En tandem sur la route de la soie

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Anatolie occidentale et eaux thermales

Je continue le récit de notre traversée de l’ouest de la Turquie. J’ai vu que mon histoire de surprise avait pas mal fait réagir, mais en vérité les plus curieux d’entre vous ont sûrement déjà deviné grâce à la carte de l’itinéraire !

En effet, peu après être repartis du restaurant ou nous prenions, je le rappelle, notre deuxième déjeuner, nous entendons un son familier et pourtant bien inhabituel : une sonnette de vélo !

C’est un couple de suisses qui nous a vu passer et qui ont accéléré afin de nous rattraper ! Nous nous arrêtons rapidement afin de pouvoir discuter plus aisément, le courant passe vite entre nous, et c’est ainsi que nous faisons la connaissance de Sonia et de Pirmin.

Nous roulons à peu près au même rythme et nous finissons donc la journée en leur compagnie, nous trouvons un lieu de bivouac adapté pour 4 personnes cette fois.

C’est un vrai plaisir d’avoir de la compagnie durant le voyage, de plus leur rythme quotidien, leur façon de voyager ainsi que leurs envies collent parfaitement avec les nôtres !

Ainsi, nous voyageons en compagnie durant les jours suivant. Il fait très chaud donc le réveil est à 5h, on part vers 7h et on a chaud dès… 9h ! Voici quelques photos des jours suivants, avec des cigognes, des déjeuners dans des parcs et de beaux paysages !

En approchant de Pamukkale, je crois que nous rêvons tous un peu des bains thermaux… Nous décidons de ne pas faire de longue pause déjeuner mais d’arriver au plus tôt dans un hôtel avec spa de Karahayıt. Dans la côte pour y arriver (avec l’apparition, oh miracle, d’une piste cyclable !), nos compteurs indiquent 45° :-O

Autant vous dire qu’on aura bien mérité ces bains et qu’on en profite à fond. En plus on pensait tomber sur un hôtel plein de touristes mais c’est encore tôt et cette ville est moins touristique que Pamukkale, donc nous sommes les seuls dans la piscine ! Ne loupez pas les photos, où vous pourrez admirer la classe absolue de ces deux paires de cyclistes ! Hé ouais, le bronzage cycliste, ça se travaille !

Les filles en ont même profité pour se faire masser (Stéphanie : merci Enercoop !! Ce n’est pas fini, on arrive bientôt en Cappadoce où je consommerai la suite de votre cadeau ! 😀 ), on repart donc frais et reposés pour aller voir Pamukkale, littéralement le “château de coton” en turc, une grande falaise blanche avec des piscines remplies d’eau thermale, voici notre arrivée :

Steph a déjà visité le site il y a 15 ans (Steph : dédicace à Anne-So, Romain et ma mère !), on a lu qu’il n’y avait plus beaucoup d’eau dans les bassins et pour finir, on se sent un peu oppressés par les flots de touristes asiatiques qui tiennent absolument à nous prendre en photo avec eux et le tandem. On passe notre tour pour la visite et on laisse ainsi Sonia et Pirmin qui vont voir de plus près ces falaises blanches.

Et pour vous donner une idée de ce à quoi ça ressemble de plus près, ils nous ont gentiment envoyés quelques unes de leurs photos qu’on vous partage ici, merci à eux ! 🙂

Trucs et astuces

Ces objets que l’on aime bien

Partir un an en voyage à vélo, c’est renoncer à un certain confort, adopter un mode de vie plus minimaliste. Bien que l’on arrive à faire rentrer un an de vie à l’extérieur en toutes saisons sur notre tandem, on ne fait pas partie des voyageurs les plus légers. On a préféré aller un peu (beaucoup ?) moins vite pour gravir les cols mais garder un peu plus de confort. Voici une liste de ces objets qui nous facilitent la vie au quotidien. Aucun d’eux n’est vraiment indispensable, d’ailleurs on en avait aucun pour nos 1ers voyages à vélo sans que cela nous pose le moindre souci.  On est quand même bien contents qu’ils nous accompagnent pour ce long voyage.

Vous les présenter sera peut-être utile aux voyageurs et c’est aussi une façon de vous parler de notre quotidien ! 🙂 Si vous n’êtes pas patients, allez directement à la fin de l’article, Claude vous y raconte sa dernière aventure !

Et pour la suite du récit de voyage, je laisserai Claude raconter la surprise !

 

Enceinte

Il faut le reconnaître, le vélo, c’est parfois monotone. Pour nous activer les neurones, on a une petite enceinte qu’on accroche entre nous deux sur laquelle on écoute podcasts et livres audios. On adore !! On a choisi un modèle qui est censé résister à l’eau et aux chocs (trouvé d’occas sur leboncoin). En pratique, on évite de la mouiller autant que possible.
Nos podcasts préférés pour l’instant : un podcast à soi, une série française et transferts. Pour les livres audio, on écoute les 3 mousquetaires (spéciale dédicace à Cécile !) téléchargé gratuitement sur librivox (ça occupe quelques heures ; ) ).

 

Chaise

Reçue comme cadeau à Noël, je ne regrette pas de porter ces 500g supplémentaires ! Pour le bivouac, le pique-nique ou les pauses, elle évite de se mouiller/salir les fesses, protège du froid, soutient le dos et surtout… épargne les jambes courbaturées de positions inconfortables et relevages douloureux. Claude n’a pas voulu en prendre une, trouvant cela peu agréable, il me la pique tout de même régulièrement quand il s’occupe du réchaud ou filtre de l’eau !
Pas indispensable mais clairement confortable !

