de dromadaires sur une 4 voies.

Notre plus grand ennemi est particulièrement présent aujourd’hui : le vent ! Nous n’avançons pas vite et regrettons les températures clémentes du matin. Nous nous arrêtons en fin de journée pour camper au milieu du désert, Gabriel continue encore un petit peu. Il veut tout traverser à vélo donc doit avancer alors que nous choisissons la solution de facilité en prenant un bus.

Le lendemain, alors que le soleil est à peine levé, nous reprenons la route et… c’est miraculeux ! Le vent n’est pas encore levé, nous allons littéralement deux fois plus vite que la veille, on a l’impression d’être sur une route complètement différente ! En milieu de matinée, nous avons atteint les 60km et la ville de Tenjen où nous prenons un taxi pour Mary. Notre chauffeur joue les guides et nous montre ainsi la plus grande yourte au monde !
Comme prévu, nous y retrouvons Gabriel qui lui a pédalé plus de 120km.

La ville est impressionnante, les boulevards sont gigantesques et… vides ! Ca nous change des embouteillages constants d’Iran ! Les bâtiments sont énormes, en marbre blanc, il y a des lampadaires dorés partout… cela contraste avec les petits villages dont les maisons sont faites de briques et tôles ondulées et les routes en terre que nous avons traversées ! (d’ailleurs, nous verrons qu’il y a aussi des routes en terre au milieu des grandes villes, dans les quartiers résidentiels)

En périphérie des villes, on voit aussi de grands lotissements avec des maisons blanches à toits verts à perte de vue.

Nous n’avons pas vu Achgabat, la capitale, mais elle est elle aussi connue pour ses grandes avenues vides et détient le record de ville avec le plus de marbre au monde ! Deuxième en record en deux jours, décidément les turkmènes les apprécient ! Tout cela grâce à leur président/dictateur qui souhaite régner sur une des plus beaux pays au monde. L’ancien président s’était nommé “Turkmenbashi” (le père des turkmènes), pour vous donner une idée de son égo, il a renommé le mois de janvier à son nom et celui d’avril au nom de sa mère, il s’est fait construire une gigantesque statue en or qui tourne pour toujours faire face au soleil, le livre de référence pour les écoles est le Ruhnama, sa biographie…
Depuis sa mort, son successeur a honoré sa mémoire et a perpétué la tradition. Sa photo est omniprésente, on le voit par exemple trôner sur son cheval à l’entrée d’un hippodrome, dans tous les hôtels, en une des journaux… Maniaque, il aime que son pays soit propre (rappel : on est dans un désert…). Une armée de femmes nettoient en permanence les rues (pour le coup, elles se cachent complètement le visage, on ne voit que leurs yeux), les voitures doivent être propres sous peine d’amendes. On y a échappé mais cette règle s’applique aussi aux vélos, des cyclos ont du nettoyer leurs vélos avant de pouvoir entrer en ville !! Dernière absurdité en date, le président a déclaré que seules les voitures blanches/claires étaient autorisées… Les femmes sont quant à elles interdites de conduite…

Le soir, on a le plaisir d’aller diner avec Gabriel avec… des bières ! Mine de rien, ça fait bien longtemps ! On se prend en photo pour fêter ça, un homme derrière nous nous fait part de son mécontentement, il risquerait d’être dans le cadre. On se tourne un peu pour pouvoir immortaliser la scène sans l’offenser. Ce rapport à la photo est vraiment culturel et contraste avec les iraniens qui ne cessaient de nous prendre en photos ou faire des selfies avec nous. D’ailleurs, à peine aurons-nous traversé la frontière ouzbèke qu’un routier fera un selfie devant nous ! Le soir, on ne tarde pas, il y a un couvre-feu sur l’ensemble du pays à 23h…

Le lendemain, on est réveillés aux aurores par un employé de l’hôtel qui ne semble pas nous croire quand on lui dit qu’on s’est mis d’accord pour un checkout à 10h et non 8h… On se dirige vers la station de bus avec l’espoir de trouver un guide pour aller visiter Merv, ancienne ville prospère de la route de la soie… sans succès. On renonce à visiter le site, il est énorme et ses vestiges couvrant plusieurs siècles nous semblent inaccessibles sans guide (le soleil qui tape doit aussi un peu peser dans la balance 😉 ).
On prend donc le bus pour Turkmenabat, la deuxième ville du pays proche de la frontière ouzbèke.