Lunettes de soleil

Faiblement astigmate, je porte des lunettes pour un meilleur confort à la lecture, je me disais qu’il serait dommage de voir autant de beaux paysages… flous ! Je suis donc partie avec des verres photochromiques (clairs avec une faible luminosité et qui foncent avec le soleil) à ma vue selon les conseils non avisés de mon opticien. Et clairement, ça ne suffit pas du tout aux luminosités rencontrées. J’ai racheté des lunettes de soleil (imitation de ray ban, les plus foncées du magasin ! ) dans un magasin de souvenir. Toujours pas assez opaques pour mes yeux clairs, on a écumé les opticiens/magasins de sport d’Athènes pour me trouver des lunettes de soleil avec lesquelles je pourrai affronter les luminosités du désert. J’ai trouvé un vieux modèle de skylinx de Vuarnet, elles sont super, n’étaient pas très chères et en plus j’achète une marque française ! Tout ça pour dire que si vous aussi vous êtes gênés par des fortes luminosités, pensez à trouver de bonnes lunettes (catégorie 4) avant de partir, vous ne le regretterez pas !

 

Liseuses

Quelques centaines de grammes, quelques centaines de livres… On se régale ! Merci encore aux ami.e.s qui nous envoyé plein de recommandations ! On écrira une prochaine fois sur ce qu’on lit !

Thermos

Incontournable dès qu’il fait frais pour avoir du thé chaud toute la journée ! Je me suis préparée des petits sachets avec mes thés favoris, j’adore, c’est mon petit luxe quotidien ! Et par temps chaud, on y presse un citron, ajoute un peu de sucre (voire un peu de menthe fraîche) et on a une délicieuse citronnade fraîche pour affronter les chaleurs de la journée ! Nos anciens thermos qui ont rendu l’âme faisaient 50cl, celui là a une capacité de 75cl, la différence est agréable.

Oreiller

Je ne sais pas vous mais moi, si je ne dors pas avec un bon oreiller, j’ai des grosses douleurs au cou au réveil voire qui m’empêchent de dormir. J’avais essayé la serviette ou encore la polaire sous la tête mais ça ne le faisait pas vraiment. Depuis que j’ai cet oreiller, mes nuits sont transformées !! Quant à Claude, il dort sans oreiller, il utilise juste sa polaire pour lire le soir

Évier et poche à eau

L’évier est ultra léger (50g !), on l’a plié selon les instructions de la pochette, comme une tente quechua, la 1ère fois (ie avec patience et dextérité) puis on s’est dit que le bourrer dans son sac fonctionnait aussi très bien. On l’avait acheté pour faire la lessive/vaisselle et finalement, on s’en sert surtout tous les jours de bivouac pour se laver ! On va directement chercher de l’eau dans le ruisseau ou on y verse de l’eau préalablement récupérée. Selon la configuration des lieux, on le suspend à une pédale ou si l’on souhaite être à l’abri de tous les regards, on le met dans l’entrée de la tente sans la toile intérieure qui se transforme alors en “cabine de douche”.

La grande poche à eau permet de stocker jusqu’à 10L ! On la remplit le soir quand il risque d’être difficile de trouver un cours d’eau pour le bivouac. Ça nous permet de nous laver, cuisiner et remplir nos gourdes le lendemain ! Depuis qu’il fait chaud, on s’en sert directement de douche, c’est super, vraiment comme une vraie douche ! 🙂

Bâche

Trouvée dans un magasin de bricolage, on s’en sert tous les jours : pour se protéger du sol et de ses bébêtes quand on mange, pour éviter de percer nos matelas quand il y a trop d’épines par terre, pour faire écran de protection/tarp en cas de pluie (peu expérimenté encore), pour couvrir le vélo la nuit (moins visible et surtout on garde les fesses sèches le matin s’il a plu la nuit ! )…

Pisse-debout

Acheté il y a quelques années alors que j’en avais offert à toutes les femmes de la famille à Noël, je m’en étais peu servi jusque là par manque de confiance. Il m’a quand même rendu des bons services en festival pour éviter des attentes interminables pour les toilettes de filles ou en soirée sur les quais de Seine.
Depuis quelques semaines, j’ai pris confiance dans ma capacité à l’utiliser sans fuite et c’est génial, je l’utilise au quotidien ! Voici diverses occasions où il m’est maintenant indispensable : pauses pipi sur le bord de la route sans endroit où se cacher, quand il pleut (pas besoin de baisser son pantalon), dans des toilettes à l’hygiène douteuse (il y en a beaucoup) ou encore pour faire pipi dans une bouteille quand on est au milieu de la ville avec la tente en mode “cabine de douche”.

 

Masques de nuit et boules quies

Ultra léger, ne prend quasi aucune place et permet de bien dormir quand on doit passer une nuit en bateau, dans la tente entourée de chiens qui hurlent ou encore sous un lampadaire.

 

Pelle

On vous avait raconté la course poursuite pour aller la chercher, depuis on en est très contents ! On s’en sert pour aller aux toilettes dans la nature comme pour enterrer nos déchets compostables. On essaie ainsi d’être adeptes de l’éthique “leave no trace” (ne laisser aucune trace de notre passage).

 

Épluche-légumes

Ça ne pèse quasiment rien et on s’en sert tous les jours ! Sauf que… on n’en a plus en ce moment ! Claude a jeté par mégarde celui que j’avais depuis 10 ans à la poubelle… :'( On en a retrouvé un depuis mais il s’est cassé dans notre petit sac noir. On en n’a pas encore retrouvé en Turquie mais on guette !

 

Multiprise

Quand on accès à une prise, on a plein de trucs à recharger : téléphones, batteries externes, appareil photos, liseuse, drone… du coup, une petite multiprise est bien pratique ! Claude a perdu la première dans un hôtel (encore !), on en a retrouvé une autre.

 

Couverts

Ça ne pèse rien, ça fait fourchette et cuillère (et même petit couteau). Bref, on aime beaucoup ces couverts ! Et en plus, ça nous fait des histoires à raconter quand Claude les perd (n’y aurait-il pas de la répétition ?! 😉 ) :

 

A bientôt !

Stéphanie

Au jour le jour

Arrivée en Turquie

Avant de vous raconter notre arrivée en Turquie, voici quelques photos de notre séjour à Chios. Cette île ne fait pas partie des Cyclades et nous a semblé relativement préservée du tourisme ! En effet, le bateau était plutôt plein d’habitants qui rentraient chez eux, nous n’avons croisé que quelques groupes en car, la plupart des touristes devant louer une voiture individuelle. Bref, une île avec des paysages somptueux, des maisons peintes en noir et blanc, des villages en pierre aux rues étroites et des plages… vides ! Le faible trafic et le fait de pouvoir camper sur la plage en font un petit paradis du vélo 🙂

Pour notre arrivée en Turquie par le bateau du soir, aucune inquiétude pour trouver un bivouac, ça ne sera pas nécessaire car le réseau warmshowers (le couchsurfing des cyclistes) est extrêmement actif ici !!! Nous faisons route vers Alaçatı, où Cüneyt et Gülay nous réservent un accueil chaleureux !

Ils nous convainquent de rester un peu plus en leur compagnie et nous restons donc une deuxième journée où nous profitons des environs et d’un peu de temps pour prendre soin du site Web (ça ne se voit pas, mais c’est mieux qu’avant ;)). Le réseau warmshowers marche si bien dans cette région que nous avons dû décaler notre rendez vous avec notre hôte du lendemain !

Cüneyt parle un français excellent car il a étudié puis vécu longuement à Strasbourg. Il est architecte et travaille sur des chantiers superbes de rénovation des vieilles maisons en pierre du village, celui qu’il nous a montré prépare l’ouverture prochaine d’un restaurant !

Gülay pour sa part est la directrice du meilleur café d’Alacatı ! (En toute objectivité). Köşe kahve, le “café du coin”, en plein centre.

Tous deux sont extrêmement accueillants, et nous nous sentons vraiment bien en leur compagnie ! On espère sincèrement les revoir ! (Il faudra venir nous voir en France !!)

Alaçatı est une petite ville qui nous aura beaucoup plu ! Le centre ville est superbe, la mer et les plages (du bon vent pour la planche à voile et… les éoliennes) sont toutes proches, et pour l’instant la Turquie ressemble fort à l’Europe. Ce n’est pas très surprenant car la côte méditerranéenne à cette réputation, bien méritée. Par ailleurs les touristes n’ont pas encore envahi le paysage, même si cela va arriver bientôt… Une destination à recommander pour les vacances de pâques !

Pour les prochains jours, nous prévoyons de nous rendre à Güzelbahçe chez notre hôte warmshowers suivant, puis chez Tulin, la maman d’Inci que Stéphanie à rencontrée aux États-Unis. Sur la route nous traversons un très joli village nommé Barbaros :

Les distances sont relativement courtes, on pense donc dédier une journée à la réparation de notre plateau avant, qui est franchement usé… Mais Devrim, notre WS, nous a parlé d’un petit café vélo près de chez lui, on y passe par curiosité et le mécano nous a fait des merveilles ! (Plus de détails ici)

Devrim travaille parfois de nuit dans son école qui fait aussi pension, et on tombe mal ce soir là. Malgré cela, il n’a pas manqué de préparer un superbe dîner pour nous que nous partageons avec sa famille et leur voisin, Nevzat qui nous héberge. Nous préparons une tarte au citron pour le dessert, que les enfants ont adorée et que les voisins ont pu goûter 🙂 On se dit que cuisiner est une bonne façon de partager et de remercier au moins un peu ces familles qui nous accueillent !

Comme nous sommes libérés de notre problème de plateaux, le lendemain nous rejoignons Devrim sur sa pause déjeuner. Nous passons un moment très agréable et il nous fait visiter quelques endroits intéressants de la ville où il travaille. En particulier un chantier de bateaux viking d’époque, fondé par un professeur passionné qui en a fait un vrai laboratoire d’archéologie expérimentale ! Il fait naviguer des bateaux sans clous, tout est lié par de la corde et des chevilles en bois !