Quelques kilomètres après le départ, le bus est bondé, des personnes sont debout dans l’allée alors qu’il reste plus de 3h de voyage ! A la radio, les résultats de l’industrie nationale sont annoncés, et ce, même en anglais ! Et évidemment, ils sont excellents ! 😉 ). Un bruit bizarre se fait entendre, le bus s’arrête. On nous annonce qu’un autre bus va venir noue chercher, puis que nous allons devoir retourner à Mary et prendre un nouveau bus demain. On fait 1/2 tour et on se ré-arrête. Et c’est à ce moment que l’on voit sur la route… Gabriel ! Finalement, après quelques réparations, on repart dans le bon sens et arriverons à bon port à Turkménabat.

On dine dans un restau aux allures russes avec musiciens qui jouent alors que nous sommes seuls. On est rassurés quand d’autres personnes nous rejoignent. On se régale avec un bon steak pour Claude et des pâtes carbonara pour ma part. A notre plus grande surprise, on trouve beaucoup de porc et de charcuterie ici !

Le lendemain, on se promène dans la ville. L’influence russe est présente, on visite une église orthodoxe. On va ensuite au marché qui est bien plus animé que la veille (ici, les marchés ferment à 18h ! Quel changement par rapport à l’Iran !). On achète un bout de tissu élastique pour que je me fasse faire un buff (tube de tissu) pour me protéger du soleil (celui que j’utilise en hiver est doublé polaire donc peu adapté pour les températures chaudes). Les femmes de l’atelier sont adorables, refusent qu’on paie et m’en offrent même un supplémentaire… rose !

On essaie de se connecter à internet en allant dans un cybercafé mais le wifi y est interdit aux étrangers. A Mary, on a réussi à se connecter et… tout était bloqué ! Impossible d’accéder à la plupart des ip françaises (lemonde, notre site…) et évidemment aucun réseau social. Décidément, au fur et à mesure que nous avançons, les limitations d’internet se font de plus en plus fortes et mettent à l’épreuve l’ingéniosité de Claude (il fera un article sur ce sujet).

On finit la journée sur une plage du fleuve l’Amudarya, un policier nous rappelle qu’il est interdit de prendre des photos. On reprend la route vers 17h vers l’Ouzbékistan. On souhaite passer la frontière ce soir pour pouvoir rouler tôt le lendemain. On fait le plein d’eau dans une des boutiques qui bordent la route. A ce propos, les billets sont tous colorés et très beau ! En voici une photo (il nous manquait celui de 100 manat qui est bleu).

On rejoint la grande route et là qui voit-on ? Gabriel, encore lui ! On fait un petit sprint pour le rejoindre et on le motive pour venir avec nous (il a plus de 140km dans les pattes déjà !).

Nous passons la frontière sans encombre, les ouzbèkes ne fouillent même pas nos sacs. On en est presque déçus, on aurait pu garder le drone !! On évite de penser aux magnifiques images du caravansérail que nous aurions pu prendre et allons bivouaquer dans le désert après avoir refusé de payer 10$ un “camping” parking.

C’est notre premier bivouac dans un désert de sable ! Claude fait la connaissance d’une énorme araignée qui lui monte sur le pied, plus de peur que de mal ! On s’endort en admirant la voie lactée, demain, on découvre un nouveau pays ! 😀

Et si cet article vous a donné envie d’en savoir un peu plus sur ce pays, on vous recommande la BD “Sables noirs : 20 semaines au Turkménistan” qu’on a eu le plaisir de lire sur notre tablette (merci encore la mairie de Paris !!).