Nous rejoignons Tulin chez elle, elle habite au dernier étage d’un immeuble avec une vue panoramique magnifique… autrement dit c’est super haut 😀 Nous sommes de nouveau merveilleusement reçus, en plus le ramadan commence ce jour là, on a donc le plaisir d’accompagner Tulin pour le dîner quand elle termine le jeûne, et on mange donc très copieusement d’excellentes spécialités Turques 🙂

Nous saisissons l’occasion de laisser le vélo pour une journée pour nous rendre à Ephese ! C’est un peu l’aventure, mais Tulin nous aide bien à préparer l’expédition, qui nous fera prendre un total de 6 bus tout de même 🙂

Ephese c’est très beau, Stéphanie aurait pu vous le dire puisqu’elle y est déjà allée il y a 8 ans. D’ailleurs elle ne s’en rappelait pas… (c’est complètement exagéré, je n’étais pas complètement sûre mais quand on est arrivés sur le site, je m’en suis souvenue immédiatement ! – Stéphanie) Pour voyager c’est pratique on peut refaire les même choses toutes les décennies 🙂 Bon, et si comme moi vous espériez voir le temps d’Artémis à Ephèse, et bien il n’existe plus

Nous retrouvons le vélo le lendemain pour une journée pas top top de sortie de ville. Izmir c’est très grand, on aura notre lot de côtes absurdes, rue qui débouchent en plein sur une autoroute, contresens de 4 voies sur le “trottoir”, détours pour éviter les sections dangereuses, passage à niveau sans le passage (ni veaux), chiens pas sages non plus…

Bref, à force on finit par retrouver la campagne et les bivouacs faciles. La température en journée est très élevée et nous décidons d’adopter la méthode du lever à 5h du mat, histoire de rouler un peu au frais. Ça marche pas si mal que ça et on trouve pour le déjeuner des restaurants ombragés où l’on peut faire de longues pauses (en gros de 12h à 16h).

Le ramadan à commencé le 15, donc la journée ça ne déborde pas d’activité, même si les cafés restent plein. En général les gens ne consomment pas et se retrouvent simplement là (probablement comme chaque jour de l’année, le thé ou le café en moins). Certains ont un thé ou un ayran quand l’heure s’approche du déjeuner. C’est un peu gênant de manger devant des personnes qui font le jeûne, alors on essaye de privilégier les restaurants, qui sont ouverts même s’ils sont très vides.

Ça reste très facile, pour rappel le pays est laïc et clairement tout le monde n’est pas pratiquant, on imagine qu’en Iran ça serait plus coton de déjeuner… (?)

Toutes les personnes que nous croisons sont très sympathiques, et j’ai donc de nombreuses occasions de pratiquer le turc ! C’est encore le début mais je commence à comprendre pas trop mal les choses basiques et à pouvoir échanger simplement… Stéphanie apprend quelques mots chaque jour aussi !

Dernière chose à mentionner, au moment où je vous écris nous mangeons notre… deuxième déjeuner ! On avait bien faim suite à un léger problème d’intendance hier soir, donc on en profite !!

Grosses bises à tous, et le prochain article il y aura une surprise !!

Vélo

Bilan technique à 5000 km

Bonjour à tou.te.s !

On prévient d’avance, cet article ne sera peut-être pas aussi exaltant que les autres. N’empêche, quand on prépare un tel voyage, on est bien contents d’avoir des retours d’expériences d’autres voyageurs au long cours (et ce, d’autant plus quand on part sur une monture particulière comme la nôtre). Après avoir écumé les blogs de voyageurs, à notre tour de raconter nos ennuis/réussites techniques. On espère que ce post sera utile à certain.e.s lecteur.rice.s !

De manière générale, on est très contents, on n’a eu aucun gros problème mécanique, rien qui ne nous a bloqués. Rien que ça, c’est une petite victoire ! On adresse une petite pensée au passage à Juliette et Florent, ils nous avaient généreusement prêtés leur tandem pour faire le tour de Corse et on avait eu la roue libre qui nous avait lâchés et une durite de frein qui avait percé… :/

On note toutes les réparations dans le tableau ci-dessous (que vous pouvez retrouver à la page Le vélo), ça donne déjà une idée. Remarque : dans ce tableau, on a noté les kilométrages de ce voyage, en pratique, le tandem avait déjà roulé 1500-2000 km avec tous les composants d’origine du pino tour, on avait juste changé les plaquettes de frein.
Et plus en détails, voici nos retours.

 

Les freins

Suite à notre mésaventure Corse puis aux pentes à plus de 20% anglaises, on est devenus très attentifs aux freins. A nous 2 plus tous les bagages, il y a quand même 200kgs à arrêter. On atteint facilement les 50km/h en descente, les physiciens pourront faire un petit calcul d’ordre de grandeur, pour nous arrêter, ça fait pas mal d’énergie à dissiper et donc… ça chauffe beaucoup ! Pour cette raison, ces tandems sont montés avec des freins à disque et non des v-brakes qui feraient trop chauffer la jante. Ca freine très bien jusqu’à un certain point. Ils chauffent eux aussi et dans les descentes (très) raides anglaises (ils n’ont pas de vraies montagnes alors ils ont la désagréable habitude de tracer les routes tout droit peu importe la pente…), on devait s’arrêter régulièrement pour les laisser refroidir (quand ça chauffe trop, ça ne freine plus).
Suite à une discussion avec un vendeur de vélo super compétent, on a changé les disques d’origine pour des disques Hope flottants qui dissipent mieux la chaleur. Claude les a montés sur le vélo sans problème (à savoir à l’avant vu la dynamo il y a un adaptateur centerlock -> 6 bolts Ashima) , il n’a même pas eu besoin de changer les poignées et le reste du système. A ce propos, on avait choisi les freins SRAM et non les Shimano qui sont normalement montés sur le pino tour. Les SRAM utilisent de l’huile DOT (contrairement aux shimano), c’est plus facile à trouver puisque c’est la même que pour les voitures. On s’est dit que ce serait mieux si on devait faire une purge. Cependant, on a besoin d’un kit de purge pour pouvoir la faire nous-même et on ne l’a jamais trouvé (sur la route du moins)… Les réparateurs de vélo ont bien le kit, mais la version pro, qu’ils ne vendent pas. Ce n’était donc peut-être pas si utile que ça…
On est très très contents de ces freins et de ces disques. Ca freine très bien et surtout, les disques refroidissent beaucoup plus vite, on entend les “clac clac” du métal qui refroidit dans les descentes. Et cerise sur le gâteau, ils ont la classe !

Côté plaquettes, on avait des semi-métalliques au départ à l’avant comme à l’arrière. Les plaquettes avant nous ont tenu moins de 500km. Depuis, on utilise des plaquettes métalliques à l’avant et semi-métalliques à l’arrière, on en est très contents, elles nous tiennent bien plus longtemps. Les métalliques sont réputées freiner moins rapidement puisqu’elles ont besoin de chauffer. Autant dire qu’avec nos 200kgs, elles chauffent assez rapidement pour qu’on ne se rende même pas compte de la différence !
Pour finir avec la partie freinage, on pense tout de même installer un v-brake à l’avant qui nous servirait d'”air bag” en cas de problème dans une descente (on a été un peu traumatisés de la Corse !). Il n’y a pas les œillets nécessaires donc il faut qu’on voit ce qu’on arrive à bricoler, ce serait vraiment à utiliser en cas d’urgence seulement.

Cadre

Rien à signaler pour l’instant ! Les cadres des anciens modèles de pino se cassaient régulièrement, les nouveaux modèles ont l’air de s’être améliorés mais ne semblent pas à l’abri de toute fissure non plus (c’est arrivé aux Pignons Voyageurs). On surveille attentivement !
On ressert juste régulièrement quelques vis (guidons et béquilles surtout). On a notamment remarqué qu’après une nuit de bateau, le système qui maintient les deux moitiés du cadre ensemble se desserre complètement ! (merci les vibrations)

 

Roues

Nous sommes partis avec des pneus Swchalbe Marathon Plus (référence chez les cyclotouristes). On a eu quelques crevaisons réparées par des rustines.

Le pneu avant s’est usé très vite sur les flancs, il n’était pas assez gonflé. Depuis, on le gonfle mieux, à 4,5 bars, (enfin pour être très honnête… Claude le gonfle mieux) et le milieu du pneu s’use aussi, c’est bon signe ! On l’a quand même bien usé puisqu’on voit à un endroit le “bleu” de la gomme anti-crevaison. On en a donc racheté un nouveau à Athènes (Marathon Plus aussi mais un design un peu différent) et on attend que l’ancien rende complètement l’âme avant de le changer.

Côté pneu arrière, tout allait bien jusqu’à il y a quelques jours, quand on a vu une petite déchirure apparaître sur le flanc du pneu, à l’endroit où il touche la jante. Par précaution, on a acheté un nouveau pneu hier. On n’a pas trouvé de Marathon Plus, on a pris une copie chinoise CST Sensmo Master de 1,75″ de largeur (contre 2″ pour le pneu d’origine, on s’est trompés, on vous dira si on va plus vite sur le plat 😉 ) : on quittait Izmir et il était peu probable qu’on trouve des bons pneus dans les petits villages qu’on allait traverser les prochains jours. Grand bien nous a pris ! Ce midi, alors qu’on essayait désespérément de rejoindre une ville pour déjeuner (encore des problèmes de cartes pas à jour), un grand BANG a retenti. Le pneu avait finit de se déchirer, ce qui a provoqué l’explosion de la chambre à air. On était bien contents d’avoir notre pneu chinois ! On rachètera un Marathon Plus dans une grande ville quand on aura l’occasion ! On est quand même un peu déçus que le dernier se soit déchiré si vite alors qu’il n’était pas très usé…  🙁

Transmission

Côté chaines/vitesses, on a cassé un câble de dérailleur le 3ème jour de notre voyage !
À Athènes, notre chaîne étant bien usée, on en a racheté une nouvelle. Or, cette dernière accrochait sur les plateaux ce qui la rendait inutilisable. Les plateaux étaient eux aussi très usés, il fallait aussi les changer. On l’a fait à Güzelbahçe en Turquie au super Hermes Bisiklet Kafe, le mec était excellent, il nous a mis des beaux plateaux Shimano tous neufs (26x36x48 contre 28x38x48 avant, les côtes sont un peu plus faciles), il nous a dit que nos anciens plateaux (sans marque) étaient vraiment de la daube. Avec la nouvelle chaîne, c’est super !
On remercie au passage Hase de monter un vélo en faisant payer des vitesses Shimano mais en oubliant de mettre des plateaux de bonne qualité. Claude suspecte que ce soit juste pour pouvoir avoir quatre pédales où il y a écrit “Hase” qu’ils mettent leurs propres plateaux, mais de mauvaise qualité…

La cassette (les vitesses) est en bon état pour sa part (Shimano).