Si vous voulez voir plus d’images, voici la vidéo de Gabriel :

Trucs et astuces

C’est quoi ce barda ? Le sac noir

Nous avions prévu ce petit sac pour y faire notre lessive (on voulait copier le concept de ce sac hors de prix). Finalement, on ne l’aura que très peu utilisé pour ça, il nous sert quand même tous les jours ! On y met toutes les petites choses dont on a besoin au cours de la journée : liseuses, thermos, porte-monnaie et téléphone en cas de pluie, en cas (petits gâteaux, fruits, fruits secs…), couteaux, lunettes…

Quand le temps est pluvieux, c’est hyper pratique d’avoir ces choses à portée de main sans avoir besoin d’ouvrir les sacoches et de prendre le risque de tout mouiller. On a gardé l’habitude même depuis qu’on ne voit plus aucun nuage dans le ciel.
On fixe le sac au filet du grand sac rouge (sur le porte bagage), il est ainsi facile d’accès.

Ça nous arrive aussi de nous en servir comme petit sac à main.

Trucs et astuces

C’est quoi ce barda ? Le bricolage

Quand on ouvre cette sacoche en dehors d’un bivouac, ce n’est souvent pas très bon signe. Elle contient tout notre matériel de réparation, que ce soit pour le vélo (pompe, rustines, outils, plaquettes de freins, démonte cassette, câbles de vitesse, chambres à air, et même une roue libre avant !), pour les humains (pharmacie de compète grâce à ma maman), ou pour le reste (colle, nécessaire de couture, velcro, ficelle).

Pour l’instant, hormis le vélo, on n’a pas eu beaucoup de casse. On a eu quelques déchirures (mon pantalon de pluie et le sac rouge), des petits trous (sacoches, t-shirts et matelas) et quelques coutures de sacoches décollées. Hormis les vêtements que j’ai recousus, on a utilisé pour le reste du seamgrip, une colle imperméable hyper pratique. Pour les déchirures, j’ai ajouté un petit bout de “tenacious tape”, ça fonctionne très bien !

Dans cette sacoche, se trouvent aussi nos frontales, notre super filtre à eau et notre réchaud. Afin d’éviter la course aux bouteilles de gaz (introuvables dans pas mal de pays), on a investi dans un réchaud à essence (trouvé sur le bon coin quasi neuf !). C’est ultra pratique puisqu’il suffit d’une station à essence avec du sans plomb pour “faire le plein”. La société du tout voiture a au moins cet avantage pour nous : il nous est facile de cuisiner (on se rassure comme on peut…). C’est toujours assez rigolo d’arriver avec notre vélo dans une station essence, les pompistes ne comprennent pas ce qu’on fait là et cela donne des situations assez marrantes où on mime le fait de se faire à manger pour expliquer pourquoi il faut nous remplir ces bouteilles.
On est partis avec une bouteille de 0,3L avec laquelle on tenait 3 bivouacs si on ne faisait pas gaffe (poêlée de légumes, féculents, thé le matin…), Marie nous en a rapporté une autre de 0,6L ce qui nous permet une plus grande autonomie (en gros, quand la grande bouteille est vide, on se dit qu’on s’arrêtera quand on verra une station essence sans avoir besoin de chercher).
Les réchauds à essence sont réputés pour être capricieux (buse qui se bouche…), on n’a aucun problème majeur à signaler pour le notre. Claude le nettoie une fois tous les mois/2mois. L’inconvénient principal est qu’il peut sentir l’essence (d’où le fait qu’on le mette dans cette sacoche et non dans celles de nourriture), surtout quand un pompiste a insisté pour remplir lui même les bouteilles et évidemment en a fait déborder de partout…
Cette sacoche est bien remplie et je dois reconnaître que j’ai renoncé à apprendre la place précise de chaque objet, je laisse Claude mener cette tâche délicate qui aboutit 90% du temps à la fermeture de la sacoche (les 10%, il faut recommencer !).

Si vous avez des questions ou qu’un objet vous intrigue, on sera ravis de vous répondre ! 🙂
A bientôt !