Selle

Vous le savez probablement, le facteur limitant à vélo n’est pas les jambes mais… le mal de fesses !! Quand on partait à 2 vélos droits, on avait chacun notre selle en gel sur laquelle on était bien (Selle Italia). Le problème étant cependant que j’avais très mal aux fesses sur la selle de Claude et à l’inverse, Claude avait très mal aux fesses sur la mienne. On a donc fait le pari de suivre LA recommandation des voyageurs à vélo : une selle Brooks B17. C’est une selle en cuir qui se fait au fessier de son utilisateur après 1000kms environ. On s’est dit que la selle se ferait probablement à la moyenne de nos fesses et que ce serait le mieux pour nous. On est partis pas très sereins avec une selle dure comme du béton après avoir lu des témoignages qui parlaient plutôt d’une amélioration au bout de 9000kms… :/
Et finalement, la selle s’est faite assez rapidement (les pluies torrentielles des 1ères semaines ont peut-être aidé…) et on en est très très contents ! Pour ma part, j’ai arrêté d’utiliser mon cycliste de vélo au bout de 3 semaines et l’ai donné à Anne-Laure qui l’a ramené. Quant à Claude (bien plus sensible du postérieur que moi), il n’a jamais été obligé d’utiliser de crème magique anti-frottements et ne porte quasi plus son cycliste non plus depuis 1 mois.
On est donc très contents de cet investissement, tant matériel qu’humain ! 😉

Voilà pour ce 1er bilan matériel, on espère qu’il vous sera utile !! 🙂
A bientôt !
Stéphanie

PS : et sinon on est en Turquie, ça va super bien ! Claude vous prépare un article pour vous raconter cette dernière semaine, à très vite ! 🙂

Au jour le jour

Hospitalité grecque

Hello !

Nous sommes à Athènes, sur le point de prendre le bateau direction l’île de Chios. Nous traversons ensuite à Cesme et serons en Turquie ! Ca nous paraît fou, après un peu plus de 2 mois de vélo, nous quittons déjà l’Europe !

Avant ça, quelques nouvelles de ces derniers jours.

Pour faire le lien avec l’article précédent, on a continué à faire des rencontres avec la faune plus ou moins agréables : encore beaucoup (beaucoup) de chiens, des cigognes qui ont dansé un ballet au dessus d’un clocher pendant qu’on mangeait, une énorme scolopendre (en piteux état, heureusement pour nous) que Claude a identifié venant du Texas (il va envoyer la photo à un entomologiste)…

Au cours de cette dernière semaine, nous avons surtout reçu une belle leçon de vie de la part des grecs qui ont fait part d’une générosité très touchante. En voici un extrait.

Un midi, assis sur un banc d’une place pour déjeuner, une grand-mère vient nous voir, évidemment elle ne parle pas un mot d’anglais, et nous, pas plus de 4 mots de grec. Elle finit par nous apporter des cerises et œuf dur pour agrémenter notre pique-nique, waouh ! On comprend que tout ça vient de son jardin (à ce moment, il faut nous imaginer tous les 3 en train d’imiter les poules !). Elle part et revient cette fois avec un tupperware rempli d’œufs. Elle veut nous dire quelque chose, on n’a un peu de mal à comprendre, ça l’énerve un peu. Elle casse alors un œuf au pied de l’arbre à côté de nous, on comprend qu’il est frais et on se demande un peu si elle a perdu la tête pour casser des œufs comme ça ! On finit par comprendre : elle veut nous faire une omelette !! Alors là, on est bluffés ! Gênés par tant d’attention, on refuse en la remerciant autant que l’on peut. Elle finira par revenir avec un papier où elle a traduit “bon voyage” en français et elle nous offre de la salade, des courgettes, des délicieuses amandes grillées et même une fleur !

Un peu plus tard dans l’après-midi, on fait une pause le long d’une grande route à l’entrée dans un chemin. On voit un 4×4 arriver assez vite, plus il s’approche de nous, plus il klaxonne. On venait juste de s’installer… :/ On se relève péniblement (on a de bonnes courbatures il faut dire ! 😉 ), on pousse toutes nos affaires en pestant “c’est fou, dès qu’on se pose, il y a quelqu’un qui passe exactement à cet endroit”. Le véhicule se rapproche, il ralentit finalement à notre niveau, s’arrête et un grand gaillard en sort avec un sac rempli de concombres qu’il nous tend. On a à peine le temps de le remercier qu’il est déjà reparti à sa ferme qui est quelques centaines de mètres plus loin ! Il roulait aussi vite pour… nous apporter ses concombres !!

Un soir, on installe notre tente sous le porche d’une église après avoir eu la confirmation que ça ne posait pas de problème (on devient des pros du repérage de préaux pour éviter que la tente ne soit mouillée au réveil !). Une voiture ralentit à notre niveau, fait marche arrière et s’arrête. J’y vais en commençant à nous justifier : on est à vélo, il n’y a pas d’hôtel dans le coin, on part dès demain matin… La femme dans la voiture m’arrête et me demande si on a besoin d’aide, si elle peut faire quelque chose pour nous, si on a bien à manger… Je la rassure, on a tout ! Une demi-heure plus tard, elle revient avec 2 gros sacs plastiques à la main : elle nous apporte dîner (chaud !), croque-monsieur, croissants, eau, jus de fruits… Incroyable !!!

Et pour finir, je suis obligée de mentionner le magnifique accueil de Myranta, notre hôte airbnb à Athènes (allez-y les yeux fermés si passez à Athènes !). Notre mode de voyage lui plaît (et résonne avec sa propre fille qui est triathlète), elle nous cuisine des délicieux légumes farcis à notre arrivée, se met en 4 pour nous aider dans la révision de notre vélo (on lui aura quand même recouvert de cambouis une bassine et des torchons… :/ ), nous offre des raisins secs incroyables ramenés du sud de la Grèce… Merci !!

Il est assez étrange de raconter ces histoires, j’ai l’impression que mon récit n’est pas du tout à la hauteur de ce qui s’est passé… Au delà de “ces gens sont super sympas”, ces moments ont été vraiment très émouvants pour nous (et eux !). Voir de parfaits inconnus nous offrir autant est une expérience marquante. Nous nous sentons extrêmement chanceux et en ressortons avec plein de questionnements… Pourquoi le font-ils ? Pourquoi nous ? Pourquoi nous on ne le fait pas en France ?

 

Au delà des rencontres, la Grèce nous a aussi comblés par ses merveilles culturelles. Après un petit dej gargantuesque à l’hôtel (le paradis du cyclo !) de Kalambaka, nous avons passé une belle journée à crapahuter entre les monastères des météores. C’était magnifique ! Je vous laisse en juger par les photos. Nous en avons visité qu’un seul, ce voyage a tendance à nous rendre un peu agoraphobe, on choisit précautionneusement les moments où on se replonge dans les foules de touristes ! 😉

Notre passage à Athènes a été aussi l’occasion de visiter l’Acropole. Pour ma part, c’était la 3ème fois que j’y allais et c’est toujours aussi impressionnant de voir ces vestiges vieux de plus de 2 millénaires…

Les 3 jours de stop à Athènes ont été aussi l’occasion de réussir notre 1ère formalité consulaire : le visa iranien ! Après une aventure en x étapes (remplir le formulaire e-visa quand le site ne plante pas, mettre les photos à la bonne résolution au pixel près, trouver un endroit où l’on peut tout imprimer, aller à l’ambassade pour connaître le prix, se dire qu’on est prêts à payer 25e (x2) plus cher pour ne pas attendre 4j, aller dans une banque pour verser en cash le prix du visa sur le compte de l’ambassade, retourner à l’ambassade, attendre 10mn que nos visas soient prêts sans penser aux 50e), nous sommes ressortis victorieux avec nos visas prêts pour l’Iran ! Je dois reconnaître que devoir donner une photo voilée pour ce 1er visa a un peu froissé mon féminisme. Je me demande comment je vais vivre le fait de rester voilée pendant un mois… On, apprend en sortant de l’ambassade que les USA se sont retirés de l’accord nucléaire, on va surveiller la situation ces prochaines semaines.

Dernière chose importante de ce séjour à Athènes : la révision complète de notre vélo ! On fait ça tous seuls comme des grands : on change la chaîne arrière, on nettoie/graisse tout le vélo (victoire, la roue libre se remet à faire un bruit “agréable”), Claude règle les vitesses… on a même un pneu avant tout neuf que l’on changera dès que notre pneu actuel finira sa vie (il en n’est pas loin…). Bon, à l’heure où j’écris ces lignes, notre nouvelle chaîne ne semble finalement pas si optimale, Claude est sur le coup !

Une dernière chose que j’ai envie de vous partager pour aujourd’hui : les tensions autour de la Macédoine. Petit retour en arrière il y a 10 ans déjà, quand, en Bulgarie, on avait rencontré des personnes qui nous avaient expliqué (très sérieusement) que la Macédoine appartenait en fait à la Bulgarie et que la Bulgarie devrait envahir le pays pour l’annexer. Au cours de nos écoutes de podcasts, on a réalisé que ce sentiment était toujours existant mais aussi que la Macédoine avait un autre “ennemi” à affronter pour entrer dans l’Europe : la Grèce qui refuse le nom même de “macédoine” (Macédoine = Alexandre le Grand = Grèce). Et en effet, on a vu des tags nationalistes qui semblent attester de ce sentiment… La femme qui nous a apporté à diner avait aussi réagi quand on lui avait montré la carte de notre parcours avec les pays traversés en insistant que la Macédoine, c’était bien en Grèce, la région de Thessalonique, et non le pays. Et clairement, elle l’a répété jusqu’à ce qu’elle soit sûre que j’ai bien compris…

J’ajoute quelques photos en vrac ci-dessous.

Sur ce, je vous laisse, on a du rangement à faire avant de quitter notre AirBnb ! A bientôt en Turquie !

Stéphanie

Au jour le jour

Nos amis les animaux

Hello !

Après notre merveilleuse soirée en Albanie, nous avons traversé la frontière grecque direction Athènes. L’étape est symbolique, c’est le dernier pays avant la Turquie où l’on sera en Asie ! On s’ébahit déjà de se dire qu’on est arrivés ici en vélo.

Au passage de la frontière, on se rappelle de la chance d’être nés là où on est nés en voyant des personnes devant montrer des papiers/formulaires. A l’entrée en Grèce, dans la voiture devant nous, une personne ne devait pas être en règle, le garde frontière lui hurle dessus comme un chien (phrase à mettre en lien avec la suite de cet article) alors que nous, on a le droit à un grand sourire et un “welcome to Greece”… Je reste toujours stupéfaite d’à quel point une personne peut changer d’attitude selon la personne qu’elle a en face d’elle. Cela me rappelle quand j’étais prof, la cantinière était devenue toute mielleuse quand elle avait su que j’étais prof et non élève alors qu’elle venait de m’aboyer dessus (imaginez, j’avais honteusement demandé si je pouvais avoir un peu de riz et un peu d’haricots !). La nature humaine n’est pas toujours reluisante…

La frontière passée, on prend un petit chemin caillouteux (ce n’est pas qu’on aime tant que ça mais ça nous fait éviter l’autoroute 😉 ) qui monte dans les montagnes. On dépasse notre altitude max (1200m) au passage et on entame la descente tranquillement. Au détour d’un chemin, on aperçoit un troupeau de vaches, leur berger et … ses chiens !

Les chiens commencent à venir vers nous de manière agressive mais heureusement le berger les arrête avec une méthode qui consiste à crier et leur lancer des bâtons. On descend du vélo pour se frayer un passage parmi les vaches (elles aussi impressionnantes mine de rien) et on reprend notre chemin.

Il faut dire que les chiens sont le problème n°1 des cyclotouristes au long court, je ne compte plus le nombre de posts facebook où j’ai vu la question abordée avec des centaines de commentaires… Le matin encore, on s’étonnait de ne pas avoir été embêtés par les chiens alors que des cyclistes nous avaient prévenus que les Balkans étaient le début des em******. Autant dire, que la trêve a pris fin en Grèce !

On réalise qu’il y a pas mal de troupeaux autour de nous, on commence à les guetter avec anxiété. Un peu plus loin, le chemin se rapproche d’un troupeau de moutons. On entend un aboiement, je tourne la tête et vois un chien qui nous poursuit. Le terrain est en descente, c’est à notre avantage. Je conduis, je lâche les freins et on pédale comme des dératés. Les secousses sont telles que je pense sur le coup qu’on a cassé le vélo, je perds les pédales un instant. Claude, à l’avant, hurle de toute ses forces sur le chien, ça a l’air de le freiner, ouf ! Sauf qu’à ce moment, un autre chien surgit, puis un autre, puis un autre… On pédale, Claude hurle (c’est qu’il en a du coffre !), et on finit par semer la meute de chiens ! C’est notre 1ère frayeur et … victoire ! Claude n’a plus de voix, on rigole bien et on se dit qu’il va falloir peaufiner notre technique.

Après avoir relus les posts facebook, la technique la plus efficace semble de descendre de son vélo (si on ne va pas vite, on est beaucoup moins attirants puisqu’il n’y a rien à courser), crier, voire menacer le chien avec un bâton/caillou (pas besoin de le viser). Il paraît qu’un jet d’eau de gourde est aussi efficace, on va investir dans un pistolet à eau ! 😀

Le reste de la journée se passe bien, on trouve un bivouac sympa près de l’eau.

Le lendemain, journée sans grand enthousiasme, ça monte et ça descend pas mal, il fait chaud (il faut dire qu’on est partis tard…) et les paysages n’en valent pas vraiment le coup. On dirait qu’on est devenus un peu difficile ! 😉 On écoute des podcasts et la suite des 3 mousquetaires (merci LibriVox !)

A défaut d’aventures palpitantes, j’en profite pour vous raconter nos rencontres avec la faune locale. Claude vous a déjà fait part des tortues et des serpents. On en verra d’autres, les 1ères qui nous émerveillent, les 2nds un peu moins… (en Macédoine, dans une grande descente, j’ai notamment évité un serpent de 3m de long dans un grand cri !!)

On voit plein d’oiseaux : rapaces et aussi… cigognes ! On croise plusieurs nids sur les poteaux des villes.

On a aussi la chance de voir des petits mammifères : une fouine qui traverse devant nous et que l’on voit se cacher dans le bas côté et un magnifique renard qui fait des bonds à quelques mètres de nous !

En voyant les panneaux sur le bord de la route, il semblerait qu’il y ait aussi de gros mammifères que l’on puisse croiser. Ce n’est pas notre cas, ouf !

Les derniers animaux qui ne nous plaisent guère sont aperçus sur le bord de la route : des nids de toile énormes (gros comme mon poing) avec des grosses chenilles qui en sortent. On se demande ce que c’est et on se dit qu’il faudra qu’on dépasse notre dégoût pour s’arrêter et en prendre un en photo.

Le soir, un orage se prépare, on s’abrite sous le auvent d’un dispensaire abandonné. 4 chiens errants arpentent le village, ils ne sont pas méchants mais… bruyants ! Ils passent la nuit à aboyer/hurler. On met nos boules quies en se demandant comment font les habitants pour supporter ça tous les jours…

Hier, on se lève tôt pour éviter les chaleurs. Le paysage est assez beau mais on a quand même l’impression d’avoir choisi l’itinéraire qui passe toujours par le point le plus haut ce qui n’est guère motivant.

Dans l’aprem, je vois un panneau “meteora”, je me rappelle que le site des Météores est un des plus beaux sites de Grèce. Ce sont des monastères installés en haut de falaises, il vaut mieux les visiter à pied, l’idéal serait donc de prendre un hôtel pour pouvoir laisser le vélo pendant que l’on se balade. On fait une pause, il est 17h20, on a fait 44km et on est encore à 60km de Kalambaka (la ville la plus proche du site), autrement dit, la distance que l’on fait dans une journée habituellement… C’est bête, le timing est pile mauvais, on va y arriver demain en milieu de journée… On regarde le dénivelé : 10km de montée et le reste est en descente (même s’il y a toujours un peu de montée).

Allez, on se motive, on met de la musique et on fait le point dans une heure ! Waouh, on n’a jamais été aussi rapides ! Le son des Balkan Beat Box nous donne des ailes ! A force de pousser sur les pédales, on arrivera dans la vallée de Kalambaka peu après 20h avec une superbe vue qui annonce une belle journée !

A bientôt pour vous raconter nos impressions de ces monastères ! (si nos jambes ne refusent pas de nous y emmener ! 😉 )

Steph

PS : à défaut de pouvoir participer aux mouvements sociaux qui se déroulent en ce moment, je vous invite à visionner cette vidéo et je compte sur vous pour me représenter ! 😉